Après avoir tenu un sit-in de plusieurs heures dans une branche de la Banque libanaise pour le commerce (BLC Bank) à Antélias, dans le Metn, pour retirer une partie de son argent illégalement bloqué, le médecin Pascal Rassi, non armé, a quitté les lieux les mains vides mais avec un engagement verbal du directeur de la banque, qui lui a promis d'examiner son dossier et de répondre "d'ici quelques jours" à sa requête de 20.000 dollars de son épargne afin de suivre un traitement médical.
Contacté par L'Orient-Le Jour, un porte-parole de l'association Cri des déposants a affirmé que le Dr Rassi, dont les conditions de vie et de santé se sont détériorées, réclamait 20.000 dollars de son épargne de 100.000 dollars bloquée en banque après que les négociations avec son agence ont échoué. "M. Rassi doit suivre un traitement et parvient à peine à se déplacer, sa voiture étant en panne", a déploré le porte-parole. "Alors que j'étais au téléphone avec M. Rassi qui se trouvait dans la banque, le directeur de la branche, qui s'est aperçu que le déposant n'était pas armé, l'a physiquement agressé en tentant de le faire sortir", a-t-il poursuivi.
Cette version a été contestée plus tard par M. Rassi. Joint par notre publication, le médecin généraliste estime que le directeur "voulait rétablir le calme dans l'agence après que je me sois menotté en signe de protestation". "Lorsque je suis entré et me suis menotté, les clients et les employés ont été pris de panique. Les Forces de sécurité intérieure (FSI) se sont déployées sur les lieux, et la banque a été évacuée bien que j'aie affirmé que mon acte est pacifique. Le directeur a haussé le ton pour rétablir le calme", précise-t-il. Le Dr Rassi avait effectué un premier passage sans succès à la banque mercredi dernier.
"Revendication non négociable"
"J'ai vendu mon cabinet il y a deux ans, en raison de la crise économique, et déposé mon argent en banque en espérant pouvoir profiter du taux d'intérêt qui était censé me permettre d'obtenir, au bout de deux ans, un montant équivalent à environ 20.000 dollars", a-t-il expliqué. Le Dr Rassi a toutefois déploré le fait que les intérêts aient été supprimés en raison des restrictions bancaires imposées illégalement. "J'ai renoncé à obtenir ce montant aujourd'hui, mais je réclame cette somme de manière non négociable", a-t-il affirmé. Le médecin a ainsi indiqué qu'il présentera des justificatifs médicaux au directeur de la banque qui s'est engagé verbalement à traiter son dossier d'ici quelques jours, en espérant obtenir gain de cause.
Les braquages et sit-in dans des agences par des clients réclamant leurs propres fonds sont devenus fréquents dans un Liban, en plein naufrage financier et économique. Mercredi dernier, un déposant non armé a braqué une branche du Crédit Libanais à Chehim, dans le Chouf, en déversant de l'essence sur les lieux, pour réclamer son épargne et régler les dépenses de santé de son épouse. Il a pu obtenir 42.500 dollars en espèces, ainsi qu'un montant en livres libanaises non spécifié. Début octobre, un homme avait également mené une action dans une agence de la BLC, à Chtaura, dans la Békaa, sans pouvoir récupérer un sou.
commentaires (11)
LA HONTE!!! Le client doit présenter des justificatifs médicaux au directeur de l’agence pour que ce directeur AUTORISE le client à retirer SON PROPRE fric et épargne !!!!! Vraiment c’est honteux !!!! C’est cela le LIBAN ? Des voyous appelés politiciens et se considèrent des personnalités qui VOLENT ( par divers moyens) des centaines de millions de dollars… qui vident les caisses de l’état… vident indirectement les comptes bancaires des libanais … Désormais, ces libanais doivent SUPPLIER le responsable d’agence pour récupérer SON épargne !!!! Y a t il un pilote dans cet avion ??? Qui le dirige ???
LE FRANCOPHONE
15 h 16, le 06 décembre 2022