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Société - Liban

Affaire Salamé : un second interrogatoire pour Marianne Hoyek vendredi

Les enquêteurs européens ont entendu jeudi l’ancienne assistante du gouverneur de la BDL Riad Salamé, au cours d’une séance menée par le premier juge d’instruction de Beyrouth. 

Affaire Salamé : un second interrogatoire pour Marianne Hoyek vendredi

Le gouverneur de la BDL et son assistante Marianne Hoyek. Photo d’archives Le Commerce du Levant

Marianne Hoyek, ancienne assistante du gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, a été interrogée jeudi, au cours d’une audience qui a duré quatre heures et trente minutes (10h-14h30), dans le cadre des investigations européennes sur des malversations présumées commises par M. Salamé. Cette première séance n’a pas suffi puisqu’un nouveau rendez-vous lui a été fixé vendredi pour un complément d’enquête.

Sur base de commissions rogatoires présentées par la justice de plusieurs États européens, dont la France, l’Allemagne et le Luxembourg, le premier juge d’instruction de Beyrouth Charbel Abou Samra a présidé la séance de jeudi au 5e étage du Palais de justice, dans la grande salle du Conseil d’État. De hauts magistrats de ces pays, notamment Aude Buresi, juge d’instruction de Paris, et le procureur allemand étaient présents. Arrivée le 24 avril, la délégation européenne a pour objectif d’entendre jusqu’au 5 mai plusieurs personnes concernées par le dossier.

Le juge Abou Samra a adressé à Marianne Hoyek une centaine de questions préparées par ses homologues européens. Selon la Convention internationale sur la lutte contre la corruption à laquelle le Liban adhère, les juges étrangers à un pays ne peuvent en effet poser directement des questions aux personnes autochtones convoquées. Formulées en arabe, les questions-réponses ont été instantanément traduites en français et en allemand. Elles lui étaient adressées en sa qualité de témoin, la Convention contre la corruption interdisant d’ailleurs à une justice étrangère d’interroger dans son propre pays une personne en tant que suspecte. L’ancienne cadre de la BDL n’était pas accompagnée d’un avocat. En tout état de cause, elle n’aurait pas eu le droit de le consulter avant de répondre, ou de lui demander de répondre à sa place, affirme une source du Palais de justice. Celle-ci indique par ailleurs que l’audience était « intense », une seule pause de dix minutes ayant été observée. Au cours de la séance de vendredi, Mme Hoyek devrait répondre à 50 ou 60 autres questions, ajoute cette source.

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Selon un document judiciaire français consulté par l’agence Reuters, jusqu’à 5 millions d’euros de la BDL seraient parvenus à Mme Hoyek via des comptes en Suisse et au Luxembourg. L’ex-assistante de M. Salamé est également mentionnée dans une demande d’assistance judiciaire envoyée par la Suisse aux autorités libanaises en 2021, dans laquelle Berne soupçonne Marianne Hoyek d’être la bénéficiaire de fonds détournés de la banque centrale, au détriment de l’État libanais.

Entourée de magistrats de son département, la chef du contentieux de l’État Hélène Iskandar était également présente à la séance de jeudi. En mars dernier, elle s’était portée partie civile dans l’enquête française contre M. Salamé, en vue de préserver les intérêts de l’État au cas où ses biens seraient définitivement confisqués. Elle avait auparavant demandé au ministre sortant des Finances Youssef Khalil l’autorisation d’effectuer cette démarche, mais avait finalement passé outre son silence. La juge Iskandar considère en effet ne pas avoir besoin de cette autorisation, d’autant qu’elle a obtenu du barreau français la désignation de trois avocats sans contrepartie financière.

Agenda perturbé

À la question de savoir comment l’audience de Marianne Hoyek pourrait se poursuivre vendredi alors que, selon le calendrier établi, Youssef Khalil devrait comparaître (en tant que témoin) le même jour en sa qualité d’ancien directeur des opérations de la BDL, la source précitée affirme que celui-ci ne se présentera pas parce qu’il n’a pas été notifié. Les forces de sécurité auxquelles le juge Abou Samra a demandé de notifier M. Khalil ont refusé de le faire, révèle-t-elle. Pour ces services de sécurité, une convocation ne peut se faire à travers eux que dans des « cas exceptionnels et s’il y a urgence sécuritaire ». Le premier juge d’instruction devra ainsi procéder à la notification par l’intermédiaire d’un huissier de justice. La prochaine séance pour auditionner M. Khalil est prévue vendredi prochain.

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Ce n’est pas la première fois que l’agenda de la délégation européenne est perturbé. Mardi et mercredi, au lendemain de son arrivée à Beyrouth, elle devait entendre en qualité de témoin Raja Salamé, le frère de Riad Salamé, qui ne s’était pas présenté pour des raisons de santé. Le juge Abou Samra prévoit de l’interroger mercredi 3 mai. On ne sait pas quel sera le sort de la séance fixée initialement ce même jour pour Raja Abou Asly, un responsable à la Banque du Liban.

Entre-temps, deux employés de cabinets qui auditent les comptes de la BDL devraient témoigner. Il s’agit de Walid Nakfour d’Ernst and Young (2 mai) et Nada Maalouf de Deloitte (4 mai).

Marianne Hoyek, ancienne assistante du gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, a été interrogée jeudi, au cours d’une audience qui a duré quatre heures et trente minutes (10h-14h30), dans le cadre des investigations européennes sur des malversations présumées commises par M. Salamé. Cette première séance n’a pas suffi puisqu’un nouveau rendez-vous lui a...

commentaires (2)

En tous cas, il faut admettre une chose : le père Salamé a bon goût et sait choisir ses collaboratices... 5 millions d'euros à Genève, c'est quand-même plus classe que les blondasses de Donald Trump à 200.000 dollars. "Parce que je le vaux bien". Hich Lébnén.

Ca va mieux en le disant

23 h 13, le 27 avril 2023

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Commentaires (2)

  • En tous cas, il faut admettre une chose : le père Salamé a bon goût et sait choisir ses collaboratices... 5 millions d'euros à Genève, c'est quand-même plus classe que les blondasses de Donald Trump à 200.000 dollars. "Parce que je le vaux bien". Hich Lébnén.

    Ca va mieux en le disant

    23 h 13, le 27 avril 2023

  • Pauvre Marianne. Avec Kheireddine, ce sont les deux seuls à parler, tant ils ont à perdre. Leurs révélations valent de l'or ! Raja, Riad et Khalil n'ont plus qu'une option : chasser la dinde et le dindon avant qu'ils ne gloussent.

    Ca va mieux en le disant

    23 h 00, le 27 avril 2023

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