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Lifestyle - Des airs de Mondial

Plutôt « Waka Waka » ou « Tukoh Taka » ?

Depuis 1962 et jusqu’à nos jours, la Coupe du monde de football a été marquée par des chansons officielles qui ont accompagné l’événement et inspiré les fans. Certaines ont même connu un succès planétaire qui vit encore aujourd’hui, longtemps après la fin des matchs. Du Chili au Liban, de Jorge Rojas à Myriam Fares, tour du monde en musique de ce rendez-vous incontournable.

Plutôt « Waka Waka » ou « Tukoh Taka » ?

Le chanteur colombien Maluma, la star libanaise Myriam Fares et la célèbre Nicki Minaj.

La finale de la Coupe du monde de football se disputera le 18 décembre et clôturera une édition des plus médiatisées, qui n’a pas manqué de diviser les opinions et de créer des controverses, jusqu’aux détails des choix musicaux. Avec chaque Mondial qui se termine, une page se tourne dans l’histoire du football, mais les chansons du championnat continuent souvent de vivre longtemps après, et celles de l’actuelle édition ne sont pas près de tomber aux oubliettes. Depuis 1962 et jusqu’à nos jours, la FIFA a en effet soutenu et approuvé la production et la distribution de plusieurs chansons pour chaque Coupe du monde, ce qui permet aux annonceurs et sponsors de promouvoir les matchs et d’accroître la notoriété de leurs marques en utilisant ces tubes. Des chansons qui marquent les temps forts les plus sensationnels du Mondial pour la plupart des fans.

Une tradition s’installe

C’est au Chili en 1961, que Jorge Rojas, directeur et pianiste du groupe de rock chilien Los Ramblers, écrit et compose en seulement trois jours le titre en espagnol El rock del Mundial. Contemporain des têtes d’affiche chiliennes Jaime Ramírez et Leonel Sánchez, le jeune musicien qui n’a que 23 ans veut encourager l’équipe chilienne dans le tournoi qui doit se dérouler l’année suivante. Le groupe présente la chanson à un public massif pendant la saison estivale du Casino municipal de la ville de Viña del Mar, un lieu qui accueille pour la première fois un groupe de rock and roll, et se produit pendant trois jours consécutifs. Le succès encourage alors le producteur Camilo Fernández à produire un premier album aux Los Ramblers et à enregistrer la chanson au format 45 tours. Le single sort en mai 1962 et devient la toute première œuvre musicale utilisée pour un Mondial. Elle connaît un succès immédiat en Amérique du Sud et se vend à plus de deux millions d’exemplaires, ce qui en fait le single le plus vendu de l’histoire de la musique chilienne.

L’édition suivante de 1966, en Angleterre, voit la création de la fameuse mascotte World Cup Willie, un lion d’Angleterre portant un maillot sportif arborant les mots World Cup. La chanson officielle lui est alors dédiée et Lonnie Donegan chante pour lui : « Il y a un gars dans le football, Vous connaissez tous son nom, Partout où il ira, Il fera sensation, C’est World Cup Willie ! »

Mais ce sont surtout les années 90 qui connaissent un regain d’enthousiasme pour les chansons du Mondial, avec d’abord le fameux producteur italien Giorgio Moroder qui produit Un’estate italiana (To Be Number One), à l’occasion de la tenue de la Coupe du monde dans son pays, puis avec le titre Gloryland qui marque la toute première Coupe du monde aux États-Unis, interprété par Daryl Hall et Sounds of Blackness. 

Quatre ans plus tard, quand la Coupe du monde débarque en France, la FIFA choisit de produire un hymne officiel intitulé la Cour des grands, de Youssou N’Dour et Axelle Red, ainsi qu’une chanson officielle qu’elle confie à un certain Ricky Martin. Le Portoricain sort alors la Copa de la vida, deuxième single de son 4ème album. Le tube latin-pop, avec son Un, dos, tres / Allez, allez, allez est décrit comme le meilleur hymne de la Coupe du monde de tous les temps par plusieurs publications, dont The Atlantic, Dallas Observer et The Fader. Il devient l’une des chansons les plus connues de Ricky Martin dans le monde, se hissant dans les charts dans plus de 60 pays et se classant numéro un dans 30 pays, avec plusieurs certifications de platine comme en France et en Australie. Le suave Ricky Martin interprète la chanson lors de la finale de la Coupe du monde, aux Grammy Awards en 1999 et même lors de la première cérémonie d’investiture du président américain George W. Bush, et rencontre un succès planétaire inégalé.

Shakira interprétant le fameux « Waka Waka ». Capture d’écran

Vers plus d’inclusion

Nul ne peut penser aux chansons du Mondial sans se souvenir de Shakira et de s’arrêter un instant sur le succès phénoménal de Waka Waka, qu’elle partage avec l’artiste Freshlyground, pour la Coupe du monde organisée en Afrique du Sud, quelques années plus tard, en 2010. Le clip, lui, est réalisé par Marcus Raboy, et présente des caméos de divers footballeurs comme Cristiano Ronaldo, Gerard Piqué et Lionel Messi. Il cumule aujourd’hui plus de 3,2 milliards de vues sur YouTube, la 28e vidéo la plus regardée sur le site, tandis que Waka Waka a enregistré 15 millions de téléchargements dans le monde, devenant l’un des singles les plus vendus de tous les temps. En 2014, la chanteuse colombienne réitère ce succès avec une version de son titre Dare (La La La) adaptée pour la Coupe du monde, qui figure sur l’album officiel de la FIFA, sans toutefois être la chanson officielle du Mondial. La star l’interprète aussi en direct lors de la finale du tournoi au Brésil et s’impose comme la star de toutes les Coupes du monde.

