Des Casques bleus se recueillant autour du cercueil du soldat irlandais Sean Rooney, le 18 décembre 2022, avant le rapatriement de son corps vers l’Irlande. Photo d'archives Anwar Amro/AFP
Le tribunal militaire libanais a accusé cinq membres du Hezbollah d'avoir tué un Casque bleu irlandais, a indiqué une source judiciaire à l'AFP. Un soldat irlandais de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait été tué et trois autres blessés le 14 décembre lorsque leur véhicule avait été attaqué près du village de Aaqibiyé, dans le sud du liban, où le Hezbollah est fortement implanté. Une dizaine de jours plus tard, la formation pro-iranienne avait remis aux autorités un homme soupçonné d'être le "principal" auteur de l'agression.
La justice libanaise accuse cinq personnes -l'homme remis par le Hezbollah (Mohammad Ayad) et quatre autres personnes en fuite- d'"homicide volontaire", selon l'acte d'accusation de 30 pages, qu'une source judiciaire a lu à l'AFP. Ces personnes avaient "constitué une bande de malfaiteurs et mis en oeuvre un projet criminel", affirme la source en se fondant sur le document, soulignant que ces faits sont passibles de la peine capitale selon le code pénal libanais.
L'acte d'accusation de 30 pages, consulté par l'AFP, accuse les personnes susmentionnées d'"homicide volontaire". Ils ont tous été déférés devant le tribunal militaire pour y être jugés.
Les images des caméras de surveillance près du lieu de l'agression montrent "clairement la patrouille attaquée de toutes parts, par des hommes armés", selon le rapport. "Certains d'entre eux ont été entendus disant +Nous sommes du Hezbollah+, et s'appelant via des talkies walkies", ajoute l'acte d'accusation.
"Aucun commentaire pour le moment"
En janvier, sept personnes avait été inculpées pour "avoir proféré des menaces avec une arme illégale, détruit le véhicule de la Finul et intimidé ses passagers". Une source judiciaire avait indiqué à l'AFP que le chauffeur a été tué sur le coup d'une balle à la tête.
Contacté par L'Orient-Le Jour, le porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif Naboulsi, a dit que le parti "n'a aucun commentaire pour le moment".
"Nous sommes toujours en train d'examiner la décision (du tribunal militaire), mais pour commencer, nous sommes heureux de voir que le travail a été effectué. Nous insistons sur l'importance de l'obligation de rendre des comptes pour tous les crimes perpétrés contre les soldats de la paix et nous demandons instamment que les cinq auteurs répondent de leurs actes", a déclaré Andrea Tenenti, porte-parole de la FINUL, à L'Orient-Le Jour. "Il s'agit d'une première étape. Nous attendons toujours le verdict final", a-t-il ajouté.
"Nous prenons note des informations selon lesquelles un certain nombre de personnes ont été accusées au Liban de la mort du soldat Sean Rooney", a de son côté réagi auprès de l'AFP un porte-parole du Département de la Défense irlandais. Sollicitée par l'AFP, l'armée irlandaise a jugé "inapproprié" de commenter la décision, "des poursuites judiciaires et des enquêtes étant en cours".
La Finul, composée de quelque 10.000 Casques bleus, est déployée depuis 1978 pour faire tampon entre le Liban et Israël, qui restent techniquement en état de guerre. Des incidents ont opposé par le passé des patrouilles des Casques bleus à des partisans du Hezbollah qui, sur cette dernière attaque, a collaboré à l'enquête et présenté ses condoléances à la Finul.
Le tribunal militaire libanais a accusé cinq membres du Hezbollah d'avoir tué un Casque bleu irlandais, a indiqué une source judiciaire à l'AFP. Un soldat irlandais de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait été tué et trois autres blessés le 14 décembre lorsque leur véhicule avait été attaqué près du village de Aaqibiyé, dans le sud du liban, où le...
commentaires (7)
Casque bleu tué au Liban: la justice accuse cinq membres du Hezbollah. Et quelle est la suite du programme? Aucune sanction ni acte concret pour n’ont été prises contre ce parti qui continue à agir en exécutant les ordres de son maître iranien sur notre sol sans être inquiété. Il ne s’arrêtera jamais tant que les pays concernés n’ont pas montré leurs crocs pour le stopper dans sa sale besogne. Qu’attendent ils pour lui montrer ses limites? De quoi ont ils peur? La stabilité de notre pays et celle de la région est entre ses mains et c’est lui qui décidera, le moment venu, et sur ordre de ses maîtres de tout envoyer valser si les pays occidentaux ne prennent pas les devants pour le stopper amont avant de perdre tout contrôle. Ils ont déjà eu l’exemple avec Poutine qu’ils croyaient maîtriser ses sautes d’humeur et les revoilà en train de répéter le même scénario avec le HB qui s’inspire de tous ses modèles pour les singer en attendant que l’un de ses pays puissants l’en dissuade fermement et avec les moyens qui conviennent à la situation pour le moins catastrophique. Demain il sera trop tard.
Sissi zayyat
09 h 22, le 02 juin 2023