Un bateau de la Finul au large de Ras Naqoura, au Liban-Sud. Photo d'archives AFP
L'armée libanaise a réclamé le démantèlement d'un mur construit en 2018 par Israël dans le tunnel du chemin de fer de Ras Naqoura, qui reliait le Liban à l'État hébreu, une prise de position saluée vendredi soir par le ministre sortant des Travaux publics, Ali Hamiyé, proche du Hezbollah.
La demande libanaise a été formulée lors d'une réunion tripartite régulière présidée par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), selon un communiqué publié sur le site web de l'armée libanaise. Ces réunions rassemblent des représentants des armées libanaise et israélienne. "L'armée libanaise a confirmé son appel au démantèlement du mur de béton érigé par l'ennemi israélien à l'intérieur du territoire libanais, à l'entrée nord du tunnel ferroviaire entre le Liban et la Palestine occupée", peut-on lire dans le communiqué.
La construction par Israël de ce mur de béton frontalier avait provoqué des tensions entre les deux pays en 2018, le Liban revendiquant certains points sur lesquels passait ce mur. Les tensions avaient fini par être apaisées suite à une médiation américaine. La Finul avait affirmé, à l'époque, qu'aucun empiétement n'avait eu lieu sur le territoire libanais de la part d’Israël le long de la Ligne bleue. La construction du mur avait été décidée après des menaces du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, de lancer éventuellement des actions offensives en direction de la Galilée, en cas de nouveau conflit avec Israël.
"Le mur sera détruit"
Dans un tweet publié vendredi soir, M. Hamiyé a salué la position prise par l'armée et réitéré des déclarations prononcées à Ras Naqoura en juillet 2022, selon lesquelles "le mur sera détruit, le tunnel est notre territoire. Selon ses propos, le mur a été construit sur "des propriétés occupées appartenant au ministère des Travaux publics et des Transports", à l'intérieur du tunnel des chemins de fer.
Pour mémoire
Regain de tension entre l'armée libanaise et les forces israéliennes à la frontière sud
Contactée par L'Orient Today, une source militaire n'a pas été immédiatement en mesure d'expliquer pourquoi le Liban avait soulevé cette question lors de la réunion tripartite.
Au cours de cette réunion, le commandant en chef de la Finul, Aroldo Lázaro, avait affirmé que le manque de clarté de la démarcation de la Ligne bleue, entre les différentes balises installées par la force onusienne, alimente les tensions entre le Liban et Israël, selon un communiqué publié sur le site web de la force de l'ONU. La Ligne bleue a été dessinée par l'ONU après le retrait des troupes israéliennes du Liban en 2000 et fait depuis office de frontière, mais son tracé fait l'objet de divergences. "Le projet de marquage de la Ligne bleue, qui a débuté en 2007, fournit un guide permettant d'approximer la trajectoire de la Ligne bleue", a précisé le général Lázaro.
Si la délimitation de la frontière maritime entre le Liban et Israël a fait l'objet d'un accord entre les deux pays le 12 octobre 2022, la question de la frontière terrestre reste toujours en suspens. Parmi les points litigieux, celui situé au niveau de Ras Naqoura, et qui représenterait le point le plus à l'est de la ligne de frontière maritime, avait posé question lors des négociations, mais n'avait pas été tranché dans l'attente de pourparlers sur la frontière terrestre.
commentaires (6)
Nous voulons entendre le chef de l’armée en personne le réclamer et non d’un ministre des travaux publiques. Cela ne relève ni de sa fonction ni même de ses compétences. Ensuite on avisera.
Sissi zayyat
13 h 42, le 02 avril 2023