Rechercher
Rechercher

Politique - Liban/Iran

À Beyrouth, le ministre iranien des AE appelle à une élection présidentielle "rapide"

"Nous sommes prêts à fournir au Liban du carburant et à construire des centrales électriques", déclare Hossein Amir-Abdollahian lors d'une conférence conjointe avec son homologue libanais Abdallah Bou Habib.


À Beyrouth, le ministre iranien des AE appelle à une élection présidentielle

Le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib (d) reçoit son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian à Beyrouth, le 13 janvier 2023. Photo Anwar Amro/AFP

Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, arrivé jeudi soir à Beyrouth pour une visite de trois jours, a déclaré vendredi que Téhéran, principal allié et soutien du Hezbollah, "n'interfère pas dans les affaires intérieures" du Liban, et a appelé à "un processus d'élection [présidentielle] rapide", alors que le Liban est sans chef d'État depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre.

Sur le plan économique, M. Abdollahian a affirmé que l'Iran était prêt à fournir au Liban du fioul et à construire des centrales électriques, réitérant les promesses faites par son pays au cours des derniers mois, et qui ne se sont toujours pas concrétisées.

Un processus électoral rapide
"L'Iran n'interfère pas dans les affaires intérieures libanaises mais appelle tous les partis politiques au dialogue", a déclaré M. Abdollahian en répondant à une question lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue libanais, Abdallah Bou Habib. Il a également insisté sur un "processus électoral rapide", le Liban étant aux prises avec une double vacance sans précédent au niveau de l'Exécutif - le gouvernement de Nagib Mikati étant démissionnaire depuis mai dernier.

Lire aussi

Le mandat de Béchara el-Khoury, reflet de l’influence britannique

Pour sa part, M. Bou Habib a indiqué "avoir entendu de la part de M. Abdollahian que l'Iran est attaché à la stabilité du Liban et à l'importance de la tenue de l'élection présidentielle".

Le Parlement s'est réuni dix fois jusqu'à présent pour tenter d'élire un nouveau président, mais a systématiquement échoué faute d'accord politique, comme il est de coutume au Liban. Une nouvelle session est prévue le 19 janvier.

"Le Liban tient à la stabilité de l'Iran et rejette l'ingérence de tout pays dans les affaires des autres pays", a ajouté M. Bou Habib, en référence aux manifestations qui secouent la République islamique depuis plusieurs mois.

Électricité et carburant
"L'Iran est prêt à fournir au Liban non seulement du carburant, mais aussi la main-d'œuvre et les moyens scientifiques pour construire des centrales électriques afin d'aider le pays frappé par la crise", a également déclaré M. Abdollahian.

Lors d'une réunion à Beyrouth en mars dernier, le chef de la diplomatie iranienne avait assuré à M. Bou Habib que l'Iran "ne veut que du bien pour le Liban." Et en septembre, l'Iran avait déclaré qu'il prévoyait d'expédier gratuitement du carburant au Liban pour l'aider à faire face à son manque d'électricité, mais cela ne s'est toujours pas concrétisé.

Lire aussi

Don de fuel iranien : un cadeau empoisonné?

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a exhorté à plusieurs reprises le gouvernement libanais à se tourner vers l'Iran pour obtenir du carburant afin d'atténuer sa crise énergétique. Cependant, les sanctions américaines et internationales contre l'Iran pourraient rendre ce processus difficile. "Il y a des obstacles et des pressions de l'étranger, mais les tentatives [d'importation de carburant] vont se poursuivre", selon M. Bou Habib.

Son homologue iranien a également déclaré vendredi que l'Iran continuera à "soutenir la résistance libanaise et palestinienne, car elle est continuellement menacée par l'entité sioniste (Israël), surtout depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement d'extrême droite". Après sa victoire aux législatives du 1er novembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pris ses fonctions à la fin du mois dernier à la tête d'une coalition comportant des partis d'extrême droite et ultra-orthodoxes, dont certains responsables dirigent désormais des ministères clés.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian (g) reçu par le Premier ministre sortant Nagib Mikati au Grand Sérail de Beyrouth, le 13 janvier 2022. Photo Dalati et Nohra

À la mi-journée, le ministre Abdollahian a rencontré le Premier ministre sortant Nagib Mikati et ensuite le président de la Chambre, Nabih Berry. Il a en outre été reçu par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avec qui il a discuté "des options et des menaces découlant de la formation du gouvernement corrompu et radical de l'entité ennemie (Israël)", a annoncé le bureau de presse du parti chiite, allié de Téhéran.

