
Le chef du Législatif, Nabih Berry, au siège du Parlement libanais, le 18 avril 2023. Photo Hassan Ibrahim/Parlement libanais
Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a convoqué lundi les députés à une séance électorale le mercredi 14 juin à 11h pour élire un nouveau président de la République, alors que le Liban est en proie à une double vacance du pouvoir exécutif depuis la fin du mandat de Michel Aoun, fin octobre 2022.
Cette annonce intervient après que le Courant patriotique libre (CPL, aouniste), ainsi que plusieurs partis et députés de l'opposition, ont officialisé au cours du week-end leur soutien à la candidature du chef du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI), Jihad Azour, à la présidentielle, face à celle du chef du courant des Marada, Sleiman Frangié, soutenu par le tandem chiite Hezbollah-Amal.
Réponse aux sceptiques et critique d'Azour
Lundi après-midi, le parti Amal de M. Berry a affirmé que la convocation par celui-ci à une séance électorale "est une réponse claire à tous les sceptiques et aux accusations concernant le rôle national et responsable que joue le président Berry". Dans son communiqué hebdomadaire, le parti insiste sur "l'attachement (de Nabih Berry) au respect de la Constitution" à la suite de cette annonce.
"L'autre candidature rassemble des acteurs contraires, qui montrent par là leur convergence d'intérêt tactique et expriment une position d'obstruction et de sabotage", a également critiqué le mouvement Amal en ciblant Jihad Azour. "C'est une pratique de défi politique visant à faire tomber la candidature de Sleiman Frangié, ce qui montre la négligence et le narcissisme" du camp qui le soutient, poursuit le texte.
Le député de Zghorta, Michel Moawad, soutenu jusque-là par une partie de l'opposition, a annoncé dimanche, lors d'une conférence de presse, le retrait de sa candidature au profit de M. Azour. Prenant la parole à la suite de cette annonce, le député des forces du changement, Marc Daou, a indiqué que "32 députés issus de différents blocs" se sont entendus sur la candidature de M. Azour, "un candidat qui ne provoque personne et qui pourrait aider le Liban à dépasser la crise".
Réagissant à ce développement, le député du Hezbollah, Hassan Fadlallah, avait estimé dimanche que M. Azour est un "candidat de confrontation et de défi", qui "n'arrivera pas" à la présidence, notant que le parti chiite "empêchera l'opposition d'atteindre ses objectifs".
M. Berry avait dernièrement répété qu'il convoquera une séance lorsque la candidature de l'ancien ministre des Finances "deviendra sérieuse".
Lors des onze séances parlementaires électorales organisées entre septembre 2022 et janvier 2023, aucun candidat, officiel ou non, n'a obtenu la majorité requise et, après un premier tour de vote, la majorité des députés se sont retirés de l'hémicycle, provoquant un défaut de quorum. M. Berry estime que chaque nouvelle séance parlementaire constitue un nouveau premier tour de vote, au cours duquel une majorité des deux tiers des députés (soit 86 voix) sont nécessaires pour aboutir à l'élection d'un président. Au second tour, la majorité simple (65 votes) est requise.
Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a convoqué lundi les députés à une séance électorale le mercredi 14 juin à 11h pour élire un nouveau président de la République, alors que le Liban est en proie à une double vacance du pouvoir exécutif depuis la fin du mandat de Michel Aoun, fin octobre 2022. Cette annonce intervient après que le Courant patriotique libre (CPL,...
commentaires (11)
C…comme C…?
Citoyen Lambda
23 h 38, le 05 juin 2023