L’association franciscaine Equal a mis en place et mené à bien un projet éducatif à l’USJ, en collaboration avec le Centre de formation professionnelle de l’Université Saint-Joseph (USJ) et la fondation Diane. Cette initiative, qui a pris fin en janvier, vise à soutenir les personnes les plus vulnérables de la société, notamment les personnes défavorisées, les réfugiés syriens et les malvoyants. « L’USJ a offert les locaux et les professeurs. Equal a proposé les sujets à aborder. Et nous avons pu lancer les cours », indique Nicole Irani, de l’ONG Equal. Les techniques de premiers secours, les violences faites aux femmes, l’éducation et l’accès à l’information, les mesures contraceptives, les opportunités d’emploi, le harcèlement au travail, le viol, l’hygiène personnelle et domestique… sont autant de sujets abordés par les formateurs invités par l’USJ pour animer les cours. « Les thèmes ont été choisis en fonction des besoins de la communauté », précise Nicole Irani. L’un des objectifs de cette action est de contribuer à l’autonomisation des femmes. Les cours ont débuté en avril 2022, avec une moyenne de deux thèmes abordés chaque mois. Au début, tous les participants assistaient à une classe commune. « Par la suite, nous avons formé des groupes en fonction du niveau d’études, étant donné qu’il y avait des niveaux d’éducation différents », explique Nicole Irani.Lors de la cérémonie de remise des diplômes organisée fin mars à l’USJ, des certificats ont été décernés aux 393 personnes qui ont participé aux formations. Karen Saghdassarian, étudiante en 3e année de pédagogie et enseignement de la langue française à l’Université libanaise, a assisté aux 14 sessions. « J’ai découvert les cours proposés par Equal grâce à une annonce envoyée par quelqu’un de ma paroisse. Étant donné qu’il y avait une grève à l’université, j’ai décidé de m’inscrire à ces séances pour ne pas perdre de temps. Les cours étaient extrêmement intéressants, et j’ai particulièrement bénéficié de celui sur les opportunités d’emploi, car c’est ce dont j’ai besoin en ce moment. À chaque séance, j’ai acquis de nouvelles connaissances et les enseignants se montraient réellement attentifs », confie-t-elle. Marie-Ange Nohra Merhi, psychothérapeute et enseignante à l’Université libanaise, a animé deux formations sur la prévention du viol et la gestion de la peur. « Ces sujets sont délicats, mais les femmes participantes ont osé partager leurs histoires et aborder la question du regard de l’homme, avec à la fois pudeur et courage », précise-t-elle. « Elles ont exprimé leur satisfaction d’avoir pu en parler, affirmant qu’elles n’auraient pas eu l’occasion d’aborder ces sujets ailleurs. Le retour a été très positif, malgré mes propres appréhensions à aborder le thème du viol devant un public conservateur », ajoute-t-elle. Le sujet de la peur a également été exploré, en examinant cette émotion, son origine et les moyens de la traiter. « La peur est un sujet vaste qui se rapporte à de nombreuses autres thématiques, explique Marie-Ange Nohra Merhi. Certaines personnes ont peur de l’eau, d’autres des rapports sexuels, d’autres de la guerre... La peur peut révéler des traumatismes. J’ai encouragé les participants à partager leurs propres peurs afin d’identifier les obstacles qu’ils ont pu rencontrer à un moment donné. Il est essentiel d’apprendre aux gens à s’intéresser à autre chose qu’à la crise et aux problèmes, pour ouvrir de nouveaux horizons. Nous avons apporté quelque chose de différent de leur routine habituelle pour les aider à sortir du drame qu’ils vivent. »
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07 h 52, le 02 juin 2023