Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a affirmé que l'accord de Mar Mikhaël, qui avait scellé l’alliance politique entre son parti et le Hezbollah pro-iranien en 2006, "n'a pas pris fin mais est mis à l'épreuve", alors que les relations entre les deux camps sont tendues en raison de la campagne présidentielle et à la suite de la participation des ministres chiites à un Conseil des ministres boycotté par le CPL.
"Est-il normal dans un pays comme le Liban, qui dispose de règles, d'une Constitution et d'un Pacte (national), qu'un gouvernement sortant se réunisse pour approuver des dossiers, dont une grande partie est inutile, en l'absence d'un président et de huit ministres qui représentent un groupe essentiel ?", a fustigé dimanche M. Bassil lors d'un entretien sur la chaîne locale LBC. L'accord de Mikhaël "est mis à l'épreuve parce que ses résultats ne se sont pas concrétisés", a-t-il dit.
Les tensions entre le Hezbollah et le CPL se sont récemment accrues à la suite de la dernière réunion du gouvernement de Nagib Mikati et dans le cadre de la présidentielle. Le candidat préféré du Hezbollah semble être le chef du Mouvement Marada, Sleiman Frangié, plutôt que Gebran Bassil, qui maintient le flou au sujet de sa propre candidature, à l'heure où le Parlement a échoué, en neuf réunions, à élire un successeur à Michel Aoun.
Ni Joseph Aoun, ni Sleiman Frangié
Le Hezbollah avait rejeté jeudi les critiques de M. Bassil, qui l'accusait implicitement d'avoir "rompu un accord" sur le boycott des réunions du cabinet Mikati. La formation chiite avait cependant nié lui avoir promis que ses ministres "boycotteraient les réunions urgentes du gouvernement si les ministres du CPL s'en absentaient".
Concernant la présidentielle, M. Bassil a estimé que "personne ne peut imposer au CPL un candidat ou un ultimatum entre deux noms (...) ou tout compromis venant de l'étranger". "Aucune partie ne peut se soumettre à l'avis des autres pour éviter le vide présidentiel", a-t-il ajouté. "Nous rejetons l'équation suivante : soit Sleiman Frangié, soit (le commandant en chef de l'armée) Joseph Aoun. Que personne ne nous impose de telles équations", s'est-il rebiffé.
"Comment le Hezbollah tient-il à un certain présidentiable que nous ne soutenons pas alors qu'il y a un accord entre nous, basé sur des stratégies ?", s'est encore interrogé le député de Batroun. "J'ai un intérêt personnel et le CPL aussi à une élection de Sleiman Frangié, mais ce n'est pas le cas en ce qui concerne le pays, et je ne pense qu'à l'intérêt du pays", a-t-il poursuivi.
M. Bassil a encore critiqué la demande du Hezbollah d'un président qui "protège la résistance". "Nous voulons un président qui protège l'État, le partenariat dans l'État et la résistance", a-t-il précisé, assurant que son parti "travaille sérieusement en interne pour nommer un candidat sérieux à la présidence".
Au sujet d'une éventuelle réunion de dialogue à laquelle pourrait convier le président du Parlement, Nabih Berry, le chef du CPL a affirmé que son parti y participerait, bien qu'il ait précédemment refusé une telle proposition. "Pour que le dialogue réussisse, cela demande de la préparation. Un échec serait catastrophique", a-t-il mis en garde.
commentaires (11)
Un Sa7sou7 de Nasrallah, qui a contraint Gebran Bassil de retourner au poulailler de Nasrallah! Sans HN le CPL retomberait à 4 sièges! Son Altesse de Batroun, refuse que l'on lui impose Sleiman Frangié ou Joseph Aoun! Mais que lui s'impose ca c'est une autre histoire! Un bouffon, un faible et ratoureux
Marwan Takchi
19 h 14, le 13 décembre 2022