
La police déployée devant la banque du Crédit Libanais à Hazmieh le 2 novembre 2022. Photo d'archives Mohammad Yassine
Un déposant non armé, dont la femme est atteinte d'un cancer, a braqué la succursale de Chehim (Chouf) du Crédit Libanais mercredi, pour réclamer ses propres fonds et régler les dépenses de santé de sa femme, a déclaré à L'Orient Today Moussa Agathy, porte-parole du groupe Le cri des déposants.
Celui-ci a ajouté que le client, Walid Hajjar, a pris d'assaut les locaux de la banque, accompagné de ses deux beaux-frères et deux belles-sœurs, puis a aspergé les locaux de la banque d'essence et a menacé d'y mettre le feu, exigeant une partie de ses économies - 50.000 dollars sur un total de 242.000 dollars - afin de couvrir les frais médicaux de sa femme.
M. Agathy a également déclaré qu'il était en contact avec le déposant, qui l'a informé avoir également aspergé le directeur de la banque d'essence, après quoi ce dernier a commencé à coopérer avec le déposant.
Une vidéo, fournie par Le cri des déposants et visionnée par L'Orient Today, montrait une foule de militants devant l'entrée de la banque, criant "Donnez-lui son argent, donnez-lui ses 50.000 dollars". Les forces de sécurité pouvaient également être vues devant la banque.
"Mourir sous ses yeux"
Le fils du déposant a déclaré à des médias locaux que son père "a vendu les terrains qu'il possédait, sa voiture et les bijoux de sa femme afin de payer les factures de l'hôpital", le laissant sans fonds pour poursuivre le traitement de sa femme, atteinte d'un cancer du poumon. "Nous espérons que nous n'aurons pas besoin de recourir à la force pour récupérer l'argent", a ajouté le fils, soulignant que son père "ne fait qu'exercer son droit".
"Sa femme, ma mère, est en train de mourir sous ses yeux et il ne peut rien faire", a ajouté le fils.
Le visage ruisselant de larmes, la sœur de l'épouse du déposant, est également présente devant la banque et a déclaré aux médias que leur mère a également accompagné M. Hajjar et participe au braquage à l'intérieur de la banque, où "ils négocient avec le directeur et les employés."
Vers 19h30, l'organisation le Cri des déposants annonçaient des négociations "compliquées" entre M. Hajjar et sa banque, qui lui propose désormais 40.000 dollars en espèces, sur le 50.000 qu'il réclame. L'ONG, qui accuse l'administration de la banque d'"essayer de gagner du temps, a par ailleurs fait porter "toute la responsabilité" d'éventuels incidents au PDG du Crédit libanais Joseph Torbey, après avoir annoncé une possible mobilisation des habitants de Chhim sur les routes de la localité.
Le Crédit Libanais n'était pas immédiatement joignable pour réagir à ce braquage.
L'organisation de défense des droits des déposants Mouttahidoun ("Unis") a également confirmé dans une déclaration mercredi que "le déposant W.H., après s'être coordonné avec Le cri des déposants, a pris d'assaut la banque de Chehim, a détenu les personnes à l'intérieur, a versé de l'essence et a menacé de brûler la banque". Le communiqué ajoute que le déposant a braqué sa banque après avoir échoué à trouver une solution "par le biais du système judiciaire" qui lui permettrait d'accéder à ses fonds.
Une série de braquages de banques
Mardi, une déposante de 87 ans a réussi à récupérer environ 5.500 dollars en espèces après avoir tenu un long sit-in dans une agence de la Bank Audi dans le quartier Selim Salam à Beyrouth pour réclamer ses propres fonds, a confirmé son gendre, Ashraf el-Abbadi, à L'Orient-Le Jour.
Le groupe Mouttahidoun, dirigé par l'activiste Rami Ollaik, menace régulièrement les banques de violence si elles ne permettent pas aux clients de retirer leurs propres fonds. Au début du mois de novembre, quatre personnes - dont M. Ollaik et deux déposants, dont l'un était armé - ont infiltré la succursale de Hazmieh du Crédit Libanais pour exiger la restitution des fonds des deux déposants. Bien qu'ils aient réussi à retirer 56.000 dollars, les quatre individus ont passé toute la nuit à la banque à négocier avec les forces de sécurité et ont finalement été arrêtés à l'aube du jour suivant. Ils ont été libérés un par un au cours des semaines suivantes.
Les banques ont imposé des lois de contrôle des capitaux de facto sur la plupart des fonds des déposants depuis octobre 2019, ce qui a conduit au récent phénomène de braquages et de retraits forcés par des clients frustrés. Le 23 novembre, trois tentatives ont été faites par des déposants pour récupérer leurs économies gelées. Seul l'un des trois déposants a pu récupérer des fonds - 15.000 dollars.
commentaires (10)
Ça n'est pas un braquage ça ... c'est recouvrir ses droits. Le braquage a été opéré par toutes les pourritures qui gouvernent ce pays. Et pendant ce temps que font nos mafieux? ils se réunissent pour un brunch tous les jeudi sans élire un président car le barbu jaune veille à ses propres intérêts mafieux.
Zeidan
09 h 27, le 02 décembre 2022