Chèques bancaires : la BDL change les règles du jeu

Un an et demi après avoir imposé, via la circulaire principale n° 159, certaines restrictions aux banques quant à l’utilisation des chèques, la Banque du Liban a publié lundi un nouveau texte (intermédiaire n° 662) à travers lequel elle introduit plusieurs allègements concernant l’utilisation de ce moyen de paiement.

Cette démarche a pour objectif de réduire les opérations d’achat et de vente de chèques bancaires sur le marché parallèle auprès des changeurs – légaux et illégaux –, ces actes ayant dans certains cas un objectif de spéculation contre la livre libanaise. Ce marché avait en effet reçu un coup de pouce en août 2021 alors que la BDL interdisait aux banques commerciales l’achat et la vente de ces chèques, redirigeant alors la quasi-totalité de ce marché entre les mains des changeurs.

À travers la publication de cette nouvelle circulaire, la BDL redonne aux banques la possibilité d’acheter et de vendre ces chèques. Elle leur interdit toutefois l’émission de chèques bancaires (en devises ou en livres) destinés à d’autres banques, sauf dans le cas où ces chèques portent le nom du bénéficiaire qui se verrait déposer ce montant dans son compte.

Finalement la circulaire n° 662 oblige les banques qui veulent émettre des chèques à leurs clients de s’assurer, à leur responsabilité, que ces moyens de paiement seront seulement utilisés pour le remboursement de certains impôts ou taxes, et qu’ils ne soient pas utilisés dans « des opérations de spéculation contre la monnaie locale ».

La publication de cette circulaire s’inscrit dans une démarche de réduction de la volatilité de la livre libanaise et des nombreuses spéculations dont elle fait l’objet, alors qu’elle a perdu plus de 97 % de sa valeur initiale depuis le déclenchement de la crise (le dollar s’échangeait lundi à plus de 62 000 livres sur le marché parallèle) et que la BDL l’a dévaluée de 90 % en introduisant le nouveau taux officiel de 15 000 livres pour un dollar.