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Société - Justice

Recours contre Maoulaoui pour sa décision d’interdire les rassemblements pro-LGBTQ+

Legal Agenda et une association de protection des personnes marginalisées ont présenté jeudi une plainte auprès du Conseil d’État afin de faire annuler l’interdiction décrétée par le ministre de l’Intérieur.

Recours contre Maoulaoui pour sa décision d’interdire les rassemblements pro-LGBTQ+

Un panneau d’affichage montrant un drapeau arc-en-ciel LGBTQ+ dans un quartier d’Achrafieh à Beyrouth, en juin dernier. Photo tirée du site beirutpride.org

La société civile entend poursuivre sa lutte contre une interdiction de rassemblements en faveur de la communauté homosexuelle, décrétée en juin dernier par le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui. Dans le sillage de critiques aussitôt exprimées sur les réseaux sociaux à l’encontre d’une telle décision, dénoncée comme une répression des libertés individuelles, le cabinet Legal Agenda et l’Association pour la protection des personnes marginalisées ont ainsi porté jeudi dernier un recours devant le Conseil d’État pour contester la légalité de cet acte, en vue d’obtenir son annulation.

M. Maoulaoui avait adressé le 24 juin une lettre à la Sûreté générale et aux Forces de sécurité intérieure, dans laquelle il avait enjoint à ces deux organes d’empêcher les regroupements qui font la promotion de ce qu’il a qualifié de « relations sexuelles contre nature ». Une interdiction survenue suite à la condamnation par les autorités religieuses – notamment le mufti de la République Abdellatif Deriane, le mufti jaafarite Ahmad Kabalan, et le cheikh Akl druze Sami Abi el-Mouna – de célébrations qu’avait organisées la communauté LGBTQ début juin, mois des fiertés au cours duquel est mise en avant la diversité des orientations sexuelles.

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Le ministre de l’Intérieur avait alors décrit de telles activités comme « une violation des habitudes et traditions de notre société, contraire aux principes des religions monothéistes ».

« Les arguments de M. Maoulaoui ne justifient pas une atteinte aux libertés constitutionnelles », s’indigne Nizar Saghieh, directeur de Legal Agenda, contacté par L’Orient-Le Jour. « Le ministre s’est autoproclamé gardien des traditions et des religions, alors que l’article 9 de la Constitution consacre la liberté de croyance », tonne-t-il. Notre journal a tenté de contacter Bassam Maoulaoui pour recueillir son commentaire, mais il est resté injoignable.

Excès de pouvoir

« La plainte visant à annuler la décision réglementaire est un recours pour excès de pouvoir », indique l’activiste. « Seule une loi votée au Parlement, selon les principes de la nécessité et de la proportionnalité, peut entraver la liberté de rassemblement », martèle-t-il. « Si le ministre de l’Intérieur a le pouvoir d’interdire un événement spécifique, il a toutefois dépassé ce pouvoir en décrétant une interdiction générale à travers un règlement », ajoute-t-il. « D’ailleurs, même l’interdiction d’une activité déterminée est soumise à des conditions. Il faut par exemple qu’elle soit motivée par le danger d’une atteinte à l’intérêt général ou à la sécurité et à l’ordre public », mentionne l’activiste, notant qu’« en l’espèce, ces conditions ne sont pas vérifiées ».

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À ceux qui font observer que la loi libanaise criminalise les relations entre personnes de même sexe, M. Saghieh rétorque que l’homosexualité est une chose, et la mobilisation pour réclamer l’amendement du droit pénal dans cette matière en est une autre. « Les relations homosexuelles sont illégales, mais l’organisation d’événements pour stigmatiser l’homophobie et les politiques de discrimination est légale », clame-t-il, déplorant « l’outrage porté aux droits des homosexuels, alors que la Constitution garantit l’égalité des citoyens et la protection des libertés publiques (opinion, expression, rassemblement…) ».

