Bassil accuse Souheil Abboud de « corruption » et d’« abus de pouvoir »

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a accusé hier, au cours d’une conférence de presse, le chef du Conseil supérieur de la magistrature, Souheil Abboud, de « corruption » et d’« abus de pouvoir » en réaction à la convocation devant la justice du député aouniste Charbel Maroun. Ce dernier a été interpellé après avoir qualifié Abboud de « corrompu » lors d’une manifestation. Selon M. Bassil, Charbel Maroun devrait bénéficier de son immunité parlementaire qui « lui assure le droit à la liberté d’expression de ses convictions et lui fournit la sécurité nécessaire à l’exercice de ses fonctions ». Il a ajouté que son parti a envoyé une lettre au président du Parlement Nabih Berry expliquant cette affaire et l’informant que le député ne se présentera pas devant la justice. Gebran Bassil a par ailleurs accusé Souheil Abboud de faire obstacle à la nomination d’un juge suppléant dans l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth. Le CPL exige la nomination d’un suppléant car le juge d’instruction Tarek Bitar fait actuellement l’objet de plusieurs demandes de révocation et ne peut donc pas se pencher sur les nombreuses demandes de libération de détenus. Certains détenus, dont l’ancien chef des douanes Badri Daher, proche de Michel Aoun, sont emprisonnés depuis août 2020. Le Conseil supérieur de la magistrature a pris la décision unanime, sur base d’une proposition du ministre sortant de la Justice, Henri Khoury, de nommer un juge suppléant à M. Bitar, mais le nom de ce suppléant n’est toujours pas approuvé. L’Orient-Le Jour a récemment appris de sources judiciaires concordantes que M. Khoury a proposé le nom de Samaranda Nassar, 1re juge d’instruction du Liban-Nord et réputée proche du camp aouniste, à cette fonction.