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Poumon, cerveau, sein... : de nouvelles avancées dans la lutte contre le cancer

Poumon, cerveau, sein... : de nouvelles avancées dans la lutte contre le cancer

De nouveaux médicaments sont testés contre des types de tumeurs spécifiques. Photo d’illustration Bigstock

Rendez-vous phare des chercheurs et médecins oncologues du monde entier, le congrès annuel de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), qui s’est tenu dernièrement à Chicago, a mis en lumière plusieurs avancées notables dans le traitement du cancer.

Poumon. Un comprimé, administré quotidiennement (parfois en plus de la chimiothérapie) dans des cancers opérables, a réduit de moitié la mortalité avec cinq ans de recul, selon les résultats d’un essai clinique ayant fait grand bruit, ce qui constitue un nouvel espoir face au cancer le plus mortel. Développé par AstraZeneca, l’osimertinib concerne les patients atteints d’un cancer dit « non à petites cellules » (forme la plus commune) et présentant un type particulier de mutation génétique. Les données de survie sont « impressionnantes », a vanté Roy Herbst, de l’Université de Yale.

« Dans ce type de maladies, pour lesquelles les avancées se font attendre, une grande lueur d’espoir s’allume », a réagi Iris Pauporté, de l’association française de la Ligue contre le cancer. Cela « devrait changer les pratiques et entraîner un besoin de tests systématiques de la mutation (EGFR) si ces résultats sont consolidés », a jugé Muriel Dahan, directrice de la recherche et du développement d’Unicancer, la fédération française des centres anticancer.

Cerveau. Un traitement, le vorasidénib, a amélioré la survie sans progression chez des patients atteints d’un gliome (un type de tumeur), selon de nouvelles données d’un essai clinique de phase 3 présentées par le laboratoire français Servier. Le nouveau médicament, administré oralement et quotidiennement, repose sur une molécule bloquant l’activité d’une enzyme à l’origine de la progression de certains cancers du cerveau difficiles à traiter. « Il y avait eu peu d’avancées thérapeutiques en 20 ans dans les tumeurs cérébrales », a pointé Patrick Therasse, vice-président pour les produits de développement en oncologie au stade le plus avancé chez Servier. « Grâce à notre thérapie ciblée, les patients ont évité une progression du cancer, pendant 27,7 mois, contre 11,1 mois pour le placebo », a-t-il défendu.

« Cette médecine de précision ouvre une porte dans une maladie pour laquelle il n’y avait rien jusqu’à présent », a dit Fabrice André, directeur de la recherche du centre français Gustave-Roussy, premier établissement de lutte contre le cancer en Europe.

Sein. Un traitement testé contre le cancer du sein de stade précoce a montré une réduction du risque de récidive de 25 %, selon les résultats, préliminaires, d’un vaste essai clinique. Déjà utilisé (en combinaison avec une hormonothérapie) contre le cancer du sein le plus courant (dit HR+/HR2-) à un stade avancé, le ribociclib (Novartis) a été testé pour les cancers de stade précoce. Il cible des protéines (CDK4 et CDK6) qui influent sur la croissance des cellules cancéreuses.

Utérus. Pour le cancer du col de l’utérus de stade précoce et à faible risque de progression, une hystérectomie simple (ablation de l’utérus) n’entraîne pas une récidive supérieure à une hystérectomie radicale (ablation étendue au col utérin et à une partie du vagin), selon une étude clinique de phase 3. Soit la promesse d’une meilleure qualité de vie pour les patientes opérées.

Ovaire. Un traitement avec des anticorps conjugués – sorte de petite bombe de chimiothérapie explosant dans la tumeur – pour certains de ces cancers, où la survie à 5 ans est de moins de 20 % et la récidive fréquente, a montré une amélioration significative de la survie, selon un essai clinique en phase 3.

