Rechercher
Rechercher

Économie - Crise au Liban

Craintes de fermeture des stations-service alors que la livre poursuit sa dégringolade

Le représentant des distributeurs de carburants dément l'existence de pénuries et le raccrochage prochain des pompes. Un second barème des prix des carburants publié dans l'après-midi.

Craintes de fermeture des stations-service alors que la livre poursuit sa dégringolade

Une pompe à essence dans une station-service au Liban. Photo d'archives P.H.B.

Les stations-service seront obligées de fermer pour arrêter "l'hémorragie" des revenus perdus en raison de la dépréciation continue de la livre libanaise, qui s'est poursuivie vendredi, a prévenu le porte-parole des propriétaires de stations-service, Georges Brax, dans une déclaration à L'Orient Today.

La monnaie nationale s'est échangée à plus de 35.000 LL contre le dollar sur le marche parallèle, avant de retomber à 34.600 LL en fin de journée. L'écart entre ce taux et celui de la plateforme Sayrafa (27.400 LL), conçue par la Banque du Liban pour tenter de stabiliser le taux de change, s'est ainsi creusé davantage, s'élevant désormais à plus de 7.000 LL. La dégringolade de la livre a entraîné deux hausses successives des prix des carburants sur la journée, les 20 litres d'essence 95 atteignant 616.000 LL et les 20 litres de diesel 779.000 LL.

Depuis la fin de l'été dernier, les prix de l'essence sont fixés par le ministère de l'Énergie en fonction des cours mondiaux du pétrole d'une part, et du taux de Sayrafa, d'autre part. Cependant, selon M. Brax, les autorités libanaises semblent s'orienter vers un nouveau mécanisme de détermination des prix, qui éliminerait complètement la tarification subventionnée en partie. Le ratio de paiement pour les importations de carburant a progressivement baissé ces dernières semaines. Alors qu'il était établi à 55 % subventionnés au taux de Sayrafa (27.400 LL pour un dollar), ce ratio est maintenant de 40 % subventionnés, le reste devant être réglé au taux du marché parallèle.

Dans ce contexte de crise, M. Brax a expliqué que les importateurs de carburants doivent désormais payer 60 % de leurs importations au taux du marché parallèle et seulement 40 % au taux de Sayrafa. Les propriétaires de stations-service ont corroboré ces propos en soulignant qu'ils prévoient la fermeture de la plupart des stations.

Au Liban-Sud, notre correspondant Mountasser Abdallah confirme que plusieurs stations étaient déjà fermées vendredi après-midi. "Nos réservoirs sont pleins, mais nous avons décidé de fermer pour nous protéger", confie un propriétaire.

Lire aussi

Covoiturage : « bala benzine » à l’épreuve du marché local

Pas de pénuries de carburant

Pour sa part, le représentant des distributeurs de carburants, Fadi Abou Chakra, a déclaré à L'Orient Today qu'un deuxième barème actualisé des prix des carburants sera annoncé plus tard dans la journée, assurant qu'il n'y a pas de pénurie et que les stations-service ne fermeront pas leurs portes.

Entre-temps, le Syndicat des distributeurs de carburants a affirmé vendredi, dans un communiqué, que son directeur avait contacté le bureau du ministre de l'Énergie pour lui demander de publier de nouveaux prix des carburants, "à condition qu'ils prennent en considération les variations du taux de change pour protéger les intérêts des distributeurs et des citoyens."

La hausse importante des prix des carburants au Liban a entraîné une baisse de la consommation. La quantité moyenne de carburant consommée quotidiennement a chuté de 14 % au cours des sept premiers mois de 2022 par rapport à la même période de l'année précédente, dans un contexte de crise économique profonde qui a vu les prix du carburant multipliés par cinq depuis août 2021, selon une étude menée par le centre de recherche Information International, basé à Beyrouth.


Les stations-service seront obligées de fermer pour arrêter "l'hémorragie" des revenus perdus en raison de la dépréciation continue de la livre libanaise, qui s'est poursuivie vendredi, a prévenu le porte-parole des propriétaires de stations-service, Georges Brax, dans une déclaration à L'Orient Today.La monnaie nationale s'est échangée à plus de 35.000 LL contre le dollar sur le...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut