L’ancien ministre libanais des Finances, Jihad Azour, a annoncé officiellement lundi sa candidature à la présidence du Liban. Dans un communiqué, M. Azour a déclaré que cette candidature, soutenue par une série de partis opposés à celle du chef des Marada, Sleiman Frangié, « n’est un défi pour personne».
Depuis l’annonce par plusieurs partis d’opposition et par le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) de leur soutien à M. Azour, plusieurs responsables du Hezbollah, qui soutient M. Frangié, ont estimé que la candidature de l’ex-ministre est une candidature « de défi et de confrontation. »
L’annonce de M. Azour, qui s’est mis en retrait de ses fonctions de directeur régional pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Fonds monétaire international (FMI) vendredi dernier, a été publiée deux jours avant la tenue d’une séance parlementaire pour l’élection présidentielle, prévue mercredi à 11h. Aucune des onze séances présidentielles organisées entre septembre 2022 et janvier 2023 n’avait permis d’élire un chef de l’Etat. Le pays est sans président depuis le 31 octobre 2022, alors qu’il traverse une grave crise socio-économique et financière.
Pas le descendant d’une vieille famille politique
Dans un contexte de « sévères divisions politiques liées, entre autres, à la présidentielle », M. Azour a souhaité que sa candidature soit « le plus grand commun dénominateur entre les rêves des Libanais et des Libanaises, dans une nation que nous méritons tous, qui soit souveraine, libre, indépendante et prospère, dans laquelle nous pourrons rétablir l’expérience libanaise menacée de disparition ».
Revenant sur son profil et son parcours, M. Azour a affirmé qu’il n’était « ni le descendant d’une vieille famille politique», dans un pays où il n’est pas rare que les postes à responsabilité soient transmis au sein d’une même famille, ni « le fils d’une expérience partisane », ni « le champion d’une secte spécifique ».
« Jihad Azour n'est un défi pour personne », ajoute encore le texte, qui souligne que son seul défi est de restaurer l’expérience d’un Liban prospère, en mettant en œuvre « toutes les réformes nécessaires », afin d’offrir un futur aux jeunes générations, au lieu de n’avoir à leur offrir que le « désespoir » qui a mené à une des plus dangereuses vagues migratoires qu’a connues le pays ».
Bonnes stratégies et volonté de changement
Le candidat a encore souhaité que sa candidature soit « un signe d’espoir et non un motif de peur et un nouvel élément de la crise ». « Ma candidature est un appel à l'unité », a ajouté l’ex-ministre, qui a estimé que si les problèmes du Liban, et notamment « les gigantesques défis économiques et les graves troubles sociaux », ne sont pas faciles à résoudre, « ils peuvent être résolus ».
Ces problèmes ne peuvent toutefois pas « se résoudre d’eux-mêmes ni disparaître uniquement parce qu’on les ignore ou que l’on souhaite qu’ils s’en aillent. » Il a toutefois relevé, évoquant son expérience au FMI, « l’énorme capacité des pays au bord de l’effondrement à se redresser, lorsque les bonnes stratégies sont mises en place et qu’il existe une réelle bonne volonté de changement, et non des slogans et du populisme ».
Le FMI avait annoncé, vendredi, que Jihad Azour prenait un congé pour se consacrer à la présidentielle libanaise et qu’il se mettait donc à l’écart de sa position au sein du Fonds.
Jihad Azour a affirmé, en outre, qu’au niveau géopolitique, il fallait faire face « aux complexités, en mettant en avant l’intérêt du Liban et des Libanais, avant tout autre intérêt ». « Je comprends que nous ne vivons pas dans un vide stratégique et régional, mais je pense que le Liban n’est pas une scène pour les inimitiés et les tiraillements régionaux».
Consensus national
M. Azour a encore affirmé « tendre la main à toutes les composantes et forces politiques afin de dialoguer, afin de parvenir au consensus national dont le Liban a plus que jamais besoin ». « Je n'ai qu'une mission, qui est simple, mais énorme : sortir le pays le plus rapidement possible de la situation anormale dans laquelle il se trouve et fonder un futur prospère », a-t-il ajouté, estimant que, pour y parvenir, il faut « investir dans la riche histoire du Liban en matière de créativité et de tolérance ».
« Pour réaliser cette ambition, il faut plusieurs éléments, et en priorité une indépendance totale des ingérences extérieures », a-t-il insisté. Il a cité, parmi les autres facteurs nécessaires, la « protection totale des territoires et de la souveraineté » du pays, le retour à « l'Etat et ses institutions, le respect de la Constitution et l'application exhaustive de l'entente nationale ».
Réagissant aux nombreuses « déclarations sur des craintes de projets d’isolement qui sont en préparation », en allusion à la rhétorique régulièrement employée par le Hezbollah, il a estimé que, « pendant que certains ont recours à ces délires et discours d’intimidation, notre pays entier s’est isolé des réconciliations, rapprochements et de la modernisation dans la région ». Le parti chiite pro-iranien accuse régulièrement une partie de la communauté internationale d’imposer un blocus des aides et d’isoler le pays, afin de venir à bout du Hezbollah et de ses alliés.
Appelant les Libanais et les Libanaises à le soutenir dans sa volonté de « restaurer la gloire du Liban et assurer un avenir prospère pour tous », il a espéré pouvoir devenir un « pont vers l’avenir, la réconciliation et la garantie d’une coexistence basée sur la coopération et l’ouverture ».
Heureusement, il y a un deuxième tour . Résultat prévu ! Tant qu’on n’a pas UN candidat élu dès le premier tour, il ne faut pas perdre notre temps. En attendant tous les slogans lances par ces arrivistes, c'est du B.S….
11 h 44, le 13 juin 2023