Les Forces libanaises opposées au dialogue proposé par Berry

Les Forces libanaises de Samir Geagea ont exprimé mardi matin leur refus du dialogue auquel pourrait appeler le président du Parlement Nabih Berry jeudi, après la séance de la Chambre consacrée à l'élection d'un nouveau président de la République, alors que les neuf précédentes ont toutes échoué, faute d'accord politique.

La veille, le chef des FL, Samir Geagea, a affirmé à un journal saoudien que son parti participerait au dialogue à condition que M. Berry maintienne la séance de vote ouverte pour élire un successeur au président Michel Aoun.

Lors de neuf réunions parlementaires tenues après la fin du mandat Aoun le 31 octobre, les députés libanais ont échoué à élire un nouveau président, faute de consensus sur un candidat, comme cela est de coutume au Liban. Une nouvelle séance est prévue jeudi à 11h.

Dans un communiqué publié mardi matin, les FL ont affiché leur "refus de tout appel au dialogue (...)". Le parti de Samir Geagea a également appelé M. Berry à "retirer son appel au dialogue" et "à tenir des séances ouvertes jusqu'à ce qu'un président soit élu".

"Si le président du Parlement ouvre la séance et aucun président n'est élu à l'issue du premier tour, et s'il annonce par la suite que la séance restera ouverte pour engager un dialogue au Parlement avec les chefs de parti en vue de résoudre les problèmes avant de poursuivre le processus électoral, nous serons alors ouverts à ce genre de concertation", avait toutefois déclaré M. Geagea au journal saoudien Oukaz dans son édition de mardi.

"Nous savons que, dans le cadre de la présidentielle, le dialogue consiste en des discussions en aparté sur ce qui est dit en coulisses afin de convaincre (les députés) d'élire un candidat, au lieu que cela n'ait lieu autour d'une table de dialogue officielle", a affirmé le chef des FL. "Je considère donc que cela constitue une tentative claire d'entretenir le blocage de la présidentielle".

Le rival chrétien de M. Geagea et chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a indiqué, de son côté, que son parti pourrait participer au dialogue, bien qu'il ait précédemment refusé une telle proposition. "Pour que le dialogue réussisse, cela nécessite d'être préparé. Un échec serait catastrophique", avait-il mis en garde dimanche.

Le chef des FL a par ailleurs affirmé au journal saoudien ne pas avoir de "veto" sur la candidature du commandant en chef de l'armée libanaise Joseph Aoun, bien que ce dernier n'ait pas officialisé sa candidature.

La visite du haut gradé au Qatar la semaine dernière, en réponse à une invitation officielle du vice-Premier ministre et chef de la diplomatie qataris, dépasse largement l’aspect technique du soutien financier à l’institution militaire et serait de nature politique, selon un diplomate arabe qui a requis l'anonymat. Le général Aoun bénéficierait ainsi du soutien de Doha pour accéder à la tête de l'Etat.