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Nos Lecteurs ont la Parole

Dernière lettre à mes très chers banquiers du Liban

Dernière lettre à mes très chers banquiers du Liban

Photographie originale extraite du livre « Les Enfants La guerre, Liban 1985-1992 » par Samer Mohdad.

Comment s’exprimer au sujet de la situation bancaire sans être offensant? Même les enfants qui évoquent les banquiers au Liban les traitent d’escrocs. Comme le dirait le sage : prenez la vérité de la bouche des enfants.

Le pot est pourri, rien à faire. Le scandale est maintenant en vue. Le plus grand système de Ponzi de l’histoire n’est plus celui de Madoff, mais le vôtre, messieurs les banquiers du Liban. Cela n’est pas le fruit d’une imagination fertile, mais prouvé par des faits et des témoignages des gens de votre clan.

Trois années se sont écoulées depuis votre décision de ne pas rendre l’argent aux épargnants, sauf à travers une dévaluation dramatique par le biais de directives illégales, afin d’éviter soi-disant l’effondrement du système bancaire entièrement.

Soit vous êtes aveugles, soit vous vivez un état grave de déni. Autrement, vous êtes des criminels de facto essayant de couvrir leur crime en rejetant la faute sur l’autre, chose qui pourrait atténuer votre peine, mais vous restez complices du crime commis contre tout un peuple.

À mon avis, il ne suffira pas d’organiser une conférence pour résoudre juste ce problème, mais il faut s’en prendre à tous les dysfonctionnements de l’État libanais. Je pense même, comme la majorité des personnes heurtées par vos actes, que c’est un tribunal international qu’il faut mettre en place pour vous juger et condamner vos actes.

Bien sûr que cela est considéré comme utopique, comme toute solution effective pour résoudre les problèmes causés par les oligarques et les élites criminelles qui dirigent le monde.

Lorsqu’on écoute les experts sur ce sujet, ils répètent un point de vue qui appartient à deux courants qui œuvrent dans le même sens : protéger les intérêts des oligarques et garder le pouvoir exécutif entre les mains de leurs marionnettes politiques. Le peuple en général, personne ne s’en soucie. Les populations finissent, comme d’habitude, par s’adapter aux situations courantes sans trop bêler. Dans le cas où certains protestent, les dirigeants envoient les forces de l’ordre les tabasser et les évincer de la scène.

Pour décrire la situation d’une manière très simple : imaginez un match de catch où tout est pipé et le vainqueur déjà désigné. Lorsqu’un oligarque tombe, c’est parce qu’il est abattu par consensus de son propre clan, qu’il est temps de s’en débarrasser parce qu’il devient gênant.

Le Liban fut et restera l’un des terrains où les grands manitous du monde règlent leurs différends et font des affaires lucratives, qu’elles soient illicites ou pas. L’argent cash, surtout en billets de dollars, reste roi. Ces liquidités doivent être affranchies avant de rentrer dans le système bancaire mondial et vous, très chers banquiers du Liban, vous êtes maîtres dans cette matière. Peut-être votre gourmandise vaniteuse et morbide vous conduira à votre perte? Qui sait ? Tant qu’il y aura un papillon qui battra de l’aile et tant qu’il y aura un petit colibri qui s’affaire à éteindre le feu dans la forêt avec quelques gouttes d’eau, un jour une vraie justice, clémente et équitable, adviendra.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires ni injurieux ni racistes.

Comment s’exprimer au sujet de la situation bancaire sans être offensant? Même les enfants qui évoquent les banquiers au Liban les traitent d’escrocs. Comme le dirait le sage : prenez la vérité de la bouche des enfants. Le pot est pourri, rien à faire. Le scandale est maintenant en vue. Le plus grand système de Ponzi de l’histoire n’est plus celui de Madoff, mais le...

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