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L’activiste évoque en outre une jurisprudence qui tend à inclure dans le cadre de la liberté d’expression les rassemblements d’appui aux homosexuels. « Sur base d’un recours de Legal Agenda, le Conseil d’État avait annulé il y a quelque temps une décision de la Sûreté générale d’interdire l’accès au territoire libanais à des personnes étrangères qui devaient participer à un forum (tenu à Broummana, dans le Metn) pour la défense des droits des homosexuels. »

Il rappelle également qu’en 2018, la cour d’appel du Mont-Liban, présidée à l’époque par la juge Randa Kfoury, avait dépénalisé l’homosexualité en décrétant que lorsqu’elles se pratiquent en privé, les relations consenties entre personnes de même sexe ne constituent pas un crime. Ce jugement avait été précédé notamment par un autre, rendu en 2014 par le juge du tribunal pénal unique du Metn, Naji Dahdah, qui avait considéré que selon le droit pénal, une relation sexuelle entre un transgenre et un homme n’est pas contre nature, et ce même si elle est contraire aux religions célestes. En 2016, un autre juge unique pénal du Metn, Hicham Kantar, avait de son côté estimé que les rapports entre personnes de même sexe ne sont pas « contre nature ». Il avait considéré que tant que ces rapports ne portent pas atteinte à un tiers, ils s’inscrivent dans le cadre d’une liberté individuelle basée sur les penchants.

La société civile entend poursuivre sa lutte contre une interdiction de rassemblements en faveur de la communauté homosexuelle, décrétée en juin dernier par le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui. Dans le sillage de critiques aussitôt exprimées sur les réseaux sociaux à l’encontre d’une telle décision, dénoncée comme une répression des libertés individuelles,...

commentaires (8)

Drapeau multi couleur. On veut officialiser ces mouvements bizarres… ( pour ne pas dire autre chose) pourtant un rappel important Sida : cause L’HOMOSEXUALITÉ . Variole du Singe : cause L’HOMOSEXUALITÉ . Que ces dames et messieurs restent chez eux . Pour notre protection, espérons avoir des conseils de notre ministre de l’Écologie pour La Protection de l'Environnement .(MASQUE ? GANTS ?

aliosha

21 h 30, le 30 août 2022

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Drapeau multi couleur. On veut officialiser ces mouvements bizarres… ( pour ne pas dire autre chose) pourtant un rappel important Sida : cause L’HOMOSEXUALITÉ . Variole du Singe : cause L’HOMOSEXUALITÉ . Que ces dames et messieurs restent chez eux . Pour notre protection, espérons avoir des conseils de notre ministre de l’Écologie pour La Protection de l'Environnement .(MASQUE ? GANTS ?

    aliosha

    21 h 30, le 30 août 2022

  • Quelles sont les valeurs et les activités des LGBTQ+ ? Pourquoi faudrait il en faire la promotion ? Dans quel objectifs ?

    nabil samir

    19 h 56, le 30 août 2022

  • Il est important de noter que: 1. S’occuper soit disant de problèmes politico-économiques ne justifie en aucun cas la négligence d autres problèmes, fondamentaux pour certains, un peu moins pour d’autres, mais vitaux dans tous cas. Comme le fait de mettre de côté les soucis environnementaux sous prétexte qu’il y a mieux à faire” par exemple … même logique imparable. 2. Chacun a le droit de VIVRE et d’EXPRIMER sa sexualité et sa différence. C’est un droit humain fondamental. A partir de là, approuver ou désapprouver les appartenances sexuelles des uns et des autres relève d’un avis personnel et, je trouve, d’un profond ennui existentiel mêlé à une ignorance rétrograde. 3. On semble oublier que les personnes LGBTQ+ sont souvent de milieux défavorisés et qui paient le prix fort du fait d’être né pauvre et différent. Vivent les abus. 4. En l’absence d’une loi qui protège le droit à la différence, les atrocités commises contre les personnes LGBTQ+ continueront à l’être impunément, et même à être justifiées. Je ne vois pas comment des personnes maltraitées peuvent “nuire” à notre société. 4. La tolérance n’a jamais fait de mal a personne, et accepter l’autre dans sa différence enrichit . 5. Les personnes qui se sentent menacées par les droits des LGBTQ+ se trompent vraiment de cible. Les vrais criminels sont ailleurs.

