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Culture - Sélection BD

Le « best of » bandes dessinées de L'Orient-Le Jour

Dans notre « Best of » de bandes dessinées à lire en cette saison, il y a l’album qui bouscule les habitudes et celui qui fait sauter le fusible. Il y a aussi celui qui est bourré de drôlerie subtile, sans oublier celui qui nous ramène à la Vérone du XIVe siècle et celui qui suit les aventures épiques de Lancelot… Et vous, parlez-vous Schtroumpf ?

Le « best of » bandes dessinées de L'Orient-Le Jour

Les choses ont une couleur et elle en dit une tonne

« La couleur des choses bouscule les habitudes des lecteurs et lectrices de bandes dessinées », indique la quatrième de couverture du livre de Martin Pinchaud (Ed. Çà et là). Chiche, on va s’amuser, pense alors le lecteur lambda. Au premier abord, il sera dérouté. Des lignes et des ronds meublent les planches du livre de 236 pages, qui pèse quand même 860 grammes. Puis, au fil des dessins, l’on se rend compte qu’il est intégralement dessiné en vue plongeante sans perspective et tous les personnages sont représentés sous forme de cercles de couleur. Le récit, quant à lui, balance entre comédie et polar. Les graphismes mêlent plans architecturaux, pictogrammes, infographies et font de ce roman très graphique une lecture visuelle assez spéciale. Quant à l’aspect des personnages qui évoluent dans ce cadre bien millimétré, c’est à la charge de chacune et de chacun de faire travailler son imagination. Truffé de références culturelles et cinématographiques, cet album pas comme les autres demande certainement un plus gros effort de la part du lecteur. Ça clique ou pas, mais le jeu en vaut la chandelle.

Quand « Les fusibles » sautent au propre comme au figuré

Dans un pays non spécifié, mais que les Libanais d’entre vous reconnaîtront dès les premières cases, les fusibles électriques sautent régulièrement. Et c’est généralement aux jeunes que les parents demandent de dévaler les escaliers dans le noir pour les remettre en l’état. Une corvée qui échoit à Abel et Georges, les deux ados qui profitent de l’occasion pour retrouver leur voisine Sarah dont ils sont entichés. Lorsque celle-ci décide qu’ils doivent à eux trois former un gang pour « sauver leur ville », quelque chose dans le récit saute… Comme un fusible. Un chapitre plus loin, les deux garçons sont devenus adultes. L’un a émigré. L’autre pas. Ils se retrouvent le temps d’un voyage. Leur amitié a-t-elle résisté à l’éloignement, au déracinement de l’un, à leurs modes de vie différents ? C’est ce que le lecteur découvrira dans ce roman graphique du scénariste franco-libanais Joseph Safieddine (Prix du Scénario d’or en 2015 pour Yallah Bye ) et du dessinateur Cyril Doisneau. En noir et blanc, intercalé de quelques planches en couleurs, Les fusibles (éditions Dupuis ; 174 pages) emporte le lecteur dans une histoire d’amitié, d’exil, de racines et d’impossible retour…

Esther et ses 17 ans croqués par Riad Sattouf

Les lecteurs assidus des cahiers de confidences d’Esther consignées par Riad Sattouf depuis ses 10 ans, à raison d’un album par an, ne peuvent pas rater ce 8e volume qui raconte le quotidien de cette adolescente type, avec ses mésaventures, ses rites de passage, ses humeurs, ses envies et son regard critique sur le monde qui l’entoure… Les autres, c’est-à-dire ceux qui ne connaissent pas encore l’héroïne de « l’autre série culte » de l’auteur de l’Arabe du futur, sont encouragés à se plonger dans les histoires des 17 ans d’Esther. Dans cet album récompensé du Grand prix du festival d’Angoulême en 2023, on retrouve un concentré de cette drôlerie subtile, cette justesse du regard et du trait qui font le succès du dessinateur et scénariste franco-syrien. Seul bémol : les textes en trop petits caractères rendent la lecture plus difficile à ceux qui n’ont plus l’acuité visuelle de leurs 17 ans ! À ne pas rater néanmoins, d’autant que ce 8e Cahier d’Esther (Allary  Éditions, 56 pages) risque d’être le dernier. L’auteur ayant confié qu’il arrêterait cette série à la majorité d’Esther… Sans préciser s’il va sortir un cahier de ses 18 ans.

Les amoureux de Shakespeare entrent dans leurs bulles

Qui ne connaît pas l’histoire d’amour mythique de Roméo et Juliette ? Et pourtant peu peuvent se targuer d’avoir lu le texte de Shakespeare. En l’adaptant pour la bande dessinée, la scénariste Clotilde Bruneau et le dessinateur Gianenrico Bonacorsi mettent sa lecture à la portée de tous et spécialement des jeunes. Voilà une intelligente manière d’amener ces derniers par le biais des cases et des bulles à entrer dans l’univers des grands classiques de la littérature. À cet effet, si la narration a été simplifiée et les tirades lyriques réduites au minimum, le dessin reconstitue agréablement l’ambiance historique, celle de Vérone au XIVe siècle, dans laquelle évoluent les amants au destin tragique. Le petit plus de cet album se trouve dans un texte annexe rédigé par le philosophe et ex-ministre français de l’Éducation Luc Ferry (qui est d’ailleurs le concepteur de cette collection intitulée La Sagesse des mythes, contes et légendes au sein des éditions Glénat), qui vient s’ajouter aux 56 pages de la BD pour apporter une réflexion sur l’amour et son évolution au fil des siècles. Un ouvrage agréablement éducatif.

Un Schtroumpf qui ne parle pas le schtroumpf

Qui est ce schtroumpf ? Le dernier album de Fred Tebo aux éditions Le Lombard est l’histoire d’un schtroumpf qui atterrit sur le toit d’une maison schtroumpf. Personne ne le connaît, il a perdu la mémoire et ne parle pas le langage schtroumpf. Tebo le dessine à sa façon avec un gros nez qui n’existe pas dans les séries classiques et reprend les petites pupilles des premiers albums, pour les yeux. La schtroumpfette qui abandonne ses talons pour une paire de ballerine et qui adore résoudre les énigmes va monter une expédition avec le Schtroumpf costaud dessiné différemment (plus grand et plus baraqué) et le Schtroumpf à lunettes, et décident de grimper avec lui sur l’arbre le plus haut. C’est une histoire truffée d’aventures où les personnages sont toujours en mouvement. Si Tebo invente un « nouveau » Schtroumpf, il n’oublie pas les plus illustres du village champignon. On retrouve ainsi le Grand Schtroumpf et Gargamel, mais aussi des monstres, que Tebo adore dessiner, ainsi que deux autres de ses héros, Captain Biceps, Raowl et Titeuf ! Qui est ce Schtroumpf ? est un récit loufoque avec beaucoup d’humour ou l’on s’amuse vraiment à sa lecture.

« La dernière reine », un récit d'une grande force…

La dernière reine est un album signé d’un des grands noms de la BD, Jean-Marc Rochette. Sur la couverture, la nuit est en train de tomber sur la montagne et un ours (qui est en fait la dernière ourse encore présente dans le massif du Vercors) se tient debout en haut d’un promontoire rocheux. Dans le ciel d’un bleu profond se détache l’immensité blanche de la montagne, une montagne où Jeanne et Édouard tentent de fuir les hommes. Parce que si La dernière reine est un puissant hymne à la nature à laquelle on est constamment confronté, il est aussi une formidable histoire d’amour, celle d’Édouard Roux et de Jeanne Sauvage. Lorsque durant la guerre de 14-18 Édouard Roux verra son visage arraché par un obus, il passera le reste de son existence à le dissimuler avec un sac en toile, la rencontre avec la sculptrice animalière Jeanne Sauvage va changer le cours de son existence. Elle va lui redonner un visage et lui permettre de pouvoir de nouveau se regarder et être regardé. Un roman graphique qui, une fois la dernière page tournée, vous abandonne avec un sentiment étrange. Le sentiment que le temps s’est suspendu. Un album intense, fort en émotions et une écriture sincère.

Lancelot et ses aventures épiques/amoureuses

Lancelot : Le chevalier de la charrette est le premier de quatre tomes captivants qui transportent les lecteurs dans l'univers légendaire du roi Arthur et de ses Chevaliers de la table ronde. Cette adaptation moderne de l'œuvre littéraire de Chrétien de Troyes, réalisée par Luc Ferry, offre une expérience visuelle unique en mêlant le texte original avec des illustrations dynamiques. Cela peut être rafraîchissant de plonger dans les aventures épiques de Lancelot, un chevalier courageux en quête de l'amour de la reine Guenièvre, et (re)découvrir les valeurs chevaleresques, telles que la courtoisie, le dévouement et l'honneur. Les dessins de Clotilde Bruneau et Carlos Rafael Duarte donnent vie à cet univers médiéval et immergent pleinement les lecteurs dans l’épopée légendaire. Que l’on soit passionné d'histoires chevaleresques, amateur de légendes arthuriennes ou simplement en quête d’une aventure palpitante, ces bandes dessinées sont à recommander !

Comment réfléchir à un monde sans fin

Le monde sans fin est le fruit de la rencontre entre Christophe Blain, auteur de la bande dessinée, et Jean-Marc Jancovici, un éminent spécialiste des questions énergétiques et de l'impact sur le climat. L'ouvrage, à la fois intelligent, clair et empreint d'humour, place le changement climatique au cœur de sa réflexion, tout en abordant les enjeux économiques, écologiques et sociétaux qui y sont liés. Les pages de cette bande dessinée dévoilent les changements profonds qui affectent notre monde et invitent à une réflexion approfondie sur la transition énergétique. Avec son regard frais, Christophe Blain vous guidera à travers ce pavé de 200 pages, offrant un témoignage éclairé et précieux. Le monde sans fin va au-delà d’une simple lecture : c'est une invitation à une compréhension plus profonde des défis majeurs auxquels l’humanité est confrontée aujourd’hui.

En partenariat avec : Librairie Antoine

Les choses ont une couleur et elle en dit une tonne« La couleur des choses bouscule les habitudes des lecteurs et lectrices de bandes dessinées », indique la quatrième de couverture du livre de Martin Pinchaud (Ed. Çà et là). Chiche, on va s’amuser, pense alors le lecteur lambda. Au premier abord, il sera dérouté. Des lignes et des ronds meublent les planches du livre de 236 pages, qui...

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