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Politique - Présidentielle au Liban

À Bkerké, le Hezbollah affirme n'avoir mis son "veto" sur aucun candidat

A la tête d'une délégation reçue par le patriarche maronite, Ibrahim Amine el-Sayed appelle une nouvelle fois au "compromis" autour de la présidentielle.

À Bkerké, le Hezbollah affirme n'avoir mis son

Le président du conseil politique du Hezbollah, cheikh Ibrahim Amine el-Sayed (g), reçu par le chef de l'Église maronite, Béchara Raï, à Bkerké, le 2 janvier 2023. Photo envoyée par le bureau de presse du Hezbollah

Une délégation du Hezbollah s'est entretenue lundi matin avec le chef de l'Église maronite Béchara Raï à Bkerké, notamment au sujet de la présidentielle au Liban, alors que le parti chiite est souvent critiqué par le patriarche, notamment pour ses armes et le soutien multiforme qu'il reçoit de Téhéran.

"Il faut aborder la présidentielle avec responsabilité parce que le pays traverse une situation difficile", a plaidé le président du conseil politique du Hezbollah, cheikh Ibrahim Amine el-Sayed, lors d'un point de presse à Bkerké, notant que "l'élection d'un nouveau chef de l'Etat est une priorité". Interrogé au sujet d'une éventuelle élection du commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, il a assuré que le Hezbollah "n'a imposé de veto sur personne" et a appelé, de nouveau, au "compromis".

"Le nouveau président doit être élu avec le plus de voix possible au Parlement", a-t-il ajouté, disant refuser un président de "défi ou de confrontation", et appelant à "un dialogue réel et sérieux entre les blocs parlementaires".

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Lors de dix réunions électorales depuis fin septembre, les députés libanais ont échoué à élire un nouveau président, faute de consensus sur un candidat, comme cela est de coutume au Liban. Jusque-là, Michel Moawad, député de Zghorta et candidat d’une large frange de l’opposition, dont les Forces libanaises (FL), les Kataëb, le Parti socialiste progressiste (PSP) et des députés indépendants, a récolté le plus de voix. 

"Satisfaits" de l'entente avec le CPL
En novembre dernier, un émissaire du parti chiite, Mohammad el-Khansa, s'était entretenu avec le porte-parole du cardinal Raï, Walid Ghayad, au sujet de la présidentielle. Cette rencontre avait été interprétée comme une tentative du Hezbollah de paver la voie du palais de Baabda devant son favori, le chef des Marada, Sleiman Frangié, à partir du patriarcat maronite. Ces efforts interviennent alors que le leader chrétien du Liban-Nord ne bénéficie du soutien d’aucun des principaux partis chrétiens, à savoir le Courant patriotique libre (CPL) et les Forces libanaises.

Cheikh Amine el-Sayed est par ailleurs revenu sur la relation de son parti avec le CPL, qui a été dernièrement tendue, notamment sur la présidentielle. "Nous sommes satisfaits de l'entente avec le CPL, et savons comment nous entendre entre nous", a-t-il dit.

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Le CPL et le Hezbollah continuent de voter blanc lors des séances parlementaires visant à élire un successeur à l'ex-président Michel Aoun, alors que les deux alliés ne sont toujours pas parvenus à s'entendre sur un candidat commun. Le chef du CPL, Gebran Bassil, a annoncé qu'il lancera en début d’année une initiative axée sur l’élection d’une figure de consensus dont le nom n’a pas encore été mis sur le tapis. Selon des informations obtenues par notre journal, ce nom serait celui de Jihad Azour, directeur Moyen-Orient et Asie centrale au Fonds monétaire international (FMI).

Le responsable du Hezbollah a enfin insisté sur le fait que la "page est toujours ouverte avec le patriarche", notant que la pandémie de Covid-19 et la situation dans le pays ont créé un "certain fossé" entre le parti et le patriarcat maronite. "Il n'y a pas de divergences de points de vue avec le patriarche. Nous n'avons pas discuté aujourd'hui de la neutralité ni de l'internationalisation", a-t-il souligné, sans donner plus de détails sur la teneur de leur discussion.