    Joëlle Karam

    17 h 21, le 30 août 2022

  • Les commentaires semblent d’une autre époque. On a le droit d’être contre l’homosexualité mais on n’a pas le droit ni de les stigmatiser ni de les exclure de la société. L’homosexualité n’a jamais gêné le bien-être des libanais car ce sont les viriles soit disant normaux qui ont ruiné le pays et « sucé » ses richesses.

    mokpo

    15 h 55, le 30 août 2022

  • Et c'est très bien comme ça, on n'a rien contre ce troisième "type" mais on sais comment ça commence, petit drapeau la bouche en coeur..... Qu'ils ce fassent une méga parade dans leur salon et puis se calment; la société libanaise se porte déjà bien mal.

    Christine KHALIL

    10 h 55, le 30 août 2022

  • Il faut que tous ces fonctionnaires, ministres, chefs de municipalités et autres employés de la chose publique soient redressés. Leur positions leur donne un fort pouvoir, et ils en abusent souvent sans respect et sans justice. D'abord il faudrait changer leur titres a un simple Mr. Mme. et enlever leur chauffeurs et bodyguards. Ensuite il faut se debarasser des parasites collés a eux pour avoir des avantages. Ensuite il faudrait avoir un mecanisme facile pour contrer leur actions nefastes, plus facile et accessible que le conseil d'etat. Parce que certains de ces fonctionnaires sont un fleau.

    Tina Zaidan

    09 h 04, le 30 août 2022

  • Notre très cher M. Maoulaoui, "ministre de l'Intérieur" ( sortant ou rentrant, c'est kif-kif !!! ) ferait mieux de d'occuper de problèmes bien plus urgents que les regroupements divers des LGBTQ ! Quant à ceux-ci, ils peuvent très bien vivre discrètement leurs "spécialités sexuelles" sans les afficher par leurs manifestations et regroupements spectaculaires qui ne servent à rien, en définitive, sauf à offusquer certaines âmes sensibles...Pour vivre heureux, vivons cachés !!!- Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 38, le 30 août 2022

  • La « société civile » qui promeut les LGBTQ+ est tout autant coupée du peuple que l’est le pouvoir qu’elle prétend combattre. 1) le peuple a d’autres chats à fouetter 2) la majorité des libanais n’a pas perdu le bon sens qui veut que puisque les relations sexuelles sont faites pour assurer la reproduction de l’espèce humaine, et que la reproduction comme pour toute espèce vivante se fait non pas entre 2 individus de même sexe mais entre 2 individus de sexe différent, une relation entre 2 personnes de même sexe est contre-nature et donc nuisible au bien commun de l’humanité. Le plaisir n’existe que pour rendre agréables des actes « animaux sensoriels » comme manger et copuler qui sans cela seraient passablement ennuyeux pour l’animal raisonnable que nous sommes, dont l’esprit ne peut être rassasié que par un bonheur permanent et donc par rien de matériel qui par définition est périssable. Exclure la finalité d’un acte pour ne prendre que le plaisir, c’est se rendre esclave du plaisir. On n’en souffre que plus ou moins tant qu’on vit car l’âme est plus ou moins embourbée dans ce corps dont elle s’est faite l’esclave, mais au moment où l’âme quitte le corps là elle comprend qu’elle a préféré un plaisir qui ne peut que partir aussi vite qu’il est venu aux dépends du bonheur que lui aurait procuré la conformité avec la finalité reproductrice. Mais c’est trop tard.. Voilà en quoi l’homosexualité est un obstacle au vrai bonheur de l’homme, et donc quelque chose de nuisible.

    Citoyen libanais

    08 h 24, le 30 août 2022

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