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Politique - Fête du Fitr

Les dignitaires sunnite, chiite et druze réclament une résolution "interne" de la crise politique au Liban

A l'occasion de la fête du Fitr, le représentant du mufti de la République appelle les forces politiques à "dépasser leurs intérêts personnels".

Les dignitaires sunnite, chiite et druze réclament une résolution

Le mufti du Tripoli et du Liban-Nord Mohammad Imam lors d'une marche pour la fête du Fitr, le 21 avril 2023. Photo Michel Hallak

Des personnalités religieuses sunnites, chiites et druzes ont critiqué vendredi la classe politique libanaise et appelé à une résolution "en interne" de l'impasse politique dans laquelle se trouve le Liban, dans un contexte de crise économique sans précédent. Leurs remarques ont été formulées dans des discours à l'occasion des prières du Fitr, la célébration qui clôture le mois sacré de ramadan. Le Liban est sans président depuis près de six mois.

Exceptionnellement, la plus haute autorité sunnite du Liban, le mufti Abdellatif Deriane, n'a pas prononcé de discours après la prière du Fitr dans la mosquée Mohammad el-Amine, dans le centre-ville de Beyrouth. Il a délégué son prêche au président du haut tribunal chérié sunnite, Mohammad Assaf, pour le prononcer en son nom.

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Après la prière, le cheikh Assaf a déclaré que l'élection d'un nouveau chef d'État était une "nécessité nationale pour ouvrir une nouvelle ère d'espoir et de confiance dans l'avenir arabe du Liban". Il a ajouté que les Libanais n'avaient pas besoin de "parier sur l'extérieur" pour élire le président. "Nous devons compter sur nous-mêmes et renforcer notre confiance mutuelle", a déclaré le religieux, ajoutant que "le peuple paie le prix" de l'impasse politique. "Les forces politiques doivent dépasser leurs intérêts personnels", a-t-il souligné.

"Épargner les Libanais"
Pour sa part, le cheikh chiite Ali Fadlallah a exhorté la classe politique à "faire son devoir et à élire un président qui a la confiance des Libanais". Il leur a demandé de ne pas compter sur les forces extérieures, affirmant que "les Libanais, avec leurs factions politiques, sont les premiers concernés par ce défi et ils doivent choisir eux-mêmes leurs dirigeants". Le cheikh a aussi appelé la classe politique à "épargner les Libanais, qui ont le droit d'avoir un État qui s'occupe d'eux".

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Le chef spirituel druze, le cheikh Akl Sami Abi el-Mona a pour sa part affirmé que le Liban possédait "un État sans président, un Parlement divisé, un gouvernement démissionnaire, une vacance à de nombreux postes sensibles dans nombre d'administrations, ce qui constitue une violation du pacte [national], un système judiciaire accusé d'être partial et politiquement affilié, et des dirigeants incapables ou naïfs". "La solution doit venir de l'intérieur du pays, avant de s'appuyer sur l'extérieur", a-t-il ajouté.

Enfin, le mufti de Tripoli et du Liban-Nord, le cheikh Mohammad Imam, a fait valoir, après une prière du Fitr à laquelle ont assisté un certain nombre de députés, dont Achraf Rifi, que "les Libanais sont confrontés à la débauche et à l'impolitesse des politiciens qui ne connaissent aucune responsabilité et ne sont pas prêts à faire le minimum de leurs devoirs".

Des personnalités religieuses sunnites, chiites et druzes ont critiqué vendredi la classe politique libanaise et appelé à une résolution "en interne" de l'impasse politique dans laquelle se trouve le Liban, dans un contexte de crise économique sans précédent. Leurs remarques ont été formulées dans des discours à l'occasion des prières du Fitr, la célébration qui clôture...

commentaires (7)

Et bien moi, je réclame une double portion de sayyadieh vendredi prochain ! Obtiendrais-je satisfaction ?

IBN KHALDOUN

14 h 25, le 23 avril 2023

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Commentaires (7)

  • Et bien moi, je réclame une double portion de sayyadieh vendredi prochain ! Obtiendrais-je satisfaction ?

