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Culture - Cinéma

En apnée entre ciel et terre, avec Roy Arida

Coup d’envoi ce lundi soir de la Semaine du film libanais. Cette fête organisée par Metropolis et MC Distribution démarre avec le film « Under the Concrete » de Roy Arida et se déroule jusqu’au 30 octobre. L’entrée est libre.

En apnée entre ciel et terre, avec Roy Arida

Alain Najm, en pleine mer et dos à la ville en béton. Crédit STANK Production

Que peut faire un jeune homme lorsqu’il est étouffé par le béton et le bitume de la ville, lorsqu’il se sent encerclé par une profession qui ne l’épanouit pas et par une société qui ne comprend plus ses aspirations et ses rêves ? Dans le film de Roy Arida, inspiré d’un fait réel mais tourné en fiction, Alain (Alain Najm) s’ennuie dans son travail de représentant des ventes. Se tournant vers sa passion, la plongée sous-marine, il va s’enfoncer dans la mer, aidé par une bande d’amis et sa copine (Nathalie Japiot), pour retrouver une certaine sérénité d’esprit et les réponses à ses questions. Cette aventure qui l’emmène toujours plus loin et à vouloir battre le record de 200 mètres lui fera découvrir encore plus la fragilité et l’incertitude du monde. Comment réagira-t-il à cette réalité ?

La mer comme lieu d’évasion et de méditation

Établi en France depuis 17 ans, Roy Arida a réalisé jusqu’à présent une dizaine de documentaires et de courts-métrages. Avec sa société de production Stank qu’il a fondée dans l’Hexagone, il signe avec Under the Concrete son premier long-métrage. Cependant, il n’a jamais coupé les liens avec son Liban natal. « Je suis un cinéaste de l’exil », dit-il. Dans ses films, il se fait souvent entourer de techniciens français et d’acteurs libanais. « Un mélange qui donne de la flexibilité ainsi que des vues différentes dans le travail. » Tourné comme un work in progress au fil de trois années (2015 à 2017), Under the Concrete témoigne de l’évolution des personnages avec des rebondissements et des changements dans l’écriture.

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Le long-métrage invite le spectateur à observer Beyrouth de l’extérieur. Une ville surchargée, écrasée par le béton et d’où on veut s’évader. Alain choisira la mer comme espace de fuite, mais qui devient un lieu de contemplation et de méditation, où il se retrouve avec lui-même et fait un voyage intérieur.

L’affiche du film « Under the Concrete ». Photo DR

Le réveil…

Contrairement à la ville, la mer est un refuge, et dans l’ondulation de l’eau, les remous de la mer, le personnage retourne à l’état fœtal dans le ventre de sa mère. « Il est à une étape de sa vie où il se demande s’il est en contrôle de sa vie, relève Roy Arida. Et ce défi qu’il se lance est une manière de se tester mais aussi de se réveiller. Ce qui lui rappellera en fin de compte qu’il n’est que poussière sur cette planète ». Et de poursuivre : « Ce film suggère qu’on ne peut vivre seul mais qu’on doit se tourner vers les autres ; et le seul moyen de se réveiller est d’approcher la mort de près afin de comprendre combien on est vivant. » Under the Concrete questionne sur le sens de la vie, sur l’importance de prendre une pause pour mieux avancer.

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Tourné dans les profondeurs de la mer, le film a valu beaucoup de difficultés à Roy Arida, qui avoue sans ambages que son œuvre était très difficile à réaliser. « Non pas techniquement, puisqu’il s’agit d’une simple caméra qu’on met dans un caisson pressurisé, mais parce que sous l’eau, il y a beaucoup d’éléments de sécurité à respecter qui relèvent de la chimie (mélange de gaz à faire et autres…). D’autre part, on ne peut, sous l’eau, parler aux acteurs ni au cameraman, et il n’y a pas de perspective ou d’objets repères qui permettraient d’installer une caméra. Tout devait être préparé à l’avance. On se réveillait à quatre heures du matin pour un briefing quasi militaire et on était dans l’eau de 6h du matin jusqu’à 18h sans pause aucune et cela durant 9 semaines. »

Prix du meilleur film arabe au Caire, prix du jury l’année dernière au festival de Tripoli, Under the Concrete a circulé dans une quinzaine de festivals dans le monde. On peut le voir également sur les plateformes de Shahed et de

Netflix, mais surtout le voir au VOX Cinemas (City Center) ce soir, à 19h, en présence du réalisateur.

