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Lifestyle - Architecture

« Cocktail » explosif de musique, Clique prend des allures de cathédrale

Conçue par l’architecte Karl Moukarzel, cette scène nocturne pour un public qui s’envole en électro ouvre ses portes début octobre.

« Cocktail » explosif de musique, Clique prend des allures de cathédrale

Une illusion optique d’espace vaste et cathédralique. Photo DR

« Pour Clique, je tenais à créer un concept architectural nouveau qui ne ressemble à aucun autre et afficher l’image d’un Liban festif », confie Karl Moukarzel. Le jeune architecte de 26 ans, qui a décroché sa licence de l’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA) avant de poursuivre ses études à l’École nationale supérieure de Paris La Villette, a acquis une bonne expérience dans des agences de renommée internationale, comme les ateliers Jean Nouvel, le CroMe studio cofondé en 2017 par Jean-Luc Crochon (trophée de la construction et l’Award CTBUH du Chicago Council on Tall Buildings and Urban Habitat) et la Libano-Suisse-Française Nayla Mecattaf qui s’est distinguée par son savoir-faire chez Renzo Piano Buiding Workshop durant 25 ans, dont 18 en tant qu’associée. Actuellement, Karl Moukarzel travaille chez Manuelle Gautrand, Prix européen d’architecture, qui s’est fait connaître à l’international et auprès du grand public en 2007 pour sa réalisation du C42, le showroom amiral de Citroën sur les Champs-Élysées (fermé définitivement en 2017). Ces passages dans les agences ont permis à Karl Moukarzel de « tester une multitude de manières de penser l’architecture ». « Pour stimuler ma créativité, j’ai toujours cherché à me ressourcer dans différents types d’art, en particulier la musique électro qui m’a permis d’intégrer le monde de la nuit », dit-il. Ce qui tombe à point nommé pour sa première commande à Beyrouth : Clique, un lieu dédié à la musique.

La verticalité des colonnes lumineuses donne au lieu une allure de cathédrale. Photo DR

L’osmose du noir et du feu de lumière

« J’ai l’habitude de travailler sur des projets à grande échelle, comme les tours Odyssey à la Défense, mais j’ai toujours été fasciné par les installations d’architecture éphémère à échelle plus réduite », souligne Karl Moukarzel. « Clique m’a donné l’opportunité de me projeter dans un monde assez particulier entre la timeless architecture et l’architecture en changement continu. Avec un budget très serré, la conception de ce club était un vrai défi. Car je tenais à créer un concept architectural nouveau et différent », précise l’architecte.

« On quitte le pays pour étudier à l’étranger et acquérir de l’expérience, mais on revient toujours pour mettre nos compétences au service du Liban », dit Karl Moukarzel. Photo Jeffrey Fakhry

Logé au centre-ville de Beyrouth, dans l’immeuble an-Nahar, Clique expose sa façade à l’arrière du frontispice, sur une rue très peu fréquentée. Une grande porte métallique donne accès à une salle de 12 x 7 m. Mais en pénétrant dans l’espace, le client ne perçoit pas la limite des lieux. La superficie est amplifiée par la combinaison du noir et de la lumière. « Le plafond tendu d’une toile noire glossy (brillante) agit comme un réflecteur de lumière, conférant au club l’effet d’un espace dédoublé, explique Karl Moukarzel. « En outre, le noir est la couleur dominante dans ce projet faisant écho à l’espace zéro et mettant en valeur les effets lumineux accentués par le jeu du réflectif. » De plus, « des colonnes lumineuses accentuent la verticalité du lieu et lui donnent une allure de cathédrale. Toute cette osmose dynamique valorise l’espace et met en valeur la synergie entre la cage des musiciens, baignée par un rideau lumineux, et le bar, semi-virtuel, représenté par un monolithe de bronze – qui rappelle la couleur du whisky et qui rend l’endroit chaleureux ». Pour résumer, l’architecte ajoute que « Clique a été conçu sur le principe d’un espace virtuel combiné par une étude de Lightning, créant ainsi une illusion optique d’espace vaste et espace cathédralique ».

Une illusion optique d’espace vaste et cathédralique. Photo DR

« Speakeasy » et danse

Clique présente différentes ambiances, qui commencent par celle dite « speakeasy » et se termine par une expérience techclub où l’effet Star Wars (moyens de réaliser des trucages ou effets spéciaux) projette le public, plombé par la crise, dans « une bulle totalement déconnectée de la vie réelle ». En ce qui concerne la porte métallique de l’entrée, l’architecte rappelle qu’au cours de la révolution du 17 octobre 2019, les façades des boutiques et des bars de Beyrouth ont été recouvertes par des tags, mais aussi par des plaques de métal afin d’éviter la casse. « Aujourd’hui, nous avons voulu préserver la façade métallique comme un témoignage historique. Elle pourrait même être utile en cas de futures protestations. ». Le projet a été commandité par Clique Beirut, dont les réalisations ne se limitent pas au club, mais se développent perpétuellement à travers des événements d’une plus grande envergure.

« Pour Clique, je tenais à créer un concept architectural nouveau qui ne ressemble à aucun autre et afficher l’image d’un Liban festif », confie Karl Moukarzel. Le jeune architecte de 26 ans, qui a décroché sa licence de l’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA) avant de poursuivre ses études à l’École nationale supérieure de Paris La Villette, a acquis une bonne...

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