Rechercher
Rechercher

Politique - Diplomatie

Boukhari insiste : Oui à tout président « made in Lebanon »

L’ambassadeur d’Arabie saoudite à Beyrouth poursuit sa tournée et s’entretient, notamment, avec Raï et Gemayel.

Boukhari insiste : Oui à tout président « made in Lebanon »

L’ambassadeur d’Arabie saoudite à Beyrouth, Walid Boukhari, reçu par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, hier à Bkerké. Photo tirée de la page Facebook du patriarcat

Seconde journée marathon d’entretiens politiques et un même message : l’Arabie saoudite ne s’ingère pas dans la question souveraine de la présidentielle libanaise et avalisera l’élection d’un chef de l’État qui serait le fruit d’une entente locale. C’est par cette constante que se résume la tournée de l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Beyrouth, Walid Boukhari, auprès des chefs de file politiques, alors que le camp du Hezbollah semble parier sur un feu vert de dernière minute de la part de Riyad pour propulser son candidat, le chef des Marada, Sleiman Frangié, à Baabda, malgré l’opposition de l’écrasante majorité chrétienne.

Le diplomate saoudien a poursuivi hier ses réunions pour la seconde journée consécutive avec les pôles politiques et religieux. Il s’est rendu d’abord à Bkerké où il s’est entretenu avec le patriarche maronite, Béchara Raï. À sa sortie, l’ambassadeur n’a fait aucune déclaration à la presse. C’est le porte-parole du patriarcat maronite, Walid Ghayad, qui s’est chargé de communiquer à la presse quelques détails de la réunion. « Le royaume considère que l’échéance présidentielle est une affaire souveraine libanaise et que les décisions doivent être prises à Beyrouth. Il n’a aucune objection à l’encontre de n’importe quel candidat qui obtiendrait la confiance des Libanais », a rapporté M. Ghayad. Et d’ajouter : « Le royaume est soucieux de ne pas être accusé de bloquer l’échéance. Il n’oppose donc de veto à aucune figure capable d’obtenir la confiance des Libanais, ne soutient pas un candidat en particulier et refuse de se laisser entraîner dans les affaires internes libanaises. » Selon M. Ghayad, Walid Boukhari a salué « les efforts du patriarche Raï en vue d’une entente à même de mettre fin à la vacance à la tête de l’État ». Des propos qui interviennent un mois après une retraite spirituelle qui avait rassemblé une cinquantaine de députés chrétiens (de tous bords politiques) sous la houlette du chef de l’Église maronite. Ce dernier va-t-il mettre à profit les déclarations de M. Boukhari pour relancer un chantier de dialogue interchrétien, alors que les partis de la communauté n’arrivent pas à accorder leurs violons ? « Il n’y a pas de nouvelle initiative. Mais Mgr Raï poursuivra ses contacts pour arriver à une entente autour de quelques noms », affirme Walid Ghayad à L’Orient-Le Jour.

Lire aussi

Des médiateurs irakiens tentent un dialogue entre Riyad et le Hezbollah

« Le royaume ne nous a rien demandé »

L’ambassadeur saoudien s’est également entretenu hier avec le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Ali Khatib, ainsi qu’avec le chef des Kataëb, Samy Gemayel, au siège du parti à Saïfi. Là aussi, le diplomate a réitéré la position officielle de Riyad : oui à tout président fruit d’une entente libanaise, affirme-t-on dans l’entourage de Samy Gemayel. Ce dernier a réitéré, à l’issue de son aparté avec M. Boukhari, son opposition à la candidature de Sleiman Frangié. « Nous refusons l’élection d’un candidat affilié au Hezbollah. Et assurer le quorum à une séance parlementaire qui déboucherait sur un tel résultat, c’est en quelque sorte élire ce candidat », a-t-il averti, brandissant de nouveau l’arme de défaut de quorum mise sur la table par l’opposition depuis plusieurs semaines. « Nous ne demandons pas de remplacer M. Frangié par quelqu’un d’autre. Car notre position n’est pas liée à sa personne, mais au choix politique qu’il incarne », a expliqué le chef des Kataëb, affirmant que « l’important, c’est d’éviter une réédition des six dernières années ». « Nous n’accepterons pas que le Hezbollah nous impose sa volonté. S’ils (le Hezbollah et ses satellites) comptent continuer à torpiller les séances au moyen du défaut de quorum jusqu’à ce qu’ils imposent leur candidat aux députés, il est de notre droit de faire de même pour l’empêcher de mettre de nouveau la main sur le pays », a encore lancé le leader des Kataëb, qui s’est également entretenu avec Ghassan Skaff, député de la Békaa-Ouest, qui mène des contacts avec les opposants en vue d’arriver à un accord sur une candidature commune face à celle du leader des Marada. Samy Gemayel a par la même occasion tenu à préciser que l’ambassadeur saoudien n’a fait aucune pression sur les alliés locaux de Riyad : « Le royaume ne nous a rien demandé. D’ailleurs, nous ne recevons de directive de personne. Nos prises de position sont issues de nos convictions. »