Mgr Raï continue de plaider pour une conférence internationale destinée à sortir le Liban de la crise pluridimensionnelle dans laquelle il s'enlise depuis plus de trois ans, ainsi que sur la neutralité du Liban, alors que le Hezbollah s'inscrit dans une logique de confrontation avec Israël et les pays arabes modérés. 

Une délégation du Hezbollah s'est entretenue lundi matin avec le chef de l'Église maronite Béchara Raï à Bkerké, notamment au sujet de la présidentielle au Liban, alors que le parti chiite est souvent critiqué par le patriarche, notamment pour ses armes et le soutien multiforme qu'il reçoit de Téhéran."Il faut aborder la présidentielle avec responsabilité parce que le pays traverse...

commentaires (15)

Qui se ressemblent , s ´ assemblent

Robert Moumdjian

05 h 18, le 05 janvier 2023

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Commentaires (15)

  • Qui se ressemblent , s ´ assemblent

    Robert Moumdjian

    05 h 18, le 05 janvier 2023

  • Concernant l’élection du président de la république, le système politique polyethnique et communautaire libanais ne marche plus, puisque une des 4 principales communautés est en dispute à couteaux tirés dans son sein pour son leadership. Résultat : L’équilibre intercommunautaire est rompu et le consensus a disparu. C’est la communauté la plus solidaire qui impose sa volonté et ses règles. De toute façon l’effondrement sans retour à commencer depuis la guerre fratricide chez les maronite à la fin du mandat déjà boiteux d’Amine Gemayel.

    DAMMOUS Hanna

    14 h 34, le 03 janvier 2023

  • - LA MALHONNETE CENSURE - BIFFA MA LIBRE EXPRESSION. - ILS TIENNENT COMME PARJURE - FRANCHISE ET REVELATION.***************************** P.S. LA VERITE MEME CENSUREE RESTE VERITE ET ECLAIRE LES PEUPLES ! D,AUTRES PRENNENT LA RELEVE. VERITE ET LIBERTE D,EXPRESSION NE MEURENT JAMAIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 27, le 03 janvier 2023

  • Au liban politique, on tient sûrement la courbe d'évolution de l'espèce politique à l'envers. La classe de politiciens d'antan (yaané depuis les années 50) se fait suivre par des classes rapidement declinantes ... et cette dernière rencontre, sujette de cet article, est un nouveau point bas de cette évolution/dégringolade ... à quand le retour final et salutaire à l'homme du cromagnon?

    Wlek Sanferlou

    12 h 43, le 03 janvier 2023

  • "le Hezbollah affirme n'avoir mis son "veto" sur aucun candidat" ... sauf, bien évidemment contre celui qui oserait prétendre œuvrer pour l'indépendance du Liban, un Etat souverain possédant le monopole des armes et de la décision de guerre et de paix. Ajoutons celui qui voudrait imposer un contrôle de la frontière libano-syrienne, éradiquer la production et le trafic de drogue, d'argent et d'armes. Poursuivons avec celui qui tenterait d'assainir les finances publiques, établir un accord avec le FMI, instaurer l'indépendance de la Justice par rapport au politique, et quelques autres encore. A part ces agents sionistes, nous n'avons de veto contre personne, bien sûr!

    Yves Prevost

    07 h 04, le 03 janvier 2023

  • Il est de mèche. A bas la religion politique dans ce pays.

    Jacques d

    02 h 25, le 03 janvier 2023

  • Pas de veto sur Michel Moawad ? C'est pire qu'un veto quand on quitte la séance, c'est tout simplement un blocage de l'élection présidentielle. Quelle effronterie !

