Le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati a programmé pour mardi prochain, le 18 avril, un Conseil des ministres, afin de discuter de plusieurs points liés à l'impact de la crise socio-économique et au financement des prochaines élections municipales. Une réunion qui aura lieu quelques heures après une séance législative convoquée par le président de la Chambre, Nabih Berry pour... un report éventuel du scrutin faute de financement.
Cette double convocation intervient alors que, depuis des semaines, exécutif et législatif se renvoient la balle pour prendre une décision sur les municipales, qu'il s'agisse de débloquer des fonds pour les organiser ou de les reporter.
Le dernier point de l'ordre du jour distribué par le Grand Sérail aux ministres précise que les membres du cabinet sortant devront étudier "la demande du ministre de l'Intérieur concernant la couverture des dépenses liées aux élections municipales". Une réunion, prévue à 15h30, soit quelques heures après la séance législative annoncée par Nabih Berry.
L'ordre du jour de cette séance parlementaire a été annoncé plus tard dans la journée, après une réunion du Bureau de la Chambre. A l'issue de cette réunion, le vice-président du Parlement Elias Bou Saab a indiqué que la séance "sera consacrée principalement aux municipales", avec deux propositions de loi qui seront étudiées : celle d'une prolongation des conseils municipaux et des mandats des moukhtars pour quatre mois ou pour un an. Ces deux textes devraient être "fusionnés" en un seul, a-t-il ajouté. Trois autres propositions de loi seront également étudiées, concernant la loi sur les marchés publics dans le cadre des approvisionnements pour les municipalités. Le député a ensuite une nouvelle fois souligné que la décision d'organiser le scrutin est "entre les mains du gouvernement", mais que la prolongation des conseils est nécessaire pour éviter "un vide", qui se traduirait par une "paralysie totale" du pays, les moukhtars étant notamment chargés d'émettre tous les documents relatifs à l'enregistrement des naissances ou des demandes de passeport. "Nous avons statué, en laissant le dernier mot à l'assemblée plénière, pour que le mandat des conseils se termine au maximum le 31 mai 2024. De cette manière, nous évitons un vide pendant un an, mais le cabinet peut décider dès demain d'organiser les élections, quand il le veut lorsque le financement sera prêt".
Mercredi, Elias Bou Saab, avait déclaré mercredi qu'il était devenu "presque impossible" pour le Liban d'organiser ces élections, accusant le cabinet sortant de Nagib Mikati de ne pas avoir réussi à obtenir les fonds nécessaires pour la tenue du scrutin.
Les municipales avaient déjà été reportées d'un an en 2022 et leur report, pour la seconde année consécutive, dans un Liban déjà paralysé par une double vacance exceptionnelle au niveau de l'exécutif, a provoqué de nombreuses critiques.
Paralysie
Lors d'une réunion à Bkerké avec le patriarche maronite Béchara Raï, le ministre libanais sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a réitéré jeudi son appel à l'organisatin du scrutin, dénonçant une "volonté politique" derrière le non-respect de cette échéance.
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a de son côté déploré, lors d'un iftar organisé à Meerab, "le blocage des municipales après que celui de la présidentielle a paralysé le pays". De son côté, l'ancien ministre Michel Pharaon s'est interrogé sur "qui s'attelle à trouver des solutions pour aider les municipalités à accomplir leur rôle alors que la classe politique est occupée à repousser les élections municipales ?"
Outre le financement des élections municipales, le Conseil des ministres doit également discuter de plusieurs points, notamment liés aux conséquences de la crise socio-économique sur les Libanais. Le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, sera appelé à dresser un tableau de "la situation financière et monétaire et ses répercussions sur différents secteurs, notamment sur les salaires et compensations pour les fonctionnaires et retraités du secteur public". Plusieurs projets liés à des augmentations des indemnités de transport et autres avantages sociaux devront être étudiés par les ministres à ce sujet.
Le ministre sortant de la Santé, Firas Abiad, devra également évoquer la question des subventions sur les importations de médicaments pour les maladies chroniques.
commentaires (4)
Il a déjà dépensé pratiquement tous les DTS et les libanais sont de plus en plus pauvres. Eh que voulez vous faire ? Ça me rappelle le jeu « le renard passe passe, à chacun à son tour » sauf qu’ici c’est « le voleur passe passe à chacun à son tour »…
Lecteur excédé par la censure
12 h 29, le 15 avril 2023