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Politique - Présidentielle

Bassil refuse qu’on lui « impose » un chef de l’État

Reçu à Dimane par le patriarche maronite, le chef du CPL se dit contre une vacance à la magistrature suprême après la fin du mandat de son beau-père Michel Aoun.

Bassil refuse qu’on lui « impose » un chef de l’État

Le chef du CPL reçu par le patriarche maronite à Dimane samedi. Photo Twitter @bkerki

L’élection présidentielle s’impose de plus en plus dans un paysage politique où la formation d’un gouvernement, suite aux élections législatives de mai et la désignation de Nagib Mikati à sa propre succession, a été reléguée aux oubliettes. Et le week-end écoulé n’a pas fait exception. La présidentielle s’est illustrée par une déclaration virulente du chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, qui refuse qu’on lui « impose » un président. Il était reçu samedi à Dimane par le patriarche maronite Béchara Raï, qui a lui-même abordé ce sujet le lendemain dans son homélie, appelant les candidats à annoncer leur programme. Dans son homélie également, le métropolite de Beyrouth, Élias Audi, a dressé le profil du chef d’État idéal.

Samedi, Gebran Bassil a affirmé donc qu’il refusait qu’on lui « impose » un président de la République, qu’il s’agisse de pressions internes ou internationales. « Il est inacceptable que le président n’ait pas de poids sur le terrain », a encore prévenu le chef du CPL, dans ce que les observateurs ont considéré comme un clin d’œil à l’un des candidats les plus en vue, Sleiman Frangieh, qui a perdu des sièges dans sa circonscription de Zghorta, au Liban-Nord.

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Dans ce contexte, le député du Batroun, lui-même candidat officieux, a martelé qu’il était contre une vacance à la magistrature suprême, plaidant pour un suffrage direct, non par le Parlement comme prévu par la Constitution, estimant que cela « empêche le risque de vacance ». Ce n’est pas la première fois qu’il fait cette proposition, sachant que le président est élu par le Parlement au Liban. « Nous sommes contre la vacance (à la présidence) et nous ne pensons pas que le Liban puisse la supporter. Nous allons œuvrer afin que cela n’ait pas lieu », a assuré Gebran Bassil. « L’élection présidentielle n’apportera malheureusement pas le grand changement attendu, mais elle doit se tenir dans les délais », a-t-il estimé.

Échange d’accusations

Sur un autre plan, Gebran Bassil a abordé la question de la formation d’un gouvernement qui se fait attendre depuis mai. « Selon nous, le problème réside dans le fait qu’il y a un Premier ministre désigné qui ne veut pas former de gouvernement, sous divers prétextes (...) », a estimé le chef du courant aouniste, dans une nouvelle critique à l’encontre de M. Mikati. « Certains misent sur la vacance au pouvoir et cela est inacceptable et anticonstitutionnel. Mais malheureusement, certains, parmi ceux qui ont nommé ce Premier ministre, soutiennent ce pari », a dénoncé le chef du CPL, sans cependant nommer ceux qu’il vise par ses critiques.

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Depuis la semaine dernière, le CPL et le Premier ministre désigné Nagib Mikati s’échangent des accusations, notamment de corruption, en des termes peu amènes, dans ce qui marque de fortes tensions politiques entre les deux camps, alors que le pays est sans gouvernement actif depuis le 22 mai et qu’une élection présidentielle doit se tenir entre le 1er septembre et le 30 octobre. Réagissant à cette polémique, le patriarche Raï avait estimé que la querelle entre le CPL et Nagib Mikati visait à occulter la formation du gouvernement et à contourner la présidentielle.

« Nous en avons assez des surprises »

Hier, lors de son homélie du dimanche à Dimane, le patriarche maronite s’est lui aussi penché sur le sujet de l’élection présidentielle, invitant les personnes briguant la magistrature suprême à annoncer leur programme. Il les a exhortés à s’exprimer concernant « l’application d’une décentralisation administrative élargie, l’organisation d’une conférence internationale sur le Liban, leur plan pour résoudre la question des réfugiés palestiniens et le retour des Syriens dans leur pays, ainsi que le retour des Libanais qui ont fui en Israël en 2000 ». « Il est vrai qu’au Liban, le chef de l’État ne gouverne pas seul, mais cela ne doit pas dispenser les candidats de commencer à donner leur conception des problèmes et crises du pays et de leurs solutions, et d’annoncer clairement leur position sur les affaires existentielles comme, en priorité, les réformes économiques et financières », a poursuivi le patriarche.

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« Nous ne pouvons pas continuer à entendre des noms de candidats ici et là sans que ne soit connue leur vision des choses, nous en avons assez des surprises », a-t-il déclaré, réclamant un chef de l’État « qui a l’expérience de la chose publique et prend des positions souverainistes ». Le prélat a poursuivi en demandant que l’élection présidentielle ait lieu dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire entre fin août et octobre.

