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Culture - Événement

Et maintenant In Between, un festival sous l’égide des British à Beyrouth

C’est un festival riche, varié et ambitieux que Marc Mouarkech, directeur des arts Liban-Syrie au British Council, dévoile au public, illustrant un changement de stratégie d’aide à la culture libanaise de la part de l’ambassade du Royaume-Uni. Étalé sur cinq jours et axé sur l’économie créative et les questions mondiales importantes (le réchauffement climatique, l’égalité entre femmes et hommes, entre autres), In Between se déroule du 16 au 20 novembre dans 9 lieux à Beyrouth avec 29 participants.

Et maintenant In Between, un festival sous l’égide des British à Beyrouth

Marc Mouarkech, directeur des arts Liban-Syrie au British Council, lors de la présentation du festival In Between. Photo Lætitia Hakim

À l’espace Station Beirut, devant un parterre de journalistes, de partenaires et d’artistes, le directeur des arts Liban-Syrie au British Council Marc Mouarkech a présenté en détail le programme du festival In Between en insistant sur la volonté du centre culturel britannique d’œuvrer cette année dans une perspective constructive et sur une longue durée. « Ce festival vient aujourd’hui couronner un travail qui a été entamé par le British Council il y a de cela un an et demi avec le programme Catapult », a déclaré d’emblée Marc Mouarkech, révélant un changement dans la stratégie culturelle du British Council. Alors qu’il avait auparavant pour mission de soutenir les travaux artistiques et de les encourager, le centre culturel prend le parti cette année « d’être le partenaire de tous les événements artistiques qui vont avoir lieu, de construire des relations et d’établir des liens sur une longue durée ». Pour Marc Mouarkech, il est important que cette collaboration vienne soutenir l’économie artistique du pays, « la situation au Liban étant de plus en plus difficile et les événements artistiques et la création de plus en plus prolifiques », constate-t-il.

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Pour cette première édition, du 16 au 20 novembre, des activités culturelles et créatives multidisciplinaires et interdisciplinaires seront organisées dans un festival étalé sur cinq jours et axé sur l’économie créative et les questions mondiales importantes (le réchauffement climatique, l’égalité entre femmes et hommes). « Cette nouvelle composante est conçue pour susciter des conversations stimulantes autour du travail des artistes et de celui des partenaires au Liban. Les artistes ne se sont jamais arrêtés de travailler, n’ont jamais baissé les bras, ils sont en quelque sorte la fierté de ce pays meurtri aujourd’hui dans tous les domaines ; il nous faut donc compter sur cela pour un espoir de renouveau », insiste le responsable culturel. « Le Liban a toujours traversé des cycles de périodes où, à la suite d’une descente aux enfers, il y a toujours une remontée. Dans cet entre-deux si particulier au pays du Cèdre, les associations et les artistes n’ont eu de cesse de se mobiliser, ce qui nous a portés à nommer ce festival “In Between” », explique-t-il.

Photo souvenir des partenaires du festival In Between organisé par le British Council. Photo Lætitia Hakim

Quels sont les objectifs dessinés ?

Les objectifs de ce festival sont nombreux et axés sur les valeurs et les principes immuables du British Council, affirme Marc Mouarkech en citant la qualité, la participation et la diversité. « Ce sont ces trois principes que nous respectons religieusement », précise-t-il, en ajoutant qu’il s’agit aussi de mettre en valeur les efforts du centre culturel britannique dans le domaine artistique, son réseau de partenaires et d’artistes, de soutenir les professionnels de la création dans l’élargissement de leurs réseaux et l’accès à de nouveaux marchés internationaux. Pour le responsable, encourager les propositions créatives qui intègrent les enjeux mondiaux dès leur création est également primordial. Créer un cadre pour que différentes disciplines trouvent des domaines d’intérêt communs et complémentaires, encourager les propositions expérimentales et le grand public à découvrir de nouveaux espaces pour s’engager avec les artistes, voilà ce qui animera le cœur du festival, selon les organisateurs. « Avec le programme Catapult, nous avions collaboré avec 4 partenaires, nous avons aujourd’hui des ambitions beaucoup plus élevées », note Marc Mouarkech, avant de conclure : « Alors que jusque-là les artistes et les partenaires étaient nos seuls interlocuteurs, ce festival est essentiel pour entrer en contact avec le public et le faire participer. » Plusieurs disciplines seront à l’honneur : l’art visuel, la danse, la musique, les jeux vidéo, les installations et le chant. Le festival compte plus de 28 partenaires. Son but est de servir les artistes dans une vision plus élargie.

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In Between va présenter 23 événements (spectacles, performances, concerts, lancement de livre, fresque murale) dans cinq secteurs créatifs, présentés dans neuf espaces au Liban. L’usine Abroyan accueillera 2 représentations et une installation, Station Beirut présentera un concert et le lancement d’un magazine.