Le programme de la Semaine du film libanais

Mardi 25 octobre

1982 de Oualid Mouaness (100 minutes). Avec Nadine Labaki, Mohammad Dalli et Rodrigue Sleiman. Durant l’invasion du Liban par Israël en 1982, alors que les enseignants ont la lourde responsabilité d’envoyer les enfants à leurs maisons, Wissam, 11 ans, est préoccupé par le fait de déclarer sa flamme à une autre élève. En arabe, sous-titres anglais, suivi par un entretien avec le réalisateur en virtuel. Au VOX Cinemas à 19h

Mercredi 26 octobre

Miguel’s War d’Éliane Raheb (128 minutes) en arabe et espagnol, sous-titres anglais. Durant 37 ans, Miguel a été exilé en Espagne et a réussi dans son métier d’interprète. Il retourne au Liban pour confronter les fantômes du passé et opérer une sorte de catharsis. À l’Institut français, à 19h, sur invitation. La projection sera suivie d’un entretien avec la réalisatrice.

Jeudi 27 octobre

We Are From There de Wissam Tanios ( 82 minutes). Deux frères d’origine syrienne décident à l’âge de 20 ans de tout quitter, famille, pays… pour se refaire une nouvelle vie dans deux villes différentes. Ils n’ont qu’un seule idée en tête : l’espoir d’un meilleur futur. En arabe, sous-titres anglais. À l’Institut français, à 19h.

Vendredi 28 octobre

State of Agitation d’Élie Khalifé (73 minutes), avec Marwa Khalil, Fadi Abi Samra et Stéphanie Attallah. Un cinéaste plus qu’enthousiaste, voire agité, est en conflit avec des pensées très contrastées. Ce qui donne naissance à des personnages hybrides et des situations cocasses. Au VOX Cinemas à 19h. La projection, en arabe avec sous-titres anglais, sera suivie d’un entretien avec le réalisateur.

Samedi 29 octobre

Kash Kash de Lea Najjar (90 minutes), en arabe, sous-titres anglais, à 17h au VOX Cinemas.All This Victory d’Ahmad Ghossein (93 minutes). Avec Flavia Béchara, Issam Bou Khaled et Adel Chahine. Liban, juillet 2006. La guerre fait rage entre Israël et le Liban. Marwan se dirige vers le Sud à la recherche de son père. Il va se retrouver enfermé dans une maison avec les amis de son papa. Trois longues journées face à la peur et à soi-même. Au Vox Cinemas à 19h, en arabe, sous-titres anglais, suivi par un entretien avec le réalisateur.

Dimanche 30 octobre

Death of a Virgin, and the Sin of Not Living, de Georges Barbari (87 minutes). Avec Étienne Assaf, Adnan Khabbaz et Jean-Paul Frangié. Étienne est emmené par un de ses amis chez une prostituée pour la première fois. Cette bande de copains se retrouvent face à l’épreuve de la masculinité et à la découverte de soi. Au VOX Cinemas, à 19h, suivi d’un entretien avec le réalisateur.

Que peut faire un jeune homme lorsqu’il est étouffé par le béton et le bitume de la ville, lorsqu’il se sent encerclé par une profession qui ne l’épanouit pas et par une société qui ne comprend plus ses aspirations et ses rêves ? Dans le film de Roy Arida, inspiré d’un fait réel mais tourné en fiction, Alain (Alain Najm) s’ennuie dans son travail de représentant des ventes....

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