Le patriarche a par ailleurs abordé l’un de ses sujets de prédilection, la neutralité, estimant qu’il devrait marquer l’échéance présidentielle. « Le peuple a besoin d’un président qui place le Liban à l’écart des conflits extérieurs et non qui renouvelle la présence du pays au cœur de ces guerres », a-t-il lancé. Il a ajouté : « Si les candidats sérieux à la présidence de la République proclament la neutralité, ils gagneront la confiance de la majorité de l’opinion publique libanaise, arabe et internationale. »

Un président « proche de son peuple »

Le métropolite Élias Audi a, de son côté, appelé le Parlement à se rassembler pour un scrutin organisé « dans les délais définis par la Constitution ». « Le président auquel nous aspirons doit être proche de son peuple et œuvrer à réaliser les rêves des gens. Il doit aimer sa patrie et se dévouer à la servir, sans égoïsme, a-t-il prescrit. Il doit avoir une vision claire, être une personnalité forte, il doit savoir bien s’entourer et anticiper les événements. » Il a conclu : « (Ce président) ne doit appartenir qu’au Liban, respecter la Constitution et les lois et ne pas faire preuve d’indulgence envers ceux qui les enfreignent. En résumé, nous avons besoin d’un président libre du poids des intérêts et des appartenances, qui n’agit que dans l’intérêt du Liban. »

L’élection présidentielle s’impose de plus en plus dans un paysage politique où la formation d’un gouvernement, suite aux élections législatives de mai et la désignation de Nagib Mikati à sa propre succession, a été reléguée aux oubliettes. Et le week-end écoulé n’a pas fait exception. La présidentielle s’est illustrée par une déclaration virulente du chef du Courant...

commentaires (5)

En attendant l’affaire Mgr Hage semble bien passée aux oubliettes alors que le téléphone et le passeport de l’archevêque et surtout l’argent des libanais qu’il transportait sont toujours aux mains de l’état profond et ont largement eu le temps de transiter par Damas Baghdad Sanaa ou Téhéran..

Citoyen libanais

07 h 06, le 16 août 2022

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Commentaires (5)

  • En attendant l’affaire Mgr Hage semble bien passée aux oubliettes alors que le téléphone et le passeport de l’archevêque et surtout l’argent des libanais qu’il transportait sont toujours aux mains de l’état profond et ont largement eu le temps de transiter par Damas Baghdad Sanaa ou Téhéran..

    Citoyen libanais

    07 h 06, le 16 août 2022

  • Si Bassil est nommé président le Liban sera exclu de l’Occident ???

    Eleni Caridopoulou

    16 h 46, le 15 août 2022

  • À vrai dire, on se moque totalement de ce que peut penser Mr Bassil Gebran. Aux postes ministériels qu’il a occupé, il a amplement fait la démonstration de son incompétence totale. Il est à jamais disqualifié pour toute fonction publique. Qu’il retourne jouer avec ses maison a Batroun où avec ses dollars à Panama où aux Îles Vierges britanniques. Le meilleur service qu’il rendrait au Liban serait de disparaître ….

    JB El catalán

    16 h 16, le 15 août 2022

  • PYGMEE PAR-CI, PYGMEE PAR-LA. L,ETABLE N,A PAS BESOIN D,ANIERS. ELLE A BESOIN DE DEMENTELEMENT. NI ANIERS, NI ANES, NI MULETS ET NI MAINT BETAIL. DE MEME LE BORDEL N,A PAS BESOIN DE PATRONNE NI DE CATINS. IL A BESOIN D,ETRE DEMENTELE. NOUS VOULONS UN ETAT. UN CHEF D,ETAT AU COEUR QUI BAT LIBANAIS ET AU CERVEAU QUI PENSE ET AGIT EN LIBANAIS. ET DES CITOYENS TOUT DE MEME. NI PYGMEES NI DES DITS FORTS. SIMPLEMENT UN LIBANAIS. UN VRAI LIBANAIS. ET JE N,EN VOIS PAS ENCORE NI CHEF D,ETAT ET NI CITOYENS. MALHEUREUSEMENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 14, le 15 août 2022

  • Petiot...il est évident que tu es incapable de comprendre que ce n'est pas en parlant sans arrêt ici et là...que tu réussiras à nous convaincre que tu possèdes les qualités requises pour être chef d'Etat. Beaucoup de haut-parleurs branchés orange, bleu, jaune-canari ou vert nous remplissent déjà quotidiennement les oreilles de bla-bla inutile ! Notre pays, ce dont il a besoin, c'est d'actions courageuses !!! - Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 48, le 15 août 2022

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