Au cinéma Royal, un espace fermé au public depuis 30 ans situé à Bourj Hammoud et qui a été repris en charge par Marc Hadifé et Julien Boutros, spécialistes de l’art scénique, pour le rénover et le transformer en espace multiculturel, quatre pièces seront présentées : Leatherface de Dana Mikhail (16 novembre), Fatayer bi banadoura de Hiba Nejm (19 novembre), Fled de Karim Chebli et Katy Younes (20 novembre) ainsi que la reprise de Farha de Karl Hadifé et Julien Boutros (20 novembre), la pièce immersive qui a récolté un grand succès, et enfin une performance de danse, de musique et de théâtre, She-Wolves de Laura Careless (artiste britannique). En plus d’un programme complet d’activités comprenant des expositions, des performances, des installations, des pistes de concert, des discussions et des lancements (voir par ailleurs), le festival accueillera 12 délégués du Royaume-Uni pour développer davantage les relations et les initiatives avec les principaux acteurs du secteur culturel et créatif du Liban.

Le programme du festival

Mercredi 16 novembre : deux expositions présentent des lectures chronologiquement opposées. À l’usine Abroyan, Imagine that Tomorrow et Anatomy of a Fall soulignent les impressions du passé et les visions de l’avenir à partir des perspectives de 22 artistes émergents. Le cinéma Royal, situé en face de l’usine Abroyan, accueille deux pièces de théâtre : She-Wolves, qui raconte les histoires des femmes souveraines oubliées de l’Angleterre, vues de la perspective d’une féministe, ainsi que Leatherface, qui traite de la psychologie d’un couple après une révélation choquante. Simultanément, Beirut Narratives sera lancé dans une seconde itération de l’installation et invitera les membres du public à partager des segments de leur mémoire et leurs réflexions sur l’explosion du port de Beyrouth.

Jeudi 17 novembre : deux performances de danse seront présentées au palais Sursock. À 17h, Before You Go, un parcours expérimental de danse, et al-Mouhaq, à 18h30, qui étudie le féminicide d’aujourd’hui. À Haven for Artists (Mar Mikhaël), lancement à 16h du livre Fetch Your Mother’s Heart, un recueil de poèmes sur le thème de la violence et du déplacement.

Vendredi 18 novembre : All Hands on Deck traitera de l’écosystème actuel de la danse et du mouvement durant une rencontre qui invite des professionnels à débattre et à agir à Aaliya’s Books (Gemmayzeh), à 15h. À Station Beirut, le lancement du magazine Ambit 248 à 19h ouvre une discussion contemporaine (et intemporelle) sur les guerres à travers de nouvelles interprétations artistiques, et présente une exposition puis se clôture par une performance poétique. Le concert de lancement de la plateforme Shuruq qui suivra à 21h met en lumière une nouvelle scène musicale libanaise alternative.

Samedi 19 novembre : In Between Lebanon & the UK se tiendra à partir de 10h au BDD (Beirut Digital District) sous la forme d’un événement de « speed-dating » professionnel (opportunité de réseautage) pour initier des échanges fructueux entre des artistes émergents et plus de 25 professionnels libanais et britanniques. Les conversations se poursuivront de manière informelle durant la révélation de Fields of Power, une fresque collaborative sur la sensibilisation environnementale et l’autonomisation des femmes. L’installation digitale Nine Earths sera également dévoilée à 12h : elle explore les relations entre les événements quotidiens et l’utilisation excessive des ressources de la terre. Art of Boo signe sa nouvelle bande dessinée The Philosopher au rez-de-chaussée de l’immeuble as-Safir, à Hamra, à 17h. À 19h, rendez-vous au cinéma Royal, à Bourj Hammoud, pour une performance culinaire participative intitulée Fatayer bi banadoura autour des thèmes de la vie, l’amour, la toxicité et la mort. La soirée se termine au B018 avec la performance Echo in the Dark qui explore de nouveaux modèles de coexistence écologique.

Dimanche 20 novembre : début à 9h du matin avec le « Urban Art Tour » pour explorer l’art public et le street art entre Hamra et Aley. À 15h, Il’aab présente au BDD une sélection de jeux virtuels libanais, tout en discutant de leur mécanisme interne depuis la conception jusqu’au développement. À 19h, le cinéma Royal accueille la pièce de théâtre Fled qui explore la thématique désormais si familière du départ. Le festival se clôture à 21h par une édition spéciale de la pièce de théâtre immersive Farha ; le public sera invité à visiter les différents appartements d’un immeuble à Bourj Hammoud en 1930, s’immisçant dans l’intimité des habitants, observant les préparatifs d’un mariage dans la cour intérieure.

Entrée gratuite. Inscription obligatoire

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