Vaccins. « Les vaccins thérapeutiques, on en parle de plus en plus, il y a de plus en plus d’essais en cours » et des « progrès technologiques importants », selon Christophe Le Tourneau, chef du département des essais cliniques précoces de l’Institut Curie basé à Paris. Contre les cancers du poumon, ORL, le glioblastome ou le papillomavirus humain – associé à plusieurs cancers –, plusieurs études préliminaires mettent en avant cette nouvelle arme.

L’Institut Curie a ainsi présenté une étude sur un vaccin thérapeutique anti-HPV-16 dans les cancers ano-génitaux et un essai sur des vaccins personnalisés – conçus par la biotech Transgene à partir du séquençage individuel des tumeurs et avec des outils d’intelligence artificielle – dans les cancers ORL.

Un nouveau traitement réduit de 74 % la progression d’un rare cancer du sang

Un traitement qui consiste à modifier génétiquement les cellules immunitaires du corps réduit de 74 % le risque de progression de la maladie chez les personnes atteintes d’un type rare de cancer du sang, selon les résultats d’une étude publiés la semaine dernière.

Le ciltacabtagène autoleucel – également connu sous son nom commercial Carvykti – a été testé lors d’un essai clinique impliquant 419 patients atteints de myélome multiple et dont la maladie ne répondait pas au traitement de chimiothérapie généralement prescrit, le lénalidomide.

Si l’usage de ce dernier « s’est répandu, c’est aussi le cas du nombre de patients dont la maladie ne réagit plus au traitement », a déclaré l’oncologue Oreofe Odejide lors de la réunion annuelle de l’ASCO, où les résultats ont été présentés.

Le Carvykti « offre des résultats remarquablement efficaces par rapport aux options actuelles des patients » et « peut être utilisé en toute sécurité plus tôt dans la phase de traitement », a ajouté Odejide, qui n’a pas participé à cette étude.

Dans l’essai clinique, la moitié des patients ont reçu du Carvykti et l’autre moitié un cocktail de médicaments généralement prescrits aujourd’hui, notamment de la chimiothérapie et des stéroïdes. « Après un suivi médian de 16 mois, les chercheurs ont découvert que le ciltacabtagène autoleucel réduisait le risque de progression de la maladie de 74 %, par rapport aux traitements de référence », précise un communiqué.

Le myélome multiple est un cancer du sang qui affecte un type de globules blancs appelés plasmocytes et qui peut causer des dommages en cascade aux os, aux reins et au système immunitaire. Il touche 7 personnes sur 100 000 chaque année, selon la Cleveland Clinic.

Le risque augmente avec l’âge, les hommes et personnes noires étant plus susceptibles d’être touchés.

Il n’existe actuellement aucun remède, bien que la progression puisse être ralentie ou interrompue pendant une longue période.

Le nouveau traitement consiste à retirer les lymphocytes T à récepteur antigénique chimérique (CAR)T du patient et à les modifier génétiquement dans un laboratoire afin qu’elles aient des protéines spécifiques appelées récepteurs, capables de rechercher et détruire les cellules cancéreuses.

Au cours de l’essai clinique, le nombre d’événements indésirables de graves à potentiellement mortels était légèrement plus élevé dans le groupe ayant reçu du Carvykti que dans l’autre (97 contre 94 %), trois quarts d’entre eux ayant souffert d’une réaction immunitaire excessive et environ 5 % d’un syndrome de neurotoxicité.

Les chercheurs vont continuer à suivre l’ensemble de ces patients pour déterminer les effets à long terme et les impacts sur la qualité de vie de ces traitements. L’essai clinique a été financé par Janssen Research & Development et Legend Biotech USA.

Rendez-vous phare des chercheurs et médecins oncologues du monde entier, le congrès annuel de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), qui s’est tenu dernièrement à Chicago, a mis en lumière plusieurs avancées notables dans le traitement du cancer.Poumon. Un comprimé, administré quotidiennement (parfois en plus de la chimiothérapie) dans des cancers opérables, a réduit de...

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