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Nos Lecteurs ont la Parole

« Naître en fleur » : pour une philosophie du beau

On meurt pour naître dans une fleur. On la cherche pour que mille et une couleurs enflamment nos espaces assiégés par la peur et la fatigue. Tout cela revêt un silence, une vision peut-être. La fleur possède un langage, un mouvement lié à notre monde intérieur. Elle est l’expression la plus sincère de l’existence, de l’esprit humain qui se bat, se débat, se perd. On imite la fleur pour imiter notre esprit enrobé dans le quotidien banal, et c’est ainsi qu’il sort de son exil vers des horizons de création.

Comme si la fleur est le moteur essentiel du développement de notre énergie... C’est grâce à la chimie de son parfum qu’on agit, qu’on interagit. C’est grâce à l’explosion de la sève de ses racines qu’on apprend l’amour et la passion !

Que de secrets renferme une fleur... les secrets de nos plages rugissantes, du sable de nos rêves brisés. Il n’est point d’exagération, si on participe aux douleurs de la naissance d’une fleur. On lui ressemble. Chaque naissance en nous ne s’accomplit qu’après d’intenses douleurs.

En elle, on trouve autant de vies qu’il y a de lumières dans les étendues de notre ici et maintenant... En elle, autant d’émerveillements qu’il y a de questions volcaniques dans notre discernement… En elle, autant d’ordre et d’unité qu’il y a dans l’homme de capacités existentielles unifiées et unifiantes… En elle, autant de l’éphémère, du transitoire, du renaissant qu’il y a en nous de quintessence et de retours. Comme si la fleur a une relation « d’intimité » plus grande que les dédales des apparences extérieures éblouissantes. Une relation nourrie par la dynamique dialectique de la vie et de la mort, de l’espace et du temps.

Ainsi humanise-t-on le monde habitant nos cellules... Alors, du pollen, des pétales surgissent nos conflits, nos aspirations, nos souffrances, pour savoir échanger avec nos fleurs, nos pensées, pour discuter, pour partager, pour dépasser l’instantané.

Avec sa beauté, on lève nos voiles, pour un voyage trop loin, scrutant les profondeurs de notre être, en vue d’une stabilité, d’une sécurité, d’une satisfaction. On en a grand besoin pour adoucir ce qui gît en nous et resculpter notre soi, calmement, sereinement et paisiblement.

Peut-on se demander : « Est-ce un fou ? Sa cause, une fleur ? » Qu’on dépasse alors la monotonie de nos idées héritées et répandues, et qu’on entre, courageusement, dans ce monde de folie. Et c’est ainsi qu’on pourrait découvrir l’élégance de la nudité pure et se regarder dans un miroir, aussi pur, pour que notre visage ait la forme d’une fleur !

Selon la logique de la vie renaissante, l’homme et la fleur seraient des jumeaux inséparables. La scène n’est pas sans nous étonner : comme la naissance, venez qu’on redevienne « fleur », à la manière des soufis, pour qu’on renaisse à nouveau...


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires ni injurieux ni racistes.

On meurt pour naître dans une fleur. On la cherche pour que mille et une couleurs enflamment nos espaces assiégés par la peur et la fatigue. Tout cela revêt un silence, une vision peut-être. La fleur possède un langage, un mouvement lié à notre monde intérieur. Elle est l’expression la plus sincère de l’existence, de l’esprit humain qui se bat, se débat, se perd. On...

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