
Un convoi de camions-citernes transportant du fuel iranien arrivant au village d'al-Ain, dans le nord-est du Liban, le 16 septembre 2021. Photo REUTERS/Aziz Taher
Le Liban se prépare à envoyer une délégation en Iran pour discuter de l'acquisition gratuite de carburant afin d'atténuer les pannes d'électricité locales sans s'exposer aux sanctions américaines, ont affirmé mercredi deux sources gouvernementales libanaises.
Si l'accord est conclu, le carburant serait d'abord livré directement à l'État libanais par l'Iran, qui avait précédemment envoyé du fuel à son allié le Hezbollah, lequel est représenté au sein du gouvernement
Le Liban est aux prises avec des pannes de courant depuis des décennies, mais son effondrement économique depuis 2019 a vidé les caisses de l'État, ralentissant les importations de carburant pour les installations pétrolières. La majeure partie du pays n'est approvisionnée en électricité que pour une ou deux heures par jour. Les ménages sont contraints de recourir à des abonnements à des générateurs privés, dont le coût s'est envolé avec la flambée des prix du baril de pétrole sur le marché mondial.
L'ambassadeur d'Iran à Beyrouth, Mojtaba Amani, a proposé du carburant à l'État libanais en guise de "cadeau" iranien, ont affirmé mercredi à Reuters les deux sources gouvernementales. "Nous travaillons pour qu'il s'agisse d'un don et non d'un achat afin d'éviter les sanctions", a précisé l'une d'elles.
Les spécificités du carburant
Les États-Unis ont imposé de lourdes sanctions au secteur énergétique iranien, ce qui signifie que toute partie effectuant une transaction financière avec ce pays pourrait être soumise à des sanctions secondaires.
Une source au sein du gouvernement libanais a déclaré que M. Amani avait fait part de l'offre de l'Iran au Premier ministre sortant Nagib Mikati, qui a fourni à l'envoyé les spécificités du carburant nécessaires pour faire fonctionner les centrales libanaises.
"Sur cette base, M. Mikati a demandé au ministre sortant de l'Énergie Walid Fayad de désigner un comité technique pour discuter des détails avec les responsables à Téhéran", a confié l'une des sources. La deuxième a noté que la délégation arriverait à Téhéran dans les prochains jours.
Mercredi soir, M. Fayad a confirmé à la chaîne Al-Jadeed avoir été chargé par le Premier ministre sortant de former un comité pour se rendre à Téhéran.
Un responsable iranien a par ailleurs fait savoir à l'agence Reuters qu'une délégation libanaise se rendrait prochainement à Téhéran "pour discuter de diverses questions", sans donner plus de précisions. "Nous avons exprimé à plusieurs reprises la volonté de l'Iran d'aider le Liban à résoudre sa crise de carburant", a-t-il déclaré. L'ambassade des États-Unis n'a pas fait de commentaire immédiat mercredi concernant cette information.
Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah avait exhorté à plusieurs reprises le gouvernement libanais à se tourner vers l'Iran pour obtenir du carburant afin d'atténuer la crise énergétique. L'année dernière, l'Iran avait envoyé du carburant au parti chiite, perçu comme une organisation terroriste par les États-Unis et d'autres pays occidentaux. Ce carburant a été expédié en Syrie, puis introduit au Liban dans des camions afin d'éviter les sanctions US. Les États-Unis n'ont pris aucune mesure en réponse à cette initiative.
L'auteur nous dit qu'un parti politique est représenté dans le gouvernement... Un gouvernement est censé représenter le pays et/ou le mouvement politique le plus représentatif sur la base des dernières élections. Cela tombe bien, le Hezbollah représentera la majorité du pays. Sinon, il n'y a rien de gratuit dans ce type de relations. On trouvera bien une contrepartie dans l'histoire...
19 h 52, le 07 septembre 2022