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Lifestyle - Musique

Quand « Randa chante Aznavour »...

La chanteuse libano-canadienne Randa Ghossoub a posé sa voix sur une dizaine de titres du grand Charles pour en donner « sa » version suavement jazzy... Soutenue par un orchestre de remarquables musiciens.

Quand « Randa chante Aznavour »...

"Randa chante Aznavour" est le 5e opus de la jazzwoman libano-canadienne. Photo DR

La presse québécoise l’a surnommée « la Dame du jazz ». Et ça lui va bien. Randa Ghossoub, mélange de délicatesse et de passion, vient de lancer sur les plateformes de téléchargement son cinquième opus : Randa chante Aznavour. Une sélection d’une dizaine de titres du célèbre auteur-compositeur et interprète franco-arménien qu’elle a choisi de revisiter en notes bleues, parfois swingantes, d’autres fois plus mélancoliques, mais toujours portées par ce grain de voix suave qui la caractérise. Elle en parle à L’Orient-Le Jour.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire un album de reprises d’Aznavour? N’avez-vous pas eu peur de vous attaquer à ce monument de la chanson ?

Tous les artistes que j’interprète sont des légendes, que ce soit Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Miles Davis ou Charles Aznavour. Certes, les reprises peuvent être dangereuses parce que les gens peuvent faire des comparaisons, mais elles sont aussi intéressantes parce que vous apportez une nouvelle version des chansons. Ce qui m’a donné envie de faire cet album, c’est d’abord qu’Aznavour chanté par une femme, ce n’est pas très commun. Et ce qui m’a vraiment incité à le faire, c’est qu’il a toujours été très proche du jazz. Il avait même sorti un album intitulé Jazznavour.


En fait, Charles Aznavour a toujours été très présent dans ma vie. Je dirais même que j’ai été en quelque sorte biberonnée à ses chansons, tellement ma mère m’a introduite à sa musique dès mon plus jeune âge. D’ailleurs, à 10 ans, alors que je vivais en France, le tout premier concert auquel j’ai assisté était celui de Charles Aznavour à l’Olympia. Avec cet opus, je fais donc, en quelque sorte, un retour vers un amour d’enfance. Et vers la langue française aussi, car 7 chansons des 10 que compte l’album sont en français. Je vis aujourd’hui au Québec et j’avais envie de chanter en français, de revenir vers cette langue qui, avec l’arabe bien sûr, est ma langue maternelle.

Randa Ghossoub sur scène. Photo Michel Sayegh

Aznavour a laissé un immense répertoire. On parle de 1 200 titres. Vous en avez choisi 10 pour cet album. Quels ont été les critères qui ont interféré dans votre sélection ?

Quand on connaît, comme moi, la majeure partie du répertoire aznavourien, c’est extrêmement difficile de faire des choix. J’ai donc tout simplement suivi mes coups de cœur. Même si parmi les titres que j’ai privilégiés, certains sont moins connus que d’autres. Aznavour était un immense poète, et ce sont souvent ses textes qui m’ont attirée en premier. Mon envie de chanter en français était d’ailleurs basée sur cette magnifique poésie véhiculée dans ses chansons. Sinon, j’ai aussi repris certains grands succès qu’il me semblait impossible de ne pas inclure dans un album sur Aznavour, comme La Bohème ou Les deux guitares, par exemple.

Outre les sonorités jazz, on perçoit des notes orientales dans certains titres comme « For me formidable ». Quels instruments orientaux y avez-vous introduit ?

En fait, il n’y a pas d’instruments orientaux en tant que tels. Il y a juste, comme vous l’avez évoqué, quelques notes orientales dans For me formidable. Mais elles sont interprétées au violon par Omar Abou Affache, un fantastique violoniste syrien que j’ai rencontré ici à Montréal, et avec qui j’ai déjà collaboré lors de précédents concerts. Je lui ai laissé la liberté de faire cette petite parenthèse d’autant que cela faisait aussi un petit clin d’œil à mes origines orientales.

https://www.lorientlejour.com/article/1137471/hommage-a-aznavour-monument-de-la-chanson-et-visage-de-la-france.html

Sinon, je suis accompagnée par de très grands musiciens, comme Art Hirahara au piano (il est notamment le pianiste de Stacey Kent), Éric Lagacé (Sideman d’Oliver Jones) à la contrebasse, le grand Lewis Nash (une sommité dans le monde du jazz qui m’avait accompagné sur mon précédent album, Subtil Trills) à la batterie, Patrick Dostie à la guitare, Cameron Wallis au saxophone, Keita Ogawa à la percussion et Bill Mahar à la trompette. Et c’est David Darlington qui a signé le mixage à New York.

Vous avez aussi préféré interpréter les versions anglaises ou même espagnole de titres célèbres comme « Hier encore » (« Yesterday when I was young ») et « Mourir d’aimer » (Morir de Amor). Pourquoi ?

Je ne voulais pas faire un album purement en français, parce que Aznavour a été interprété partout dans le monde – quand ce n’est pas lui-même qui a chanté – dans une multitudes de langues. Comme lui, j’aime chanter dans différentes langues : l’espagnol par exemple, d’autant que je trouve que son intensité correspond au thème de Mourir d’aimer. Et en anglais, naturellement puisque c’est la langue du jazz et, par conséquent, ma langue en tant que chanteuse… Et puis, j’ai toujours beaucoup aimé la version anglaise, même interprétée par d’autres, d’Hier encore. Le texte de Yesterday when I was young est d’une telle poésie existentielle qu’il agit sur moi comme un chuchotement. C’est pourquoi j’ai choisi de le revisiter avec beaucoup de pureté au piano et voix seulement

Randa Ghossoub, une voix entre délicatesse et passion. Photo DR

Parallèlement à la sortie de cet album, quelle est votre actualité ? Envisagez-vous une tournée de lancement de « Randa chante Aznavour » et éventuellement un passage le temps d’un concert au Liban ?

Là on fait un soft launching sur les plateformes digitales et auprès des médias, afin de faire circuler l’album pour que les gens s’habituent aux « versions de Randa », parce que l’orchestration est différente de celle d’Aznavour et évidemment l’interprétation aussi. Les concerts de lancement, avec les musiciens de l’album, sont prévus à la rentrée en septembre au Canada. Auparavant, j’en aurais dévoilé un ou deux morceaux dans le cadre d’un petit concert acoustique prévu en juillet à Montréal. Quant à me produire au Liban, j’y pense évidemment. J’aimerais beaucoup me produire dans un festival, comme j’ai eu le bonheur de le faire il y a quelques années à Beiteddine et à Zouk Mikhaël. Mais ce ne sera probablement pas avant l’été prochain. Ou, éventuellement, l’hiver prochain dans une salle beyrouthine…

La presse québécoise l’a surnommée « la Dame du jazz ». Et ça lui va bien. Randa Ghossoub, mélange de délicatesse et de passion, vient de lancer sur les plateformes de téléchargement son cinquième opus : Randa chante Aznavour. Une sélection d’une dizaine de titres du célèbre auteur-compositeur et interprète franco-arménien qu’elle a choisi de revisiter en...

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Je n’ai pas réussi à écouter au delà de 10 secondes. Pauvre Charles…

Le Tigre

23 h 47, le 23 juin 2023

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Commentaires (1)

  • Je n’ai pas réussi à écouter au delà de 10 secondes. Pauvre Charles…

    Le Tigre

    23 h 47, le 23 juin 2023

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