« Depuis mon plus jeune âge, je pratique avec passion l’art de débattre, que ce soit au quotidien ou dans un club de débat. J’ai toujours pris plaisir à parler en public, à me servir des mots et d’une argumentation logique et persuasive pour convaincre mon auditoire », souligne Lynn Zahr. Inscrite en 2e année de licence de droit à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, la jeune femme fait partie des seize étudiants ayant participé, le 19 avril dernier, à la demi-finale de la 5e édition du Concours international d’éloquence de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne organisée en partenariat avec l’Agence universitaire de la francophonie (AUF). C’est après avoir remporté, au Liban, la 8e édition du championnat international de débat francophone organisée par l’AUF Moyen-Orient en collaboration avec le service de la vie étudiante et le club de débat de l’USJ que Lynn Zahr a été retenue pour représenter le Moyen-Orient et le Liban au Concours international d’éloquence de l’Université Paris 1. « J’ai décidé de sortir de ma zone de confort en prenant part, avec beaucoup de motivation, à cette compétition prestigieuse où des orateurs, étudiants de l’université en question et concurrents venus des cinq continents, se défient amicalement pour faire vivre joliment l’art de l’éloquence », ajoute l’apprentie avocate.
Un art complexe
Convaincre un auditoire n’est pas chose aisée. Lynn Zahr a dû organiser minutieusement son emploi du temps pour préparer durant des heures sa prestation, un discours de sept minutes au cours duquel elle répond, par la négative, à la question suivante : « Les voyages immobiles sont-ils les plus reposants ? » « Je devais dresser une plaidoirie à la fois captivante et lyrique qui convainque le public, et plus précisément le jury. Ma préparation pour cette demi-finale a consisté à rédiger mon texte et travailler sur l’élocution », explique l’étudiante. La difficulté résidait, selon elle, en trouver comment se démarquer des autres orateurs. Pour cela, elle n’a pas hésité à réécrire son texte jusqu’à être convaincue du résultat. « Sachant que la question que je devais traiter relève de l’ordre de la philosophie, je devais approfondir mes connaissances en la matière. J’ai donc consulté des ouvrages philosophiques et parcouru des romans qui m’ont semblé utiles. Et passé des heures à faire des recherches à la bibliothèque. J’ai même écouté des chansons qui pourraient m’inspirer ou encore feuilleté des magazines et consulté des images sur internet », explique la jeune femme. Après le travail de rédaction de son texte, Lynn s’est focalisée sur sa manière de l’interpréter. « Je devais trouver une tonalité se mariant avec les mots que j’emploie, accorder une attention particulière à ma gestuelle. Je ne retiens pas mon discours par cœur, et ce dans le but de ne pas me limiter à des phrases qui s’enchaînent, mais j’en apprends les grandes lignes », précise-t-elle. Si l’étudiante n’a pas pu se déplacer à Paris pour participer à la demi-finale qui s’est déroulée le 19 avril dernier à l’amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne, c’est par le biais de la vidéo qui a été diffusée en direct que le public a pu la voir et l’écouter.
Bien parler en public, un atout
Bien qu’elle n’ait pas été retenue pour la finale, Lynn Zahr se satisfait d’avoir participé à ce concours prestigieux et ne compte pas délaisser sa passion : le débat. « Je suis fière d’avoir représenté mon pays et la francophonie libanaise à un concours de cette envergure. J’ai eu l’honneur d’argumenter auprès d’orateurs sans pareil, qui m’ont non seulement permis d’améliorer ma propre éloquence, mais qui m’ont surtout inspirée avec leurs prestations », précise-t-elle. « L’éloquence, poursuit Lynn, est bien plus qu’une simple compétence de communication, c’est un art qui permet à ceux qui le maîtrisent de susciter l’admiration, l’enthousiasme et l’inspiration chez leur public. » Participer à des concours a permis à la jeune femme d’améliorer ses compétences en art oratoire tout en cultivant son esprit critique. Ce qui lui sera indispensable pour exceller dans le droit. Pour l’étudiante, la nouvelle génération gagnerait à pratiquer l’art de l’éloquence, indispensable dans de nombreux aspects de la vie humaine. « Une personne éloquente peut inspirer, persuader et motiver les autres à agir. Nous, les jeunes, sommes l’avenir du pays, et prendre la parole en public peut être un facteur-clé pour créer un avenir meilleur pour tous les Libanais, puisqu’il est le moyen dont nous disposons pour exprimer nos opinions et nos revendications et faire entendre notre voix », rappelle Lynn Zahr.