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Agressions sur une plage à Saïda : une victime porte plainte, les réactions fusent


Agressions sur une plage à Saïda : une victime porte plainte, les réactions fusent

Un groupe de partisans de cheikhs islamistes entourant un groupe de jeunes près de leur voiture. Photo prise par un témoin sur place

Une des victimes de l'agression de deux couples de jeunes qui se baignaient en maillot de bain sur une plage publique de Saïda a confirmé mercredi à L'Orient-Le Jour avoir porté plainte contre les cheikhs à l'origine de cet incident. Une délégation de cheikhs avait préalablement indiqué dans une communiqué qu'une réconciliation avait eu lieu "entre les personnes concernées", ce qu'a démenti la jeune femme ayant porté plainte, Mayssa Hanouni Yaafouri. 

D'après ce texte, publié mardi soir, le cheikh A. A, (de nationalité libanaise, responsable de l'agression avec plusieurs de ses partisans) aurait rencontré dans son bureau de la mosquée al-Furqan de Saïda une délégation qui avait pour but de réconcilier les différentes parties en présence de plusieurs personnalités religieuses et d'une activiste locale.  D'après le communiqué, les différentes parties auraient décidé de "respecter les mœurs de la ville" et se seraient "serré la main".

Contactée par L'Orient-Le Jour, Mayssa Hanouni Yaafouri, qui vit à Saida a confirmé que cette réunion a bien eu lieu, en présence de son époux, mais qu'elle n'a mené à aucun "accord". Bien au contraire, selon elle, cette réunion n'a fait qu'ajouter de l'huile sur le feu. "Nous avons refusé de nous plier à ces coutumes et mon mari a quitté la réunion sans qu'aucune entente n'ait eu lieu", a-t-elle ajouté. Elle affirme avoir rapidement démenti le contenu du communiqué du groupe de religieux dès qu'elle en a pris connaissance. 

Mardi soir également, l'époux de Mme Hanouni Yaafouri s'est rendu à la demande des forces de l'ordre au commissariat pour y faire un procès-verbal de l'incident. Elle-même a ensuite dû s'y rendre le lendemain matin pour donner sa version des faits, après quoi elle a porté plainte officiellement contre les agresseurs. 

Après l'agression, le président du conseil municipal de Saïda, Mohammad Saoudi, avait indiqué que le seul moyen de "réprimer de tels abus" était de porter plainte.

A Saïda, l'incident a fait réagir responsable religieux et groupes de la société civile. 

Mercredi, le chef de "l'Union internationale des résistants", le cheikh Maher Hammoud, a regretté dans un communiqué "l'exagération médiatique et l'exploitation insensée d'un incident aux dimensions limitées", arguant de "la politesse et de la sagesse" des cheikhs impliqués face à aux "transgressions et à l'indécence". 

Face à lui, un regroupement d'associations locales a publié un communiqué, dénonçant le manque de réactivité de la municipalité pour faire respecter l'ordre et la loi. Les organisations signataires, la campagne "La plage pour tous", le "Club laïc de Sidon", le "Parti Vert" et le groupe "Rassemblez vos voix", ont encore dénoncé une démarche des religieux qui "porte atteinte à la dignité des personnes, aux libertés individuelles et à l'ordre public". 

Une des victimes de l'agression de deux couples de jeunes qui se baignaient en maillot de bain sur une plage publique de Saïda a confirmé mercredi à L'Orient-Le Jour avoir porté plainte contre les cheikhs à l'origine de cet incident. Une délégation de cheikhs avait préalablement indiqué dans une communiqué qu'une réconciliation avait eu lieu "entre les personnes concernées", ce qu'a...