
Wajdi Mouawad. Photo Simon Gosselin
Grosse déception hier après l’annonce de l’annulation de la conférence de Wajdi Mouawad prévue hier soir à l’Institut français du Liban. L’auteur et metteur en scène, directeur du théâtre de La Colline à Paris, serait « retenu par des obligations professionnelles à Paris », comme l’affirme un communiqué laconique qui indique également qu’il regrette de renoncer à sa venue dans le cadre du festival littéraire Beyrouth Livres. « Il est envisagé de reporter ce voyage ouvrant à des rencontres publiques dans les meilleurs délais », ajoute le texte sans donner plus de précisons sur une éventuelle nouvelle date.
Cette annulation de l’auteur libano-franco-canadien, la personnalité la plus attendue sans doute au festival, vient après un premier coup dur pour les organisateurs, lorsque cinq auteurs français ont fait savoir à la veille du lancement qu’ils n’y participeront pas. Quatre membres de l’académie Goncourt – Éric-Emmanuel Schmitt, Tahar Ben Jelloun, Pascal Bruckner et Pierre Assouline – avaient expliqué leur désistement par « la dégradation générale de la situation au Liban ». L’écrivain Sélim Nassib avait pour sa part dénoncé ouvertement les propos du ministre libanais de la Culture Mohammad Mortada. Ce dernier avait prétendu, le 8 octobre courant, qu’un nombre d’écrivains s’apprêtent à visiter le pays, parmi lesquels se trouvent « un certain nombre ayant embrassé les projets sionistes dans la pensée et dans la pratique, les soutenant aussi bien dans leurs travaux littéraires que dans leur vie quotidienne ». « Nous ne permettrons pas la normalisation culturelle masquée avec le sionisme au Liban », avait-il ajouté.
L’annulation de Wajdi Mouawad s’inscrit-elle dans le cadre de celle des auteurs découragés par « la dégradation de la situation au Liban ? »
« Je ne suis pas d’origine libanaise, je suis libanais », aime à répéter le dramaturge dont l’œuvre est nourrie par son pays natal qu’il n’a pas foulé depuis 2015, lorsqu’il s’y était rendu pour participer au tournage du film Retour de flamme de Georges Hachem. Connaissant le courage des convictions de Wajdi Mouawad et la nature de son œuvre-écho d’un Liban polyphonique, on aimerait ne pas le croire.
Grosse déception hier après l’annonce de l’annulation de la conférence de Wajdi Mouawad prévue hier soir à l’Institut français du Liban. L’auteur et metteur en scène, directeur du théâtre de La Colline à Paris, serait « retenu par des obligations professionnelles à Paris », comme l’affirme un communiqué laconique qui indique également qu’il regrette de...
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Et Ben Jelloun en rajoute sur France Inter: «Je ne me sentirais pas en sécurité dans ce pays où on assassine assez facilement». Faut pas hésiter à les réinviter ces c.
Marionet
23 h 50, le 25 octobre 2022