Des voitures de police à Beyrouth. Photo d'illustration Anwar Amro/AFP
Deux bébés âgés de trois mois et un an ont été retrouvés abandonnés dans une boîte sous un pont près de Nahr Ibrahim, dans le caza de Jbeil mercredi soir, a affirmé le père Majdi el-Allaoui à L'Orient Today.
Le prêtre est propriétaire d'un centre de protection de l'enfance, qui a adopté les deux nourrissons. Il a déclaré qu'un habitant du quartier a trouvé les enfants et l'a contacté. Majdi el-Allaoui a ensuite contacté le poste de police de Jbeil, et les policiers ont transporté les enfants à l'hôpital Notre Dame Maritime. Selon le curé, la petite fille de trois mois souffrait d'hypothermie, mais se trouve maintenant dans un état stable. Il a pris en charge les nourrissons jeudi, avec l'autorisation de la justice après que leur état se soit complètement stabilisé.
Le président du conseil municipal de Nahr Ibrahim a affirmé pour sa part qu'il n'avait pas encore parlé au poste de police de Jbeil à ce sujet. Les Forces de sécurité intérieure n'étaient pas immédiatement disponibles pour commenter cette affaire.
Un cas similaire s'était produit mardi soir lorsque qu'un nourrisson a été trouvé abandonné dans un sac dans une rue de Tripoli, au Liban-Nord.
Alors que la grave crise économique entre dans sa quatrième année, les signalements d'abandon d'enfants sont malheureusement fréquents. En 2021, un couple a été arrêté après avoir abandonné leur petit car il aurait été conçu hors mariage.
Pendant les manifestations de grande ampleur à l'automne 2019, les images d'un père confiant son enfant à la police, confiant qu'il n'était plus en mesure de le nourrir, ont ému le pays.
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Ce type de fait divers est un indicateur fort de l'état de déliquescence de la société libanaise, encore plus dans le Nord, traditionnellement délaissé par nos élites. Les riches sont devenus classe moyenne. Les bourgeois sont devenus pauvres, et les pauvres tombent dans la plus sordide indigence. Il en faut du courage à une mère qui a bercé avec amour son enfant pendant un an pour l'abandonner purement et simplement sous un pont, fût-il Hassan, Maroun, Hagop ou Zeinab. Mes pensées vont autant à la mère qu'aux gamins. Merci mille fois aux congrégations religieuses qui maintiennent à flot - tant bien que mal - le peu d'humanité qui nous reste dans ce pays.
Ca va mieux en le disant
21 h 03, le 20 juillet 2023