Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a qualifié de "victoire" le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, ajoutant que le Liban avait "contribué politiquement" à cette décision.
"Ce qui s'est passé aujourd'hui avec le retour de la Syrie dans la Ligue arabe est une victoire à laquelle nous avons contribué, en tant que Libanais", a déclaré M. Bassil dans une interview dimanche à la chaîne libanaise LBC. "Nous y avons contribué sur le plan politique, en nous efforçant d'éviter une fragmentation de la société syrienne qui aurait eu des répercussions sur notre pays", a-t-il encore dit.
Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont décidé dimanche de réintégrer la Syrie après plus d'une décennie de suspension, consolidant ainsi la volonté régionale de normaliser les relations avec le président syrien Bachar el-Assad. La décision a été prise lors d'une réunion à huis clos des ministres au siège de la Ligue au Caire, selon le porte-parole du secrétaire général de l'organisation panarabe, Gamal Roshdy.
Dans son interview, M. Bassil a également commenté les développements dans la région, alors qu'un rapprochement s'est opéré entre l'Iran et l'Arabie saoudite, estimant que le Liban "doit en bénéficier". "Le Liban devrait être un élément essentiel de la reconstruction de la Syrie (...) Il y a une nouvelle atmosphère dans la région, basée sur la compétition pour la croissance et le développement plutôt que sur les conflits... Le Liban ne veut-il pas en profiter ?", s'est-il demandé.
Présidentielle libanaise
Concernant l'élection présidentielle, bloquée depuis octobre dernier, M. Bassil a déclaré que le Hezbollah n'avait pas imposé de candidat au CPL. "Nous ne nous parlons pas de cette manière", a-t-il déclaré.
"Aujourd'hui, il y a trois groupes qui s'activent pour la présidentielle : celui de la moumanaa [terme utilisé par les opposants au Hezbollah pour désigner ce parti chiite pro-iranien et ses alliés] qui a annoncé la candidature de Sleiman Frangié ; celui de la confrontation, avec son candidat tacite, le commandant en chef de l'armée Joseph Aoun; et le troisième, auquel nous appartenons, ainsi que certains députés issus de la contestation, des indépendants et le Parti socialiste progressiste", a indiqué M. Bassil. "Aucun groupe ne peut élire un président à lui seul et si deux groupes se rassemblent, ils auront besoin du troisième pour assurer le quorum nécessaire à l'élection du futur chef de l'État. Même si le troisième groupe n'est pas nécessaire pour le scrutin, un président élu de cette manière ne réussira pas", a ajouté M. Bassil. "Notre principal désaccord avec les deux autres groupes est que tout président issu de ces deux autres factions échouera s'il n'a pas de programme", a-t-il ajouté.
Le Liban est sans président depuis le 1er novembre dernier, et le gouvernement de Nagib Mikati est pour le moment uniquement chargé d'expédier les affaires courantes depuis les élections législatives de mai 2022. Le Hezbollah et le mouvement Amal ont récemment annoncé leur soutien officiel à la candidature de M. Frangié, chef des Marada, mais le camp adverse reste divisé.
"Faites ce que vous voulez"
De nombreux observateurs estiment que la France favorise un compromis entre l'élection de Frangié à la présidence et la nomination de Nawaf Salam - ancien ambassadeur libanais aux Nations unies et actuel juge à la Cour internationale de justice - au poste de Premier ministre. Paris a démenti cette information, affirmant "ne pas avoir de candidat au Liban". Quant à l'Arabie saoudite, des observateurs font valoir qu'elle est opposée à Frangié, sauf que son ambassadeur au Liban, Walid Boukhari, a récemment déclaré qu'il "n'opposait pas de veto" à un candidat, à condition qu'il obtienne la confiance des Libanais.
Commentant cette nouvelle position de Riyad, M. Bassil a estimé qu'elle ne bénéficie pas spécialement au chef des Marada. "Il s'agit plutôt d'une façon de dire +Faites ce que vous voulez+", a-t-il indiqué.
commentaires (11)
Je demande à un des responsables de L’OLJ de lire mes deux commentaires censurés pour connaître la raison de cette censure sauvage. Il n’y avait dedans aucune insulte, que des faits mille fois relatés dans vos pages. Qu’on nous explique une fois pour toute la nouvelle charte de modération ça nous ferait gagner du temps et à eux aussi.
Sissi zayyat
11 h 46, le 09 mai 2023