    IBN KHALDOUN

    14 h 25, le 23 avril 2023

  • "Solution interne"... mmm déjà que pour le libanais normal, disons celui qui peut encore compter jusqu'à 10, que veut dire solution et, holà!, que veut dire interne... yallah ya abdayats à chacun à son tour, enrichissez nos pauvres cerveaux de vos définitions.

    Wlek Sanferlou

    16 h 51, le 22 avril 2023

  • Le Mufti Kabalan a eu la sagesse et la décence de ne pas prêcher puisque tous ses prêches sont restés inaudibles par ses brebis galeuses comme les nôtres. Ce vide a été programmé depuis avant l’élection du dernier président fantoche. Ils s’en nourrissent à chaque échéance électorale pour grignoter le pays en se l’appropriant. M. Abi El Mona a évoqué ce vide et ces divisions en disant: "un État sans président, un Parlement divisé, un gouvernement démissionnaire, une vacance à de nombreux postes sensibles dans nombre d'administrations » oui bien sûr sauf les postes des usurpateurs qui ont pris racines, en premier le président du parlement pour décréter des lois sans aucune légitimité en se subtilisant à toutes les fonctions les concentrant en une. Ainsi le président du parlement est devenu du jour au lendemain le Président de la république sans fauteuil, puisqu’il donne des ordres aux PM sortant pour exécuter ses décisions personnelles sans l’avis des élus, et ces derniers ne trouvent rien à dire ou faire puisque lâches ou vendus. Comment et pourquoi voulez-vous qu’on facilite l’élection d’un président. Le PRÉSIDENT C’EST LUI, BERRY, et la dictature c’est bien eux-mêmes ceux qui ont créé le vide et le nourrissent pour régner parce que HN l’a décidé et a attribué les taches et les titres sans être inquiété. Berry sera remplacé par un vendu dans le fauteuil cette fois ci et personne ne moufterait pour cause soit de lâcheté soit de gros sous, ou les deux cumulés, pour certains.

    Sissi zayyat

    12 h 47, le 22 avril 2023

  • On souhaite que Mufti Kabalan s'éloigne de propos qui ne servent guère à pacifier, au moins du point de vue confessionnel. Que de différence entre Moussa Sadr, le vrai patriote ou le Mufti Mohammad Mehdi Chamseddine avec l'actuel Mufti dont on ne retient chez lui que défi face à beaucoup d'entités libanaises. Il ne sert aucune cause vraiment.

    Esber

    09 h 15, le 22 avril 2023

  • Tous ces discours sont bien beaux, mais on y relève un certain nombre de contradictions. Ainsi, cheikh Assaf Parle de l'avenir "arabe" du Liban tout en insistant sur lr fait que les libanais n'ont pas besoin de "parier sur l'extérieur" pour élire le président. Alors que vient faire le mot "arabe" là-dedans? Nous voyons ensuite le chiite Ali Fadlallah exhorter la classe politique à "faire son devoir et à élire un président qui a la confiance des Libanais", alors que ce sont les députés de sa communauté (et leurs alliés du CPL) qui bloquent l'élection à coups de bulletins blancs et de "défauts de quorum" (réels ou relevant de l'imagination de Berry).

    Yves Prevost

    07 h 41, le 22 avril 2023

  • BONNE FETE DU FITR A TOUS NOS FRERES MUSULMANS AU LIBAN ET DANS LE MONDE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 42, le 21 avril 2023

  • NOUVELLE ERE D,ESPOIR DANS L,AVENIR ARABE DU LIBAN. BIEN DIT. MAIS AVEC QUI COMME PRESIDENT ? SONT-ILS PRETS A REITERER L,ERE M.A. + G.B. ? CAD HEGEMONIE IRANIENNE ET EN PLUS SYRIENNE COMPLETE SUR TOUT ET SUR TOUS DANS LE PAYS ? LES CHRETIENS VEULENT L,AVENIR ARABE DU LIBAN GARANTI NON EN PAROLES ET EN PROMESSES VIDES D,UN PRESIDENT AFFILIE AUX DITS MOUMANA-ISTES CAD NON ARABES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 40, le 21 avril 2023

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