    Esber

    21 h 32, le 02 janvier 2023

  • ON voit la bonne foi du HB qui envoie son délégué, puisque le chef ne peut pas quitter son trou, qui vient dire au patriarche: « tu veux les millions confisqués sur la frontière? Alors tu plaides pour notre cause, et tu choisis celui qu’on exige qu’il soit président et tu l’auras aussitôt, c’est promis craché. » d’où le sourire du patriarche et le geste affectueux qui ne trompe personne. Non mais ces religieux n’ont toujours pas compris que nous n’avons pas besoin d’eux pour libérer notre pays et nous rassembler pour nous débarrasser d’eux tous? La grande question SERAIT DE SAVOIR S’’ils peuvent exercer un chantage sur les autres opposants qui jurent par tous les dieux qu’ils ne céderont pas. Espérons qu’ils n’ont aucune casserole qui pourrait les faire plier au dernier moment. C’EST CHAUD, HYPER CHAUD.

    Sissi zayyat

    20 h 08, le 02 janvier 2023

  • A voir le sourire du patriarche, on voit la détermination dans ses yeux. Je ne vois aucune différence entre lui et un homme politique, ni sur la photo ni dans ses réalisations auprès des corrompus. Tititi...

    Citoyen

    18 h 40, le 02 janvier 2023

  • Ça sera difficile car saint Hassan Nasrallah n’est pas en très bonne santé. Quelle coïncidence Benoit XVI est décédé et….

    Eleni Caridopoulou

    16 h 48, le 02 janvier 2023

  • M. Ibrahim Amin al Sayyed a assuré que «le Hezbollah n'a imposé de veto sur personne». Est-ce a dire que le Hezb accepte l'accession a la presidence de, disons au hazard, Samir Geagea par exemple ?????

    Michel Trad

    16 h 29, le 02 janvier 2023

  • L’élection du président de la chambre de ce qu’on appelle députés est une affaire strictement chiite. Celle de ce qu’on appelle premier ministre est une affaire strictement sunnite. En revanche, la nomination de ce qu’on appelle président de la république concerne l’univers entier en commençant par le Hezbollah et ses esclaves du CPL . Eh ben NON NONO ET NON. Le choix du président de la république incombe aux seuls chrétiens patriotes ne faisant allégeance qu’au Liban

    Lecteur excédé par la censure

    16 h 08, le 02 janvier 2023

  • Trêve de paroles circonstentielles et hypocrites, de bluff et de mensonges, le seul baromètre et thermomètre de la situation présente et future du pays sera, qu'on le veuille ou non, le taux de change du billet vert.

    Remy Martin

    15 h 01, le 02 janvier 2023

  • et voilà...Une nouvelle entourloupe pour avoir le feu vert de Bkerke pour Franjieh. La dernière fois, l'entourlouppe provenait de Aoun qui a fait croire à une politique mettant en avant les intérêts du liban et non les siens ( et ceux du hezbollah ) aux dépends de ceux du Liban. Geagea n'ayant aucune qualité de visionnaire et d'aucune qualité de stratège politique: Il est tombé dans le piège. Cette fois ci, on dirait que c'est le hezbollah qui jouerait ce rôle de bluff avec le patriache. Berri essaiera d'amadouer Geagea de son côté. Evidemment, le patriache Raï va tomber dans le piège. Il n'a pas l'étoffe de feu Patriache SFEIR , qui lui, était ferme et strict quant aux intérêts du liban et ne se faisait berner par PERSONNE. Evidemment, Bassil est mis de côté étant donné qu'il est le plus détesté, le plus haï des politiciens libanais de tous les temps. (incluant une partie du CPL) . En espérant que le général JOSEPH AOUN soit le candidat " désigné" (puisque éléction niet. Ca sera comme d'hab, une désignation puis vote des moutons du parlement) . Bonne année à nous toutes/tous.

    LE FRANCOPHONE

    14 h 31, le 02 janvier 2023

  • Et donc ce sont les hommes de robe qui devraient décider de l’avenir d’un pays qui ne peut être qu'être que non confessionnel, laïc et moderne. Magnifique !

    TrucMuche

    14 h 02, le 02 janvier 2023

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