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Économie - Liban

Mikati : Le nouveau taux de change officiel sera introduit progressivement

Le gouvernement est sur le point d'augmenter les tarifs perçus par EDL pour la première fois depuis les années 1990, affirme le Premier ministre sortant. 

Un changeur manipulant des billet de 100 mille livres libanaises à Beyrouth, le 22 septembre 2022. Photo Anwar Amro/AFP

Le Liban va introduire progressivement le nouveau taux de change officiel de 15.000 livres pour un dollar, avec des exceptions initiales comprenant les bilans des banques et les remboursements des prêts immobiliers auxquels l'ancien taux de change continuera d'être appliqué, a affirmé vendredi le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati.

Dans un entretien accordé à l'agence Reuters, M. Mikati a tenté de dissiper la confusion semée par l'annonce du ministère des Finances, qui avait affirmé mercredi que le taux de change de 1.507 livres pour un dollar ne serait plus en vigueur à partir du 1er novembre, dans le cadre d'efforts visant à unifier les différents taux de change.

L'écart entre le taux du marché parallèle qui flotte autour de 38.000 LL pour un dollar et les autres taux devrait être comblé "tôt ou tard", a affirmé vendredi le Premier ministre, avant d'ajouter que cela prendrait du temps. Il s'agit d'une demande du Fonds monétaire international incluse dans l'accord préliminaire signé avec les autorités libanaises en avril.  "La déclaration du ministre sortant des Finances Youssef Khalil dépeint les choses comme si tout allait changer d'un coup. Non, il y aura des exceptions et les choses se feront en plusieurs phases", a assuré le chef du gouvernement sortant.

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Il a également indiqué que le taux de 15.000 LL contre un billet vert s'appliquerait initialement sur les droits de douane et sur la TVA pour les marchandises dont le prix est affiché en dollars. La Banque du Liban émettra des circulaires et des décisions déterminant les applications plus larges, a-t-il poursuivi, sans donner plus de détails. "Cela ne se fera pas du jour au lendemain", a-t-il réitéré.

La crise économique a éclaté au Liban en 2019, après des décennies de dépenses prodigues d'un État gangrené par la corruption et le gaspillage, ainsi que de politiques financières non viables. La livre libanaise a perdu plus de 95% de sa valeur depuis l'effondrement du système financier il y a trois ans, plongeant plus des trois quarts des Libanais sous le seuil de pauvreté. Dans un rapport publié en janvier, la Banque mondiale a qualifié cette crise comme une dépression délibérée orchestrée par l'élite.

Les réformes requises

Après que le FMI a critiqué la semaine dernière le Liban pour ses "très lents" progrès en matière de réformes, M. Mikati a affirmé que le gouvernement était déterminé à conclure un accord final avec l'instance monétaire et qu'il mettra en œuvre deux mesures requises par les donateurs.

Son équipe ministérielle est sur le point d'augmenter les tarifs perçus par Électricité du Liban pour la première fois depuis les années 1990, a-t-il expliqué, alors que le déficit de l'établissement public pèse lourd sur les caisses de l'État. Cela permettrait de fournir plus de 10 heures d'électricité par jour à des foyers qui n'en sont quasiment pas approvisionnés et qui dépendent de générateurs privés coûteux.

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En second lieu, le gouvernement soumettra au Parlement la semaine prochaine une loi fixant le cadre de la restructuration du secteur bancaire paralysé par la crise, alors que les dépôts en dollars des épargnants sont actuellement bloqués. En l'absence de signes d'action pour résoudre la situation, certains déposants ont eu recours à des mesures extrêmes ce mois-ci, réclamant leurs avoirs par la force dans une série de hold-up qui ont conduit les banques à fermer leurs portes.

Nagib Mikati a noté qu'il "comprenait" de telles actions, estimant toutefois que "ces méthodes ne permettent pas de récupérer l'argent". "Je connais leur douleur", a-t-il souligné, prévenant que de telles actions conduiraient à "la loi de la jungle".

Les pertes bancaires

Le FMI a précisé que les petits déposants devraient être pleinement protégés dans le plan de redressement financier, qui avait été un point de discorde majeur depuis 2020, notamment sur la façon dont les 72 milliards de dollars de pertes du secteur financier seront répartis. Le dernier plan a été soumis au Parlement pour discussion, a indiqué le Premier ministre, afin d'être mis en œuvre lorsque l'accord avec le FMI sera scellé.

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L'instance monétaire a déclaré que les pertes importantes du secteur bancaire devraient être reconnues et abordées, tout en respectant une hiérarchie qui donne la priorité aux déposants et aux actifs de l'État sur les banques. Celles-ci, quant à elles, affirment que l'État doit assumer la charge principale.

Alors que le FMI a demandé que le plan n'ait qu'un recours limité aux actifs publics, le gouvernement, lui, envisage la création d'un fonds s'appuyant partiellement sur les actifs de l'État pour indemniser les plus gros déposants.

Nagib Mikati a précisé que le plan de son cabinet ne ferait pas immédiatement appel aux actifs de l'État, mais que ces derniers seraient utilisés pour éventuellement indemniser les déposants, une fois que la situation financière de l'État s'améliorerait.

Le Liban va introduire progressivement le nouveau taux de change officiel de 15.000 livres pour un dollar, avec des exceptions initiales comprenant les bilans des banques et les remboursements des prêts immobiliers auxquels l'ancien taux de change continuera d'être appliqué, a affirmé vendredi le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati.Dans un entretien accordé à l'agence...

commentaires (4)

En résumé la TVA et les droits de douane vont être multipliés pas 10 mais nos dollars bloqués dans les banques vaudront toujours 1500LL. Si quelqu’un connaît un État plus voyou que le nôtre, prière m’en faire part pour me consoler. En réalité tous nos dirigeants sont des gangsters !!! L’Histoire retiendra le nom de tous ceux qui ont ruiné tout un peuple et détruit un pays. Qu’ils aillent en enfer, c’est le seul refuge qu’ils méritent

Lecteur excédé par la censure

22 h 17, le 30 septembre 2022

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Commentaires (4)

  • En résumé la TVA et les droits de douane vont être multipliés pas 10 mais nos dollars bloqués dans les banques vaudront toujours 1500LL. Si quelqu’un connaît un État plus voyou que le nôtre, prière m’en faire part pour me consoler. En réalité tous nos dirigeants sont des gangsters !!! L’Histoire retiendra le nom de tous ceux qui ont ruiné tout un peuple et détruit un pays. Qu’ils aillent en enfer, c’est le seul refuge qu’ils méritent

    Lecteur excédé par la censure

    22 h 17, le 30 septembre 2022

  • Hahahaha... bazik wou lazik....

    Wlek Sanferlou

    20 h 54, le 30 septembre 2022

  • L'état mafieu dirigé par des bandits, après avoir démuni les gens de leurs sous, revient pour manger leur chair ossifiée par la faim, au lieu de leur rendre leurs sous. Détrompez vous, Monsieur Mikati car vous ne trouverez rien pour remplir vos caisses qui resteront vides à l'évidence.

    Esber

    19 h 46, le 30 septembre 2022

  • Youssef, tu aurais dû démissionner avant de passer cette "décision" inique. Elle va te rester collée à la peau comme une crotte de chien sur une semelle de chaussure…

    Gros Gnon

    19 h 26, le 30 septembre 2022

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