Lire aussi

Riyad change de posture, mais pas de position

Ce même son de cloche prévaut à Meerab où le chef des Forces libanaises Samir Geagea, plus grand allié des Saoudiens, avait reçu mercredi soir Walid Boukhari. « Nous agissons conformément à nos convictions, loin de tous les diktats », affirme Pierre Bou Assi, député FL de Baabda, présent à la réunion. Selon lui, le diplomate saoudien est venu transmettre un message clair : Riyad refuse de s’ingérer dans la question de la présidentielle et encourage la relance des institutions et les chantiers de redressement économique et social. De son côté, Samir Geagea a exposé devant son hôte la vision des FL. « Nous n’allons pas permettre à la moumanaa de mener son candidat à Baabda », affirme le porte-parole du parti, Charles Jabbour. À ses yeux, l’important, c’est que les propos de Walid Boukhari « ont coupé l’herbe sous le pied au 8 Mars qui pariait sur un revirement de dernière minute de la part de l’Arabie saoudite qui se traduirait par une demande à ses alliés de rejoindre le cortège Frangié », dit-il, dans une pique au président de la Chambre Nabih Berry, dont les milieux se disent « très optimistes » depuis l’entretien avec l’ambassadeur saoudien.

Hier, le chef des FL s’est également réuni avec l’ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Dorothy Shea. « Il est temps de convoquer le Parlement pour qu’il accomplisse sa mission, à savoir l’élection d’un président le plus rapidement possible », a-t-il dit, estimant que le candidat de la moumanaa « n’a plus aucune chance » de gagner la course. D’après des informations obtenues par L’OLJ auprès d’un proche de Aïn el-Tiné, M. Berry ne partage pas cette lecture et serait même sur le point de convoquer les députés à une nouvelle séance parlementaire. En vue d’élire... Sleiman Frangié ?

Lire aussi

Présidentielle : Washington entre en scène

Seconde journée marathon d’entretiens politiques et un même message : l’Arabie saoudite ne s’ingère pas dans la question souveraine de la présidentielle libanaise et avalisera l’élection d’un chef de l’État qui serait le fruit d’une entente locale. C’est par cette constante que se résume la tournée de l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Beyrouth, Walid...

commentaires (7)

CE QUE JE DISAIS DANS MA TIRADE

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 45, le 05 mai 2023

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • CE QUE JE DISAIS DANS MA TIRADE

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 45, le 05 mai 2023

  • MODERATRICES/MODERATEURS DE NOM, JE VOUS INFORME QUE JE VIENS DE SUSPENDRE MON ABONNEMENT RENOUVELE IL Y A QUELQUES JOURS AVEC SANS ENGAGEMENT DE DUREE AUJOURD,HUI MEME. VOUS AVEZ FAIT DE CE JOURNAL UN ANTI ABONNES PAR EXCELLENCE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 37, le 05 mai 2023

  • Plutôt le vide éternelle qu'un pantin de plus ! Malheureusement, l'oligarchie mafio-confessionnelle-affairiste a une capacité d'inertie presque sans limite, facilitée par l'apathie générale. Dès lors, pourquoi les différents parrains internationaux devraient faire de l'excès de zèle en faveur de changements de fond drastiques, alors que les principaux intéressés (les libanais) ne semblent pas le désirer dans leur majorité ? Pas de refonte des institutions, pas de comptes à rendre sur le Ponzi du siècle, pas d'état de droit, continuation des "boutiques" confessionnelles et de leurs "boutiques", prévarication à tous les étages...on est pas sorti de l'auberge !

    IBN KHALDOUN

    17 h 08, le 05 mai 2023

  • Aucune ingérence. Boukhari rend des visites pour s’enquérir de la santé de ses hôtes

    Hitti arlette

    14 h 16, le 05 mai 2023

  • mais vraiment quel cirque

    Abdallah Barakat

    13 h 11, le 05 mai 2023

  • Ce cirque n’a que trop duré. On ne parle que du vide alors que nos administrations et nos institutions souffrent d’un trop plein de vendus corrompus qui ne cessent d’anéantir notre pays. Ils veulent un bouche trou au fauteuil pour pallier au vide présidentiel? A quand la grande question du vidange et de l’assainissement de toutes nos institutions pour qu’enfin on puisse choisir ceux qui nous gouvernent et nous sortent de ce marasme généralisé afin qu’on puisse choisir un président libanais et son premier ministre qui formeront un duo exemplaire pour nous sortir de l’enfer actuel? Tant que des armes illégales gangrènent notre pays on préfère le vide sidéral au trop plein visqueux qui colle à nos pieds et nous empêche d’avancer.

    Sissi zayyat

    11 h 07, le 05 mai 2023

  • - *OUI POUR TOUT PRESIDENT SI MADE IN LEBANON*. - PLUS DE NON AU FRANGIOTE... OUI A L,AUTRE ZGORTIOTE. - * LA SURPRISE* A PARFAIT *DE TOUS* *LE PREVU* NON, = - D,ENFONCER LEURS MAINS DANS CET ACTIF NID DE GUEPES, - LES UNS POUR N,APPUYER LES CRAINTES DE CERTAINS, - LES AUTRES POUR PARER AUX PIQURES DES NEPES. - IL RESTE AUX LIBANAIS DE DEVENIR COPAINS. = - ET DE DIALOGUER, NON EN COPAINS, MAIS *EN FRERES*. - S,ENTENDRE FRANCHEMENT *DES CRAINTES ET DES ARMES*. - DES UNS ET AUTRES SANS DE FAUX INTERMEDIAIRES, - POUR EPARGNER A LA NATION D,AUTRES ALARMES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 55, le 05 mai 2023

Retour en haut