Des personnalités religieuses sunnites, chiites et druzes ont critiqué vendredi la classe politique libanaise et appelé à une résolution "en interne" de l'impasse politique dans laquelle se trouve le Liban, dans un contexte de crise économique sans précédent. Leurs remarques ont été formulées dans des discours à l'occasion des prières du Fitr, la célébration qui clôture le mois sacré de ramadan. Le Liban est sans président depuis près de six mois.
Exceptionnellement, la plus haute autorité sunnite du Liban, le mufti Abdellatif Deriane, n'a pas prononcé de discours après la prière du Fitr dans la mosquée Mohammad el-Amine, dans le centre-ville de Beyrouth. Il a délégué son prêche au président du haut tribunal chérié sunnite, Mohammad Assaf, pour le prononcer en son nom.
Après la prière, le cheikh Assaf a déclaré que l'élection d'un nouveau chef d'État était une "nécessité nationale pour ouvrir une nouvelle ère d'espoir et de confiance dans l'avenir arabe du Liban". Il a ajouté que les Libanais n'avaient pas besoin de "parier sur l'extérieur" pour élire le président. "Nous devons compter sur nous-mêmes et renforcer notre confiance mutuelle", a déclaré le religieux, ajoutant que "le peuple paie le prix" de l'impasse politique. "Les forces politiques doivent dépasser leurs intérêts personnels", a-t-il souligné.
"Épargner les Libanais"
Pour sa part, le cheikh chiite Ali Fadlallah a exhorté la classe politique à "faire son devoir et à élire un président qui a la confiance des Libanais". Il leur a demandé de ne pas compter sur les forces extérieures, affirmant que "les Libanais, avec leurs factions politiques, sont les premiers concernés par ce défi et ils doivent choisir eux-mêmes leurs dirigeants". Le cheikh a aussi appelé la classe politique à "épargner les Libanais, qui ont le droit d'avoir un État qui s'occupe d'eux".
Le chef spirituel druze, le cheikh Akl Sami Abi el-Mona a pour sa part affirmé que le Liban possédait "un État sans président, un Parlement divisé, un gouvernement démissionnaire, une vacance à de nombreux postes sensibles dans nombre d'administrations, ce qui constitue une violation du pacte [national], un système judiciaire accusé d'être partial et politiquement affilié, et des dirigeants incapables ou naïfs". "La solution doit venir de l'intérieur du pays, avant de s'appuyer sur l'extérieur", a-t-il ajouté.
Enfin, le mufti de Tripoli et du Liban-Nord, le cheikh Mohammad Imam, a fait valoir, après une prière du Fitr à laquelle ont assisté un certain nombre de députés, dont Achraf Rifi, que "les Libanais sont confrontés à la débauche et à l'impolitesse des politiciens qui ne connaissent aucune responsabilité et ne sont pas prêts à faire le minimum de leurs devoirs".
commentaires (7)
Et bien moi, je réclame une double portion de sayyadieh vendredi prochain ! Obtiendrais-je satisfaction ?
IBN KHALDOUN
14 h 25, le 23 avril 2023