Écosse et Éire, même combat

Les nationalistes écossais veulent tenir un référendum pour se séparer de la Grande-Bretagne, puis réintégrer l’Union européenne (UE), alors que les nationalistes nord-irlandais veulent la même chose, en rejoignant leurs frères du Sud. N’auraient-ils pas intérêt à accorder leur violon ?

Si le référendum de l’Écosse se tenait en même temps que celui, éventuel, de l’Irlande du Nord, ces deux « pays » de la Grande-Bretagne auraient à mon sens de meilleures chances de les gagner. C’est que des électeurs écossais et nord-irlandais seraient beaucoup moins craintifs de voter en faveur de la séparation s’ils tentaient ensemble la grande aventure.

Rappelons que les Écossais et les Nord-Irlandais ont voté majoritairement contre le Brexit. Or le chemin le plus court de réintégrer l’UE pour l’Écosse est d’obtenir l’indépendance, alors que pour l’Irlande du Nord, c’est de se ressouder avec sa sœur méridionale, qui fait déjà partie de l’UE.

Certes, le gouvernement de Londres ne veut pas entendre parler d’un deuxième référendum écossais avant des années (« un référendum par génération », a déjà déclaré Boris Johnson), mais si les deux « pays » le mettaient devant le fait accompli, je vois mal Westminster dire non à l’un et oui à l’autre. Cela dit, les deux « pays » attendront peut-être que les conservateurs soient battus en 2024 avant de se lancer dans la bataille.

Si les nationalistes écossais et nord-irlandais parvenaient un jour à se séparer, ce serait une fameuse victoire pour eux, l’Irlande et l’UE. Les Anglais et les Gallois se sentiraient alors bien seuls, dans une Grande-Bretagne pas mal plus petite.

Sylvio LE BLANC

Montréal-Québec

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