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Société - Patrimoine

Les grottes de Jeita, symbole fragile de la reprise du tourisme au Liban

Depuis deux ans, l’un des plus importants sites touristiques nationaux connaît une hausse remarquable du nombre de visiteurs, supérieure à celle de l’ensemble du pays, mais fait encore face à des contraintes économiques de taille. 

Les grottes de Jeita, symbole fragile de la reprise du tourisme au Liban

La préservation du site s’avère de plus en plus difficile avec l’explosion de la facture énergétique. Photo DR

Souvent présentées comme le joyau naturel du Liban, les grottes de Jeita (Kesrouan), parmi les plus grandes du Moyen-Orient, recèlent toujours de nombreux mystères. Johnny Tawk, membre du Spéléo Club du Liban (SCL), affirme que Jeita contient encore des cavités non explorées : « À chaque découverte d’une petite grotte, on en repère une nouvelle qui n'a pas été visitée. »

Si les grottes de Jeita sont l’un des terrains de jeux favoris des spéléologues libanais, elles piquent aussi la curiosité de certains étrangers mais, dans un cas comme dans l’autre, la fréquence des explorations a pâti de la conjoncture économique. « Beaucoup de nos membres sont partis en Europe », soupire le spéléologue. Le SCL compte aujourd’hui seulement six bénévoles, contre une cinquantaine auparavant.

Performance notable
Affecté par les crises successives dont a été victime le pays du Cèdre, ce joyau naturel attire de nouveau les touristes. En 2022, près de trois cent mille personnes ont visité Jeita, soit une augmentation de 84,5 % sur un an, selon l'exploitant du site, la société allemande Mapas, qui précise que la hausse de la fréquentation s’est encore poursuivie sur les premiers mois de 2023. Une performance notable qui, même en période de reprise touristique, témoigne de la vitalité du site – traditionnellement l’un des plus fréquentés du pays : en 2022, la hausse du nombre de touristes ayant visité le Liban était de 64,7 %, à 1,47 million de visiteurs, selon les chiffres du ministère du Tourisme. Cette remontée n’était pourtant pas garantie, le tournant de la pandémie de Covid-19 ayant été particulièrement rude : en 2020 la fréquentation du site a été divisée par près de dix par rapport à 2019, passant de 237 000 visiteurs à 25 000, suivant ces mêmes chiffres.

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Les effectifs du personnel ont suivi, avec 15 % d’employés supplémentaires depuis janvier dernier, selon Pierrette Geha, chargée des relations publiques de Mapas. L’entreprise exploite Jeita depuis 1995, grâce à un contrat B.O.T (« Build, Operate, Transfer »), un modèle de partenariat public-privé (P.P.P) dans lequel une entité privée est mandatée pour concevoir et exploiter une infrastructure publique sur une période donnée.

Défis

Outre la chute de la fréquentation liée aux crises multiples, l’exploitant a longtemps dû composer avec une autre difficulté de taille : l’impact de la très forte dépréciation de la livre libanaise sur ses recettes de billetterie, sa seule source de revenus actuelle. Alors qu’en 2019 le ticket valait 20 000 LL (13,2 dollars à l’époque) pour les adultes, il s’est effondré, en valeur réelle, avec la monnaie nationale, chutant à 1,4 dollar (135 000 LL) jusqu’au début de ce mois de juin, période à laquelle il est remonté à 8,88 dollars.

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Pour autant, cette hausse a priori brutale – même si le prix n’est toujours pas celui d’avant crise – n’a pas fait fuir les touristes. Interrogée sur la raison de sa venue à Jeita, une touriste égyptienne répond du tac au tac : «Parce que ce n’est pas cher …», avant que son amie ne l’interrompe : « Les grottes sont impressionnantes et très bien conservées. Je n’ai jamais rien vu de tel. »

Mais même si cela ne se voit pas au premier coup d’œil, la préservation du site s’avère de plus en plus difficile avec l’explosion de la facture énergétique et les besoins en termes d’entretien. Pour Johnny Tawk, venu pour la première fois aux grottes de Jeita en 2002, il est essentiel d’investir dans de nouveaux équipements : des moniteurs régulant le CO2, dont le niveau trop élevé peut nuire au site, aux lampes à LED. « Les lampes à gaz actuelles produisent beaucoup de chaleur et doivent rester allumées longtemps pour bien fonctionner. Il leur faut cinq à sept minutes pour démarrer, alors que les lampes à LED s’allument et s’éteignent facilement. » Ces améliorations sont indispensables pour la préservation de ces stalactites et stalagmites de plusieurs millions d’années. « C’est important, on a ici l’histoire climatique du Liban », conclut-il. 

Souvent présentées comme le joyau naturel du Liban, les grottes de Jeita (Kesrouan), parmi les plus grandes du Moyen-Orient, recèlent toujours de nombreux mystères. Johnny Tawk, membre du Spéléo Club du Liban (SCL), affirme que Jeita contient encore des cavités non explorées : « À chaque découverte d’une petite grotte, on en repère une nouvelle qui n'a pas été visitée....

commentaires (1)

J'ai été avec des touristes c'etait infernal trop d'enfants avec l'école qui crient qui n'ont aucun civisme. Il faut à tout prix empêcher cela. C'est inadmissible. Il faut des règles et des responsables pour les appliquer.

Georges Zehil Daniele

11 h 55, le 25 juin 2023

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Commentaires (1)

  • J'ai été avec des touristes c'etait infernal trop d'enfants avec l'école qui crient qui n'ont aucun civisme. Il faut à tout prix empêcher cela. C'est inadmissible. Il faut des règles et des responsables pour les appliquer.

    Georges Zehil Daniele

    11 h 55, le 25 juin 2023

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