Cette année, pour la Coupe du monde 2022 organisée au Qatar, la FIFA change de tradition et brise tous les codes. Elle décide de produire tout un album regroupant une dizaine de chansons officielles, mettant en vedette des artistes internationaux dans une variété de genres musicaux. Après le succès du titre Hayya Hayya (Better Together) de Trinidad Cardona, Davido et Aisha, c’est au tour d’Ozuna et de Gims de s’associer à la FIFA pour la sortie d’Arhbo, un mot d’argot local signifiant « bienvenue » au Qatar et provenant du mot arabe marhaba. Une occasion selon RedOne, producteur de la chanson et responsable du projet au sein de la FIFA, de « célébrer le football et la musique. Ces opportunités sont rares ; nous devons les saisir et les embrasser ! C’est le sens, le cœur et l’âme d’Arhbo : Bienvenue, frères et sœurs, d’où que vous soyez ! Réunissons-nous et célébrons ! »

Sur ce même album figure une autre chanson, Light the Sky, une collaboration entièrement féminine regroupant la chanteuse émiratie Balqees, la sensationnelle maroco-canadienne Nora Fatehi, la superstar irakienne Rahma Riad ainsi que l’auteur-compositeur-interprète Manal, originaire du Maroc. Juste à temps pour le coup d’envoi de la Coupe du monde, Jung Kook de BTS et le chanteur et producteur qatari Fahad al-Kubaisi sortent également leur chanson Dreamers, qu’ils interprètent en direct lors de la cérémonie d’ouverture.

Ricky Martin sur scène. Photo tirée de son compte Instagram

Myriam

Mais sur cet album, c’est surtout le tube Tukoh Taka qui se répand de manière contagieuse dans le monde et fait couler beaucoup d’encre en alimentant les commentaires sur les réseaux sociaux. Le titre est chanté par la rappeuse américano-trinidadienne Nicki Minaj, le chanteur colombien Maluma et la star libanaise Myriam Fares. S’appuyant sur un refrain nerveux et un rythme lancinant, le morceau – produit par Gordo, Play-N-Skillz et Massari – entre dans l’histoire en tant que première chanson du Mondial alliant l’anglais, l’espagnol et l’arabe. 

Sur le clip, les trois stars chantent dans le désert, sur fond de paysages pittoresques, tandis que Myriam Fares se démarque par une chorégraphie très orientale. Si le clip cumule plus de 55 millions de vues sur la Toile en 2 semaines, et que les danses au son de Tukoh Taka inondent TikTok et Instagram, la chanson n’a pas manqué de susciter de vives critiques, notamment dans le monde arabe. Certains n’ont pu s’empêcher de comparer la chanson à celle de Shakira, estimant qu’il s’agit d’une pâle copie, tandis que d’autres l’ont trouvée faible en paroles arabes. 

Ne pouvant répondre aux questions de L’Orient-Le Jour en raison d’un planning très chargé, Myriam Fares, connue pour ses performances sur scène, s’était exprimée à la sortie de la chanson, notant que la préparation de Tukoh Taka l’avait occupée pendant plus de cinq mois, après que le directeur musical Wassim Slaiby l’a choisie pour partager l’affiche aux côtés des deux stars internationales, pour figurer sur ce titre qui a rejoint l’album officiel de la FIFA. « Nous avions préparé deux chansons, mais j’étais davantage convaincue par Tukoh Taka  », avait-elle révélé. C’est sa sœur qui a écrit les paroles en arabe, alors que Myriam a insisté pour inclure un appel à la paix, en scandant Salam sur la chanson. « C’était un honneur de participer à la composition, à l’arrangement et à la chorégraphie de Tukoh Taka, en plus de travailler aux côtés de deux de mes artistes internationaux préférés, Nicki Minaj et Maluma, avait ajouté Myriam Fares. Je suis passionnée par cette chanson et j’espère sincèrement que Tukoh Taka fera connaître la culture de la région et la musique arabe au monde entier. Mon but, dès le premier jour, est de réunir le monde arabe autour de mon art et de présenter notre culture d’une manière moderne qui interpelle la génération d’aujourd’hui. »

De son côté, le directeur musical Wassim Slaiby, fondateur et PDG d’Universal Arabic Music, a déclaré : « L’objectif de Tukoh Taka était de produire un tube qui célèbre l’unité, la culture et la diversité au niveau mondial. Un merci spécial à Nicki Minaj, Maluma et Myriam Fares pour avoir apporté leur identité, leur culture et leur talent à cette chanson, qu’ils ont interprétée lors de l’ouverture du FIFA Fan Festival à Doha et qui retentit aujourd’hui dans tous les stades du Qatar pour ce premier Mondial dans le monde arabe. Yalla Sawa !  »

La finale de la Coupe du monde de football se disputera le 18 décembre et clôturera une édition des plus médiatisées, qui n’a pas manqué de diviser les opinions et de créer des controverses, jusqu’aux détails des choix musicaux. Avec chaque Mondial qui se termine, une page se tourne dans l’histoire du football, mais les chansons du championnat continuent souvent de vivre longtemps...

commentaires (1)

La chanson n'est certes pas à la hauteur... elle ne restera pas dans les mémoires... ils ont effectué le mauvais choix d'artiste probablement et accepté la première chanson venue...sinon comment expliquer une telle chanson?

C EL K

05 h 25, le 08 décembre 2022

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Commentaires (1)

  • La chanson n'est certes pas à la hauteur... elle ne restera pas dans les mémoires... ils ont effectué le mauvais choix d'artiste probablement et accepté la première chanson venue...sinon comment expliquer une telle chanson?

    C EL K

    05 h 25, le 08 décembre 2022

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