L’ambassadrice américaine au Liban Dorothy Shea a affirmé hier que les États-Unis souhaitaient qu’un accord soit conclu « dès que possible » dans le cadre des négociations indirectes sur la frontière maritime entre le Liban et Israël. Dans des déclarations faites après une réunion avec le vice-président du Parlement, Élias Bou Saab, mandaté par le président Michel Aoun pour prendre part aux pourparlers, l’ambassadrice Shea a aussi souligné la « nécessité d’accélérer la réponse libanaise » à la proposition présentée par le médiateur américain Amos Hochstein.
La proposition prévoit que la zone accordée au Liban soit délimitée par la ligne 23, mais que Beyrouth obtienne également la totalité du champ gazier de Cana qui dépasse vers le sud la zone que borde la ligne 23. Les déclarations de l’ambassadrice américaine interviennent alors que la réponse du Liban devrait être désormais entre les mains du médiateur américain. Les dirigeants libanais se sont réunis lundi pour élaborer cette réponse unifiée. Suite à cette réunion, M. Bou Saab avait annoncé que le document sera envoyé « dans les prochaines 24 heures », comportant certaines « remarques » et des « amendements ». « Nous espérons une réponse définitive avant la fin de la semaine », avait-il ajouté, se disant confiant de parvenir rapidement à un accord. Pour sa part, le Premier ministre sortant Nagib Mikati a annoncé à la presse, depuis le palais de Baabda où s’est tenue la réunion, que l’accord était « sur la bonne voie », assurant que la position était « unifiée dans l’intérêt du Liban ».
C’est pour ne laisser place à aucun malentendu que le Liban veut apporter des modifications à certaines phrases figurant dans la proposition de M. Hochstein, apprend-on de source impliquée dans les négociations. Elle affirme que ces remarques ne touchent pas à l’essence de l’accord et ont déjà été discutées avec le médiateur américain. Le Liban tient toutefois à ce qu’elles soient ajoutées au texte de la proposition finale afin qu’elles figurent dans le décret qui sera par la suite envoyé aux Nations unies. Dans un tweet lundi, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid – qui avait salué la proposition américaine, mais qui est soumis à d’énormes pressions de la part du camp de l’opposition mené par Benjamin Netanyahu – a déclaré qu’« Israël obtient 100 % de ses besoins sécuritaires et même une partie des bénéfices du réservoir libanais » de Cana. Mais Élias Bou Saab a assuré que « Le Liban obtient en vertu de cet accord tous ses droits sur le champ gazier de Cana ».
Le président Aoun a assuré de son côté dans un tweet qu’il « n’y aura aucun partenariat avec la partie israélienne ». Si les deux pays parviennent au final à un accord, ils ne signeront pas de traité, puisqu’ils sont techniquement en état de guerre, a souligné lundi M. Bou Saab. Un mécanisme sera mis en place pour enregistrer la démarcation de la frontière auprès des Nations unies. Selon les détails obtenus par notre journal, une séance de pourparlers indirects entre toutes les parties sera fixée au siège de la Finul, à Naqoura, afin de revoir les derniers détails techniques, cartes à l’appui, et de présenter la version définitive de l’accord. Celui-ci sera alors signé par les deux pays sur des feuillets séparés. Des représentants de l’ONU et de Washington devront également apposer leurs signatures sur les deux copies.
commentaires (2)
Hassouna est d’accord ?
Eleni Caridopoulou
17 h 22, le 05 octobre 2022