
Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun. Photo tirée de la page facebook de l'armée.
Le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, a rappelé mercredi, à l'occasion du 23ème anniversaire de la Fête de la libération du Liban-Sud de l'occupation israélienne, que "la défense et le contrôle des frontières est la priorité absolue de l'institution militaire". Il a insisté sur le fait que la stabilité est une "condition essentielle au redressement économique". Ces propos interviennent quelques jours après que le Hezbollah a organisé ses plus importants exercices militaires depuis plusieurs années dans le sud du Liban, dévoilant des armes lourdes et simulant des attaques contre Israël. Ces manœuvres ont suscité de vives réactions sur la scène locale, notamment auprès des partis chrétiens.
Dans son ordre du jour à la troupe, Joseph Aoun s'est remémoré "la victoire historique des Libanais contre l'ennemi israélien". "Nous nous engageons à poursuivre notre mission, notamment à la frontière sud, en coordination avec la Force intérimaire des Nations unies selon la résolution 1701, a-t-il déclaré. Nous soulignons notre droit à la résistance face à l'ennemi israélien et ses violations de la souveraineté libanaise et à la récupération de tous nos territoires". "Préserver la sécurité et la stabilité au Liban, le défendre et contrôler ses frontières est la priorité absolue de l'institution militaire", a insisté Joseph Aoun. Pour lui, "cette stabilité est une condition essentielle au redressement économique et au (bon) travail des institutions". "Elle n'aurait pu être instaurée sans vos sacrifices", a ajouté le général Aoun en s'adressant aux militaires, dont les conditions de travail se sont considérablement détériorées au vu de l'effondrement pluridimensionnel qui paralyse le Liban depuis plus de trois ans.
"Messages de dissuasion" à Israël
De son côté, le Hezbollah a estimé que la fête de la Libération est l'occasion de célébrer "l'unité nationale ainsi que le redressement libanais et arabe contre les sionistes". "La résistance a envoyé, à travers les dernières manoeuvres médiatisées, de nouveaux et intelligents messages de dissuasion à l'ennemi empêtré dans une crise d'affaiblissement à ce niveau", s'est félicitée la formation pro-iranienne dans un communiqué. "Cela devrait freiner son agression et susciter en lui la peur de commettre toute bêtise contre le Liban", ajoute le texte. Ces mises en garde interviennent au lendemain des menaces proférées par le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi, qui a prévenu qu'une guerre contre Israël "sera soixante-dix fois plus difficile pour le Liban et encore plus pour le Hezbollah".
Quelque 200 combattants du parti chiite ont participé, le 21 mars, à des manœuvres à munitions réelles à Aaramta, à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec Israël, organisées pour marquer l'anniversaire du retrait en 2000 des troupes israéliennes du Liban-Sud après 22 ans d'occupation. Des dizaines de journalistes avaient été invités pour couvrir ces exercices militaires au cours desquelles le Hezbollah a simulé notamment une attaque de drone contre une localité israélienne, alors que d'autres drones lançaient des explosifs.
S'exprimant à son tour à l'occasion de la fête de la Libération, le mouvement Amal a appelé à "se remémorer ce qui a permis aux Libanais de remporter la victoire, notamment l'unité de la parole et de la position". Il a également insisté sur la nécessité de "lutter contre toute volonté intérieure ou extérieure de noyer le Liban ou le faire tomber dans le cercle vicieux du vide".
Les manoeuvres ont "visé Beyrouth"
La démonstration de force du Hezbollah dans le Sud a été pointée du doigt par plusieurs formations. Les Forces libanaises ont estimé hier que ces exercices militaires sont "en contradiction" avec la déclaration du sommet de Djeddah, qui a exprimé "le refus total de tout soutien aux groupes et milices armées". "La décision stratégique ainsi que la politique extérieure et de défense relèvent exclusivement des prérogatives de l'Etat et du gouvernement qui a participé au sommet de la Ligue arabe", a souligné le parti dirigé par Samir Geagea. Selon lui, "les exercices militaires du Hezbollah ont eu lieu contre la volonté du gouvernement, et porté atteinte à son rôle, son honnêteté et son engagement arabe et international". Les FL ont ainsi appelé le "gouvernement à assumer ses responsabilités et à tenir ses engagements concernant les décisions prises lors du sommet de la Ligue arabe et à l'égard des Libanais afin d'éviter que le Liban ne glisse dans des aventures destructrices".
Même avis du côté des Kataëb, qui ont estimé que le défilé militaire du Hezbollah vise à "envoyer un message à ceux qui pensent pouvoir sortir de son emprise". Selon eux, le Hezbollah veut faire savoir qu'il "a le dernier mot, que les décisions souveraines dépendent de sa volonté, et qu'il dispose à lui seul du droit de négocier avec Israël suivant ses conditions". Pour les Kataëb, ces manœuvres militaires "n'ont pas visé Israël mais Beyrouth en premier et le palais présidentiel de Baabda en second". "Le but est de dire qu'il n'y aura pas de président qui ne se conforme pas à la volonté du Hezbollah et que les décisions ne peuvent être prises sans l'approbation" du parti chiite.
Le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, a rappelé mercredi, à l'occasion du 23ème anniversaire de la Fête de la libération du Liban-Sud de l'occupation israélienne, que "la défense et le contrôle des frontières est la priorité absolue de l'institution militaire". Il a insisté sur le fait que la stabilité est une "condition essentielle au redressement...
commentaires (8)
Bla bla bla.....
Michel Trad
18 h 26, le 25 mai 2023