Le chef de la diplomatie iranienne doit se rendre samedi en Syrie, où l'Iran appuie le régime de Bachar el-Assad, selon le quotidien progouvernemental syrien Al-Watan.

Un contexte régional tendu
La visite du ministre iranien au Liban intervient alors que l'Iran continue d'être secoué depuis des mois par des manifestations de masse, déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini, une Irano-kurde de 22 ans, arrêtée par la police des mœurs pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.

Lire aussi

Nasrallah annonce 9.000 nouvelles recrues et prévoit des bouleversements régionaux

La répression sanglante des manifestations par le régime iranien, qui a été suivie de plusieurs exécutions, a incité plusieurs puissances occidentales à imposer davantage de sanctions au régime iranien.

La visite de M. Abdollahian au Liban intervient dans une période de tension régionale, même s'il s'est exprimé en faveur d'une normalisation avec l'Arabie saoudite. Les négociations sur le dossier nucléaire iranien sont au point mort depuis des mois, ce qui fait craindre un éventuel conflit militaire régional. Entre-temps, Israël a annoncé des manœuvres militaires dans les fermes de Chebaa occupées, à la frontière entre le Liban et la Syrie, accentuant les appréhensions d'une confrontation plus large, qui pourrait impliquer directement ou indirectement l'Iran.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, arrivé jeudi soir à Beyrouth pour une visite de trois jours, a déclaré vendredi que Téhéran, principal allié et soutien du Hezbollah, "n'interfère pas dans les affaires intérieures" du Liban, et a appelé à "un processus d'élection [présidentielle] rapide", alors que le Liban est sans chef d'État depuis la fin du...
commentaires (10)

Occupez-vous de votre pays que vous avez détruit ainsi que de son peuple, comme vous avez fait avec le notre de pays grâce à vos agents dévoués pour les horreurs. Le seul service que vous pouvez rendre au Liban serait de l’oublier et de ne plus y mettre les pieds ni vous occuper de ses affaires avec les pions de votre trempe. Nous vous haïssons au plus haut point et n’avons aucun respect pour des gouvernants qui tuent leurs propres enfants, alors OUST DU VENT.

Sissi zayyat

16 h 58, le 13 janvier 2023

Tous les commentaires

Commentaires (10)

  • Occupez-vous de votre pays que vous avez détruit ainsi que de son peuple, comme vous avez fait avec le notre de pays grâce à vos agents dévoués pour les horreurs. Le seul service que vous pouvez rendre au Liban serait de l’oublier et de ne plus y mettre les pieds ni vous occuper de ses affaires avec les pions de votre trempe. Nous vous haïssons au plus haut point et n’avons aucun respect pour des gouvernants qui tuent leurs propres enfants, alors OUST DU VENT.

    Sissi zayyat

    16 h 58, le 13 janvier 2023

  • Et la distanciation de sécurité et les gestes barrière ? On en fait quoi ? On ne voudrait quand même pas que notre ministre des AE attrape le Covid avec son nouveau variant iranien. Souvenez vous que le premier cas de Covid au Liban était une femme qui revenait d’Iran. Et si la mission de ce ministre en visite était de relancer l’épidémie au Liban, est ce que nos autorités sanitaires y ont pensé ?? Qui sait, on n’est jamais assez prévoyant dans la vie.

    Lecteur excédé par la censure

    16 h 44, le 13 janvier 2023

  • Sachez cher Monsieur , que 75 pct des libanais vous exècrent et ne veulent pas vous voir sur leur sol, ni recevoir votre aide! Vos suppôts ont contribué de main de mettre à détruire le pays et ses Institutions … Allez-vous en avec vos sbires , et l’on n’aura besoin d ‘aucune aide !

