Le président français Emmanuel Macron a félicité samedi son homologue libanais Michel Aoun pour son "approbation de la version finale de l'accord sur le tracé de la frontière maritime méridionale avec Israël", selon la présidence libanaise, après d’intenses négociations menées entre les deux pays sous l'égide de Washington. Il a aussi souligné la nécessité qu'un nouveau président soit élu au Liban dans les délais constitutionnels, alors que le mandat du président Aoun prend fin le 31 octobre.
Selon un communiqué du palais de Baabda, le président Aoun a reçu un appel téléphonique du chef de l’Élysée qui l'a félicité de l'approbation de la version finale de l'accord sur le tracé de la frontière maritime méridionale avec Israël et salué sa gestion sage de ce dossier". Il l'a assuré que "la France se tient aux côtés du Liban et respectera son engagement pour le forage gazier et pétrolier".
"Bonne nouvelle pour le Liban et toute la région"
"Le chemin était difficile et ardu mais grâce à l'insistance du président Aoun, cet accord a été conclu", a affirmé M. Macron dans un appel téléphonique, selon des propos rapportés par la présidence libanaise. "Nous avons contribué de manière modeste à cet accord", a ajouté Emmanuel Macron, estimant qu'il s'agit d'une "bonne nouvelle pour le Liban et toute la région". "Vous pouvez compter sur la compagnie TotalEnergies qui respectera ses engagements, je veillerai dessus", a-t-il assuré. De son côté, Michel Aoun a affirmé que son pays était "reconnaissant envers la France qui se tient toujours à ses côtés". Il a salué les "efforts personnels du président Macron pour cet accomplissement, notamment avec la compagnie Total, en dépit de la situation difficile que traverse le monde en ce moment".
Entretien avec Mikati et Lapid
Selon un communiqué publié par le palais de l’Élysée, Emmanuel Macron s'est également entretenu au téléphone avec le Premier ministre libanais Nagib Mikati et son homologue israélien Yaïr Lapid. Il a "félicité ses trois interlocuteurs pour leurs efforts et leur détermination qui ont permis de conclure cet accord historique" et salué la médiation des États-Unis. "Il s’agit indéniablement d’un pas important vers plus de paix pour Israël, pour le Liban et l'ensemble des pays et des peuples de la région", a-t-il ajouté, estimant que cet accord "contribuera à la stabilité du Proche-Orient et à la sécurité d’Israël et du Liban". Selon lui, cet accord qui favorise "l’exploration et l’exploitation des ressources gazières au large des côtes libanaises et israéliennes devra contribuer à la prospérité des deux pays". Le président français a enfin précisé "qu’il revenait, désormais, à l’ensemble des acteurs de mettre en œuvre cet accord historique", assurant que son pays "y prendra toute sa part en confiance avec ses partenaires".
Le président libanais avait annoncé jeudi l'approbation de la version finale de l'accord, le qualifiant d'"exploit historique" et affirmant même que le Liban "est devenu un État pétrolier". Mais selon des experts, de nombreuses étapes doivent encore être franchie avant que le Liban ne puisse profiter de cette manne pétrolière qui ne serait pas la solution à la crise économique inédite que connaît le pays depuis 2019. Le chef de l’État avait aussi remercié le président américain Joe Biden et M. Macron, le médiateur Amos Hochstein et "tous les pays frères qui ont aidé le Liban à obtenir ses droits, notamment le Qatar". Une source de l’Élysée avait indiqué à L'Orient-Le Jour que "l’intervention active d’Emmanuel Macron, qui suivait le dossier dans ses moindres développements depuis quelque temps, a contribué à débloquer en dernière minute le processus".
L'annonce de M. Aoun est intervenue deux jours après qu'Israël a annoncé avoir conclu un accord "historique" avec son voisin du nord pour délimiter leur frontière maritime et lever des obstacles-clés à l’exploitation de gisements gaziers en Méditerranée orientale.
L'accord prévoit que le gisement offshore de Karish sera sous le contrôle d’Israël et que les réserves de Cana, situées plus au nord-est, seront octroyées au Liban. Mais comme une partie de ce gisement dépasse la future ligne de démarcation, l’État hébreu toucherait une part des futurs revenus de l’exploitation gazière de Cana. Un accord a été conclu entre TotalEnergies, le géant français pressenti pour explorer le champ de Cana, et les Israéliens en vertu duquel ils pourraient "recevoir des compensations" du géant énergétique et non du Liban, selon le vice-président du Parlement libanais Élias Bou Saab.
La présidentielle
Sur le plan politique, Emmanuel Macron a appelé au "respect des échéances constitutionnelles dans les délais prévus". "L'élection d'un nouveau président est un acte souverain et une priorité constitutionnelle qui doit être respectée", a-t-il souligné.
Les députés libanais ont échoué une nouvelle fois jeudi à élire un président de la République faute de quorum, aggravant ainsi les craintes d'une vacance à la tête de l’État. Vendredi, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna avait affirmé, lors d'une tournée des principaux dirigeants libanais, que "si un président de la République n'est pas élu avant le 31 octobre, le Liban pourrait se retrouver dans un vide qui affaiblirait sa position". Elle a toutefois estimé que l'élection d'un nouveau chef de l’État avant expiration du délai constitutionnel "est toujours possible".
Pour sa part, Michel Aoun a invité son homologue à venir au Liban. Selon le communiqué du palais présidentiel, le chef de l’État français a confié à son interlocuteur que le Liban "lui manque" et qu'il "s'y rendra". Aucune date pour un tel déplacement n'a été communiquée cependant. La dernière visite d'Emmanuel Macron au Liban remonte à septembre 2020, après l'explosion meurtrière du 4 août de la même année, au port de Beyrouth.
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M. Macron se contente de féliciter ces pourris au pouvoir pour masquer son incapacité à sauver notre pays de leur actes criminels qui ont anéanti notre pays à tous les niveaux alors qu’il avait toutes les cartes en main qu’il a agité mais qu’il a renoncé à les utiliser comme il l’avait promis aux libanais lors de sa première visite. Aucune de ses menaces n’a vu le jour et les sanctions tant agitées par lui sont restées lettre morte au grand dam des libanais qui espéraient tant de son intervention prometteuse qui s’est essoufflée au premier obstacle mis par les vendus qu’il a remis en selle et qui l’ont roulé dans la farine. Ça n’est pas un reproche puisque nous savons que tous les présidents du monde ont un slogan immuable. Les américains c’est America first, Les Francais, la France d’abord et au Liban, des dollars frais plein la poche et après moi le déluge.
Sissi zayyat
11 h 18, le 17 octobre 2022