La BDL annonce le gel des comptes de Hassan Moukalled, ses fils et ses sociétés

Le service de presse de la Banque du Liban a annoncé hier dans un communiqué le gel par la Commission spéciale d’investigation (CSI) des comptes de Hassan Moukalled, de ses deux fils, Rayyane et Rani, et des compagnies que les trois Libanais gèrent. Cette mesure a été prise conformément aux sanctions imposées mardi par le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (Office of Foreign Assets Control, OFAC) du département américain du Trésor, selon le communiqué notamment repris par l’AFP. La CSI est une entité en principe indépendante, présidée par le gouverneur de la BDL Riad Salamé, et à qui la loi attribue des compétences spéciales pour les infractions relevant notamment du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme.

Selon le compte rendu détaillé des sanctions, Washington accuse les intéressés d’avoir « facilité les activités financières du Hezbollah », classé comme organisation terroriste aux États-Unis. Remettant en cause la qualité d’expert économique de Hassan Moukalled, intervenu à plusieurs reprises dans les médias à ce titre, l’OFAC affirme que l’homme est au centre d’un « réseau permettant au Hezbollah de continuer à exploiter et à exacerber la crise économique du Liban ».

Toujours d’après l’OFAC, Hassan Moukalled aurait travaillé en étroite coordination avec des hauts responsables financiers du Hezbollah pour aider cette organisation à établir une présence dans le système financier libanais et réaliserait des transactions commerciales au nom du parti chiite dans toute la région. Enfin, en collaboration avec un haut responsable financier du Hezbollah, Mohammad Kassir, déjà sanctionné, Hassan Moukalled aurait coordonné des transactions commerciales impliquant la Russie ainsi que des efforts visant à aider le Hezbollah à obtenir des armes.

Réaction de Hassan Moukalled

Le principal intéressé a lui affirmé dans un communiqué publié hier par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) que « tout propos sur le fait que CTEX serait une façade financière pour un parti politique ou des personnes partisanes relève de l’imaginaire et il aurait été plus approprié pour le département américain du Trésor de tirer l’information de sa source officielle » au lieu de compter sur celles erronées fournies par « certains sites internet ». Assurant que toutes les opérations de CTEX, titulaire d’une licence octroyée par la BDL depuis le 30 juillet 2021, respectaient la réglementation libanaise, Hassan Moukalled a ajouté qu’il s’exprimerait prochainement lors d’une conférence de presse pour fournir des éléments supplémentaires.

Les États-Unis prennent régulièrement des sanctions à l’encontre de membres du Hezbollah et d’hommes d’affaires accusés de financer ses activités. En novembre 2020, Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Ali Hassan Khalil, bras droit du président de la Chambre Nabih Berry, et Youssef Fenianos, du courant chrétien des Marada, avaient été ciblés par l’OFAC pour corruption et liens avec le Hezbollah.