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 41, le 13 janvier 2023

  • Election rapide? Nooooooo!!! Quelle idee innovatrice, honnete et sincere? Qui bloque les elections et le development de notre pays? Asterix? Sindibad? Genkis Khan? On a besoin d'Alexandre a Gaugamela: votre heure viendra! Karma is here! A l'instant, ca ne balance pas trop bien chez vous: melez vous de vos oignons!

    Sabri

    15 h 18, le 13 janvier 2023

  • "le ministre iranien des AE appelle à une élection présidentielle rapide. Qu'il dise donc à ses copains du Hezb de cesser de s'enfuir à chaque séance aussitôt après avoir déposé sans l'urne un bulletin blanc, et, demain, nous aurons un président !

    Yves Prevost

    15 h 12, le 13 janvier 2023

  • Concernant sa tournée auprès de ses valets: ils vient leur donner des instructions sur l’étape à venir. En effet, rien de mieux que de détourner l’attention sur ce qui se passe en interne en iran: que de rentrer en guerre avec UN ENNEMI externe qu’il est tjrs bon de garder sous le coude. Dans la logique des dictatures ces conflits externes avec un AADOU, ca ressoude les rangs internes ou du moins, ca fait passer les revendications internes après LA CAUSE DE LA OUMMA , le JIHAD et la cause palestinienne, la cause de je ne sais quoi de bidon.. Vivement que l’Iran entre en guerre. Elle recevra ENFIN une raclée et ses milices auront du mal à subvenir à leurs besoins. Qui sait? Nous aurons ainsi notre liberté de choix, de vivre en paix pour enfin reconstruire ce foutu pays grâce à notre SEULE ARMÉE LIBANAISE ? sans ces parasites. Le protecteur des corrompus disparu, les corrompus feront grise mine et se tiendront â carreau surtout si l’armée libanaise prend le pouvoir. Je table sur cette option parce que c’est le seul moyen d’en finir avec cette classe politique.

    LE FRANCOPHONE

    15 h 08, le 13 janvier 2023

  • C’est trop gentil monsieur le ministre. Vous nous gâtez. Vous avez deja trop fait. Au contraire. Nous voudrions vous donner . Prenez mais ne donnez plus. Prenez ou reprenez vos armes qui pullulent au sein de votre milice. Tiens d’ailleurs prenez votre milice aussi. Vous nous avez trop gâtés avec autant de milice. Si vous pouviez reprendre aussi vos barbus. Côté éducation, nous avons de bons professeurs hamdellah. Donc ces barbus éduqués à votre sauce reprenez les svp. SAUF, il me semble que même vos compatriotes n’en veulent pas… HUM… Que faire d’eux?? Dilemme isn’t it ? En tout cas , pour les aides, nous préférons nos amis qui nous boudent actuellement à cause de vos barbus. Une fois ces barbus partis, nos amis reviendront évidemment. Nous partageons les mêmes valeurs. En tout cas, merci de votre proposition mais nous préférons vous oublier parce que même nos cauchemars , ne veulent plus entendre parler de vous. Nous ne vous dirons pas bon séjour parce qu’apparemment, vous vous considérez chez vous, malgré nous et de ce que nous pensons.

    LE FRANCOPHONE

    14 h 46, le 13 janvier 2023

  • Le problème du Liban c’est le manque de politiciens intègres et patriotiques, on n’a que des traitres et des corrompus…

    CW

    14 h 35, le 13 janvier 2023

  • M Abdollahian s'inspire de Nabih Berri et appele tous les partis politiques au dialogue. Curieuse conception du dialogue une arme sur la tempe, comme le rappelait hier sans ambages Nasrollalla ?

    Michel Trad

    14 h 20, le 13 janvier 2023

  • Plutôt crever que recevoir des dons de ces gens que je ne vais pas qualifier pour éviter d’être censuré

    Lecteur excédé par la censure

    14 h 20, le 13 janvier 2023

Retour en haut