Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, arrivé jeudi soir à Beyrouth pour une visite de trois jours, a déclaré vendredi que Téhéran, principal allié et soutien du Hezbollah, "n'interfère pas dans les affaires intérieures" du Liban, et a appelé à "un processus d'élection [présidentielle] rapide", alors que le Liban est sans chef d'État depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre.
Sur le plan économique, M. Abdollahian a affirmé que l'Iran était prêt à fournir au Liban du fioul et à construire des centrales électriques, réitérant les promesses faites par son pays au cours des derniers mois, et qui ne se sont toujours pas concrétisées.
Un processus électoral rapide
"L'Iran n'interfère pas dans les affaires intérieures libanaises mais appelle tous les partis politiques au dialogue", a déclaré M. Abdollahian en répondant à une question lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue libanais, Abdallah Bou Habib. Il a également insisté sur un "processus électoral rapide", le Liban étant aux prises avec une double vacance sans précédent au niveau de l'Exécutif - le gouvernement de Nagib Mikati étant démissionnaire depuis mai dernier.
Pour sa part, M. Bou Habib a indiqué "avoir entendu de la part de M. Abdollahian que l'Iran est attaché à la stabilité du Liban et à l'importance de la tenue de l'élection présidentielle".
Le Parlement s'est réuni dix fois jusqu'à présent pour tenter d'élire un nouveau président, mais a systématiquement échoué faute d'accord politique, comme il est de coutume au Liban. Une nouvelle session est prévue le 19 janvier.
"Le Liban tient à la stabilité de l'Iran et rejette l'ingérence de tout pays dans les affaires des autres pays", a ajouté M. Bou Habib, en référence aux manifestations qui secouent la République islamique depuis plusieurs mois.
Électricité et carburant
"L'Iran est prêt à fournir au Liban non seulement du carburant, mais aussi la main-d'œuvre et les moyens scientifiques pour construire des centrales électriques afin d'aider le pays frappé par la crise", a également déclaré M. Abdollahian.
Lors d'une réunion à Beyrouth en mars dernier, le chef de la diplomatie iranienne avait assuré à M. Bou Habib que l'Iran "ne veut que du bien pour le Liban." Et en septembre, l'Iran avait déclaré qu'il prévoyait d'expédier gratuitement du carburant au Liban pour l'aider à faire face à son manque d'électricité, mais cela ne s'est toujours pas concrétisé.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a exhorté à plusieurs reprises le gouvernement libanais à se tourner vers l'Iran pour obtenir du carburant afin d'atténuer sa crise énergétique. Cependant, les sanctions américaines et internationales contre l'Iran pourraient rendre ce processus difficile. "Il y a des obstacles et des pressions de l'étranger, mais les tentatives [d'importation de carburant] vont se poursuivre", selon M. Bou Habib.
Son homologue iranien a également déclaré vendredi que l'Iran continuera à "soutenir la résistance libanaise et palestinienne, car elle est continuellement menacée par l'entité sioniste (Israël), surtout depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement d'extrême droite". Après sa victoire aux législatives du 1er novembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pris ses fonctions à la fin du mois dernier à la tête d'une coalition comportant des partis d'extrême droite et ultra-orthodoxes, dont certains responsables dirigent désormais des ministères clés.
À la mi-journée, le ministre Abdollahian a rencontré le Premier ministre sortant Nagib Mikati et ensuite le président de la Chambre, Nabih Berry. Il a en outre été reçu par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avec qui il a discuté "des options et des menaces découlant de la formation du gouvernement corrompu et radical de l'entité ennemie (Israël)", a annoncé le bureau de presse du parti chiite, allié de Téhéran.
Le chef de la diplomatie iranienne doit se rendre samedi en Syrie, où l'Iran appuie le régime de Bachar el-Assad, selon le quotidien progouvernemental syrien Al-Watan.
Un contexte régional tendu
La visite du ministre iranien au Liban intervient alors que l'Iran continue d'être secoué depuis des mois par des manifestations de masse, déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini, une Irano-kurde de 22 ans, arrêtée par la police des mœurs pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.
La répression sanglante des manifestations par le régime iranien, qui a été suivie de plusieurs exécutions, a incité plusieurs puissances occidentales à imposer davantage de sanctions au régime iranien.
La visite de M. Abdollahian au Liban intervient dans une période de tension régionale, même s'il s'est exprimé en faveur d'une normalisation avec l'Arabie saoudite. Les négociations sur le dossier nucléaire iranien sont au point mort depuis des mois, ce qui fait craindre un éventuel conflit militaire régional. Entre-temps, Israël a annoncé des manœuvres militaires dans les fermes de Chebaa occupées, à la frontière entre le Liban et la Syrie, accentuant les appréhensions d'une confrontation plus large, qui pourrait impliquer directement ou indirectement l'Iran.
Occupez-vous de votre pays que vous avez détruit ainsi que de son peuple, comme vous avez fait avec le notre de pays grâce à vos agents dévoués pour les horreurs. Le seul service que vous pouvez rendre au Liban serait de l’oublier et de ne plus y mettre les pieds ni vous occuper de ses affaires avec les pions de votre trempe. Nous vous haïssons au plus haut point et n’avons aucun respect pour des gouvernants qui tuent leurs propres enfants, alors OUST DU VENT.
16 h 58, le 13 janvier 2023