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Monde - France

Violences sexuelles dans l’Église : ouverture d’une enquête visant le cardinal Ricard, passé aux aveux

Violences sexuelles dans l’Église : ouverture d’une enquête visant le cardinal Ricard, passé aux aveux

Le cardinal Jean-Pierre Ricard a avoué avoir eu une conduite « répréhensible avec une jeune fille de 14 ans ». Patrick Hertzog/File AFP

La justice française a ouvert une enquête visant le cardinal Jean-Pierre Ricard, au cœur, avec 10 autres anciens évêques, de nouvelles révélations d’« abus » sexuels ou de leur « non-dénonciation » dans l’Église catholique.

Une enquête préliminaire a été ouverte pour « agression sexuelle aggravée afin de vérifier dans un premier temps la nature exacte des faits dénoncés ainsi que leur datation », a annoncé le parquet de Marseille (Sud).

L’annonce surprise lundi par l’épiscopat français que 11 anciens évêques, dont Jean-Pierre Ricard, avaient eu affaire à la justice civile ou la justice de l’Église pour des « abus » sexuels ou leur « non-dénonciation » a provoqué un nouveau séisme.

Elle intervient un peu plus d’un an après la publication d’un rapport estimant à environ 330 000 le nombre de victimes de prêtres, diacres, religieux ou personnes en lien avec l’Église de France depuis 1950. À son issue, l’épiscopat avait reconnu sa « responsabilité institutionnelle » dans ces violences.

Mais le choc est d’autant plus violent qu’il s’est accompagné d’une confession écrite de Jean-Pierre Ricard, 78 ans, une figure du catholicisme français, qui a reconnu avoir eu, lorsqu’il était curé il y a 35 ans, une conduite « répréhensible avec une jeune fille de 14 ans » à Marseille. « Mon comportement a nécessairement causé chez cette personne des conséquences graves et durables », a écrit le cardinal, sans donner plus de précisions. Selon le parquet, Jean-Pierre Ricard aurait expliqué à l’évêque de Nice, qui a saisi la justice fin octobre, avoir « embrassé » cette jeune fille.

Ex-archevêque de Bordeaux de 2001 à 2019, président de la Conférence des évêques de France (CEF) de 2001 à 2007, Mgr Jean-Pierre Ricard avait été nommé cardinal en 2006 par Benoît XVI.

À deux années de sa « retraite » de cardinal, Mgr Ricard est l’un des quatre cardinaux français à pouvoir siéger dans le Collège cardinalice susceptible d’élire un nouveau pape.

« C’est un nouveau tsunami. On ne pensait pas qu’autant d’évêques pouvaient être concernés », a réagi

Marie-Jo Thiel, professeure d’éthique à la faculté de théologie de Strasbourg, dans le journal La Croix.

Météorite géante

Pour les catholiques, « c’est plus qu’un séisme », « on recule d’un pas vers le gouffre », a affirmé Christine Pedotti, directrice du magazine Témoignage chrétien. « C’est arrivé au stade où la météorite géante tombe et où il y a extinction des dinosaures », a-t-elle prévenu, redoutant une fuite des fidèles.

Les faits sont a priori prescrits, mais cette enquête devra notamment déterminer s’il y a d’autres éventuelles victimes du cardinal. Le cardinal Ricard « se met à la disposition de la justice et de l’Église. Il veut faire la vérité, il ne se dérobera pas », a assuré de son côté mardi Christophe Disdier-Chave, administrateur diocésain de Digne (Sud-Est), où le prélat est en retraite.

Le président de la Conférence des évêques (CEF) Éric de Moulins-Beaufort a, lui, annoncé la constitution d’« un comité de suivi auquel tout archevêque ou évêque ayant à traiter du cas d’un autre évêque pour des abus ou agressions sexuels se référera afin d’être accompagné dans toutes les étapes de la procédure ».

À Bordeaux, où a longtemps officié le cardinal Ricard, certains fidèles interrogés à la sortie de la cathédrale Saint-André se disent « choqués » ou trop « secoués » pour parler.

« Je suis très choquée et ça me bouleverse en tant que religieuse », lâche Georgette, missionnaire catholique installée à Bordeaux depuis sept ans. Elle connaissait bien le prélat, « il avait une très bonne réputation ».

D’autres, qui ne veulent pas non plus donner leur nom de famille, comme Martine, retraitée de 70 ans, estiment que « c’est déjà une bonne chose s’il veut avouer et le reconnaître ». Comme d’autres, elle juge « regrettable que dans la religion catholique, on ne laisse pas les prêtres, les archevêques et toutes les personnes qui officient se marier ».

Source : AFP

La justice française a ouvert une enquête visant le cardinal Jean-Pierre Ricard, au cœur, avec 10 autres anciens évêques, de nouvelles révélations d’« abus » sexuels ou de leur « non-dénonciation » dans l’Église catholique. Une enquête préliminaire a été ouverte pour « agression sexuelle aggravée afin de vérifier dans un premier temps la nature...

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