L’ambassadeur chargé de la coordination du soutien international au Liban, Pierre Duquesne, a entamé jeudi une visite de deux jours au Liban, "dans le cadre d’une mission sur l’appui de la France au redressement du secteur énergétique libanais et pour faire le point sur le projet d’interconnexions énergétiques prévoyant l’acheminement de gaz égyptien et d’électricité jordanienne", selon un communiqué de presse de l'ambassade de France au Liban. Cette visite à Beyrouth conclut un déplacement conduit en Egypte et en Jordanie, avant une visite prochaine à Washington.
M. Duquesne, qui a rencontré le Premier ministre sortant Nagib Mikati, a déclaré qu'il se rendrait aux Etats-Unis "d'ici deux semaines pour discuter avec les autorités américaines des moyens d'épargner le dossier de l'électricité (au Liban) de la loi César (qui impose des sanctions à toute personne traitant avec le régime syrien, NDLR) afin d'aider le Liban à résoudre sa crise énergétique".
L'entreprise publique Electricité du Liban (EDL) fournit à peine quelques heures d'électricité par jour et la plupart des Libanais doivent compter sur des générateurs privés, dont les prix sont désormais élevés dans un pays qui se débat dans une crise économique sans précédent depuis plus de trois ans.
Le Liban a signé deux accords énergétiques avec la Jordanie et l'Egypte pour obtenir de l'électricité et du gaz, une initiative parrainée par Washington et qui devrait être financée par un prêt à long terme de la Banque mondiale. La Syrie est concernée par ces accords, le courant et le gaz importés devant être acheminés par son territoire, ce qui fait planer des risques de sanctions sur le Liban, conformément à la loi César.
Les demandes de la BM
Pierre Duquesne a également insisté sur "l'importance de mettre en œuvre les deux demandes de la Banque mondiale afin d'aider le secteur de l'électricité au Liban, à savoir l'audit des factures et la création d'un organisme de réglementation de l'électricité [de l'EDL]".
Les demandes mentionnées par le diplomate français n'ont pas encore été mises en œuvre par EDL ou le ministère de l'Energie. Une autre demande, l'augmentation des tarifs, a toutefois elle été mise en place.
M. Duquesne a par ailleurs appelé les autorités libanaises à mettre en œuvre les réformes exigées par le Fonds monétaire international (FMI) "qui représente pour la France et la communauté internationale la principale voie pour restaurer l'économie du Liban". "Cet accord renforce la confiance internationale dans le Liban, ses institutions et le travail du gouvernement", a-t-il également déclaré.
Dans l'après-midi, le diplomate a également rencontré le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau Walid Fayad, avec qui il est revenu sur les accords énergétiques susmentionnés et à qui il a réaffirmé faire tout son possible "pour surmonter les obstacles" à leur mise en œuvre, selon le communiqué du ministère concerné publié à l’issue de leur rencontre. De son côté, le ministre libanais a déclaré avoir fourni à Pierre Duquesne "tous les documents" prouvant "l’énorme travail effectué par le ministère (...) dans le respect des conditions de la Banque mondiale". Et en début de soirée, il s'est également entretenu avec le ministre sortant des Finances Youssef Khalil.
En 2022, le Liban a signé un accord préliminaire avec le FMI, en vertu duquel il doit mettre en œuvre des réformes en échange d'un prêt de 3 milliards de dollars. Des fonds supplémentaires devraient être accordés au Liban s'il signe un accord avec le FMI, mais les réformes exigées n'ont toujours pas été mises en place.
Monsieur Duquesne ne fait que faire des commentaires pour le moins utiles. Ses passages chez nous s'avèrent inutiles. Il dialogue avec une autorité qui est responsable de la détresse des gens, et qui ne veut rien entendre.
20 h 42, le 02 février 2023