L'interdiction de voyager à l'encontre du gouverneur de la Banque centrale du Liban (BDL) va être levée jeudi, ce qui lui permettrait de comparaître en France le 16 mai, a indiqué à l'AFP mercredi une source judiciaire libanaise alors que l'enquête française s'accélère.
Riad Salamé est soupçonné de s'être constitué un riche patrimoine immobilier et bancaire en Europe via un montage financier complexe et un détournement massif de fonds publics libanais.
"A partir de demain, l'interdiction de voyager à l'encontre de Riad Salamé sera levée. Il n'aura ainsi aucun prétexte pour ne pas se rendre en France", a affirmé la source judiciaire. M. Salamé est convoqué à Paris le 16 mai pour une mise en examen. Mais la source judiciaire a estimé que le gouverneur pourrait rester au Liban en arguant qu'une audience dans le cadre d'une enquête locale est prévue le 18 mai.
La juge Ghada Aoun avait émis en janvier 2022 une interdiction de voyager à l'encontre de Riad Salamé, suite à une plainte engagée par un groupe de militants libanais contre le gouverneur pour mauvaise gestion financière présumée. Mme Aoun, procureure générale du Mont-Liban, est considérée comme proche de l'ancien président Michel Aoun, dans un pays où certains juges sont accusés d'être politisés.
La mise en examen de M. Salamé serait une avancée majeure dans cette information judiciaire ouverte depuis juillet 2021 en France, en parallèle avec d'autres procédures européennes ou suisse. Selon plusieurs sources, l'Etat libanais s'est récemment constitué partie civile en France.
Le gouverneur de la BDL est l'objet d'une série d'enquêtes judiciaires aussi bien dans son pays qu'à l'étranger, portant sur des soupçons de blanchiment d'argent et d'enrichissement illicite.
Selon une source proche de l'enquête en France, Raja Salamé, le frère du gouverneur, Marianne Hoyek, son ancienne assistante, et Nadi Salamé, son fils aîné, sont cités par la justice française comme possibles complices des infractions commises par Riad Salamé. A ce stade, ils n'ont toutefois pas été inculpés.
Encensé pour avoir redressé l'économie libanaise après la guerre civile, Riad Salamé est aujourd'hui accusé d'être un des principaux responsables de l'effondrement financier depuis fin 2019.
Il ferait mieux de se rendre a Paris et de se mettre sous la protection de la justice Francaise. S'il reste au Liban au-dela de la fin de son mandat, il risque l'assassinat. Ce n'est pas moi qui le dit. C'est son excellece le depu(i)te Jamil Sayyed qui est un expert securitaire. Non ?
16 h 08, le 13 avril 2023