Président maronite : réduction ou garantie ?

À quoi ont-ils bien pu servir les trois derniers présidents maronites? Ils n’étaient ni d’un parti ni de la société civile. Ils étaient paradoxalement issus de l’institution gardienne de la souveraineté et de la Constitution. Tout le monde a pu en évaluer le résultat. Choisir parmi les chrétiens un maronite n’est-il pas réducteur en qualité ? Le Liban serait-il un régime royal dans lequel il faudrait choisir une personne de la famille royale des Windsors ou des Bourbons ? Dans cette restriction du choix, la qualité se trouve réduite à une partie de la minorité chrétienne. Cela en réduit encore plus les possibilités. Ni l’étiquette maronite et encore moins l’armée gardienne et rempart du pays n’ont été des garanties depuis trois décennies. Déjà les chrétiens sont devenus minoritaires au Liban. En éliminer une partie semble devenir insensé et injustifié. De plus, aujourd’hui la question n’est plus maronite ou non. Tout le monde sait où se trouve le cœur du problème. Malheureusement par déni, beaucoup regardent ailleurs. Les chrétiens sauront-ils tirer les leçons du passé et franchir un pas vers moins de communautarisme ? La qualité de maronite était essentiellement l’attachement au Liban séculaire et pays refuge des libertés. Bien de chrétiens sont autant attachés au symbole de liberté que les maronites. Maronite n’est plus une garantie. Face à une situation aussi exceptionnelle et dramatique, il est urgent de revoir les paramètres et les dogmes.

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