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Société - Liban

Fin de la prise d'otage à la Federal Bank de Hamra, le suspect évacué, tous les employés relâchés

Bassam S. H. aurait accepté un accord avec sa banque pour toucher une partie de son épargne.

Fin de la prise d'otage à la Federal Bank de Hamra, le suspect évacué, tous les employés relâchés

Des militaires et des policiers anti-émeute déployés devant la Federal Bank à Hamra, le 11 août 2022 lors d'une prise d'otage. Photo Joao Sousa

Après des heures et des heures d'âpres négociations, une prise d'otage à la Federal Bank située à Hamra a pris fin peu après 18h, jeudi. Le suspect, un client qui réclamait de récupérer son épargne et qui était armé, a été évacué par la police, suite à un accord qui a permis également la libération de tous les employés, sans qu'aucun blessé ne soit signalé. Un incident qui intervient dans un Liban en plein effondrement économique depuis 2019, alors que cette crise se caractérise par des restrictions bancaires aussi drastiques qu'illégales.

Selon des médias locaux, le preneur d'otage, Bassam S. H, a accepté de relâcher les employés et clients qu'il retenait depuis la matinée, après un engagement de la banque à lui reverser une partie du montant total de son épargne. Selon la chaîne LBCI, il pourra toucher 35.000 dollars, alors que l'Agence nationale d'information (Ani, officielle) évoque la somme de 30.000 dollars.

Les négociations se sont déroulées dans une ambiance tendue, face à un déploiement policier et militaire massif, et alors que des dizaines de personnes s'étaient rassemblées devant la banque en réponse à un appel de  l'association ''Cri des déposants'', en solidarité avec le preneur d'otages.

Tous les otages libérés

Peu avant 18h, le preneur d'otage a accepté de relâcher les clients qui se trouvaient encore dans la banque. Les employés ont ensuite été libérés un à un et évacués dans des véhicules civils de la police. Le suspect a été le dernier à être évacué des lieux dans un fourgon de la police. Il n'était toujours pas clair, jeudi soir, s'il serait en état d'arrestation à l'issue de cette affaire, mais selon notre journaliste sur place, Mohammad Yassine, Bassam S. H. n'était pas menotté à sa sortie et a salué la foule. La chaîne LBCI rapportait en soirée que Bassam S. H. a été conduit à un poste de police afin d'être interrogé.

Selon plusieurs médias locaux, le preneur d'otage avait aspergé en début de journée les locaux d'essence en menaçant de tout incendier si les responsables ne lui remettaient pas son épargne de plus de 200.000 dollars. 


S'exprimant devant les journalistes présents, le frère du preneur d'otage a affirmé, jeudi en matinée, que celui-ci avait tenté au préalable de retirer son argent à maintes reprises, mais en vain. "Mon frère dispose de 210.000 dollars, et veut retirer toute cette somme. Il n'est pas entré armé dans la banque, mais a saisi une arme qui se trouvait sur place. Il porte toutefois de l'essence et est prêt à s'immoler par le feu ou à mettre le feu à la banque si ses revendications ne sont pas satisfaites (...) Notre père est hospitalisé, et j'ai dû m'endetter pour payer les frais médicaux".

En milieu d'après-midi, depuis une fenêtre, des militaires sont entrés en contact avec les personnes prises en otage et leur ont donné des bouteilles d'eau.

Des militaires entrnt en contact avec les personnes prises en otage dans le siège de la Federal Bank, le 11 août 2022. Photo Richard Salamé

Appel à la mobilisation

Plus tôt, l'association ''Cri des déposants'' avait lancé un appel à la mobilisation en signe de solidarité avec le preneur d'otages. Selon le journaliste de L'Orient Today sur place, Richard Salamé, plusieurs passants et manifestants présents sur les lieux lui ont également exprimé leur soutien, en scandant "Nous sommes tous des déposants !". La police anti-émeute est intervenue.

Des manifestants venus en soutien à un déposant qui a pris en otage des clients et des employés de la Federal Bank à Hamra, rassemblés le 11 août devant l'établissement. Photo Joao Sousa

Des avocats de l'Union des déposants se sont également rassemblés en journée devant la Federal Bank en soutien au preneur d'otage. Une porte-parole de l'Union, l'avocate Dina Abou Zour, a déclaré à notre publication anglophone L'Orient Today que l'association est "généralement contre les personnes qui se font justice par elles-mêmes". Elle a toutefois dit comprendre ce genre de comportement, face à "l'inaction de certaines instances judiciaires". L'avocate s'est également déclarée "prête à défendre tout déposant qui exerce son droit légal de recouvrer ses droits, sans mettre en danger la sécurité d'autrui".

Elle a ajouté que le preneur d'otages avait signé la circulaire 152 de la Banque du Liban, conformément à laquelle il recevait une allocation mensuelle de 400 dollars, en dollars frais, et 400 dollars au taux de Sayrafa fixé par la Banque centrale. Cependant, Bassam S.H. s'est vu refuser ces paiements au cours des deux derniers mois, sans raison claire, selon l'avocate. En plus des besoins médicaux du père du preneur d'otage, le fils de ce dernier a également besoin de soins. Des frais que le déposant n'arrive pas à régler, en plus de remboursements de prêts qu'il avait contractés.

En janvier dernier, un client en colère avait pris en otage des dizaines d'employés et de personnes présentes dans une banque de la Békaa qui refusait de lui verser ses économies en dollars. L'homme, qui avait finalement obtenu gain de cause, s'était rendu aux forces de l'ordre, sans qu'aucune victime ne soit signalée.

Depuis le début de la crise économique au Liban en 2019, les banques ont imposé des restrictions sur les retraits en devises et ont empêché les transferts d'argent à l'étranger. Ces mesures ont limité l'accès aux comptes, notamment en dollars américains, et les accrochages entre des clients en colère voulant retirer leurs économies et des employés qui adhèrent aux instructions de leurs administrations sont devenus plus fréquents.

Après des heures et des heures d'âpres négociations, une prise d'otage à la Federal Bank située à Hamra a pris fin peu après 18h, jeudi. Le suspect, un client qui réclamait de récupérer son épargne et qui était armé, a été évacué par la police, suite à un accord qui a permis également la libération de tous les employés, sans qu'aucun blessé ne soit signalé. Un incident qui...

commentaires (10)

Ces canailles ont negocie avec Bassam plusieurs heures pour consentir finalement a lui donner pour sogner son pere 15% de SES PROPRES DEPOTS chez eux apres les avoir bloques pres de 3 ans ??? Ce pays est gere par des mafieux qui ont SUPRIME toute forme de justice.

Michel Trad

19 h 49, le 11 août 2022

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Commentaires (10)

  • Ces canailles ont negocie avec Bassam plusieurs heures pour consentir finalement a lui donner pour sogner son pere 15% de SES PROPRES DEPOTS chez eux apres les avoir bloques pres de 3 ans ??? Ce pays est gere par des mafieux qui ont SUPRIME toute forme de justice.

    Michel Trad

    19 h 49, le 11 août 2022

  • 35,000 de 210,000 ...meme pas 15% ...il s'est bien fait entuber....

    Emile G

    18 h 45, le 11 août 2022

  • En attendant , RS fume tranquillement son cigare , dans son bunker de la BDL…. Sûr de l’appui de son ami, le corbeau du perchoir…

    LeRougeEtLeNoir

    18 h 23, le 11 août 2022

  • On ne pas accepter ce que cet homme a fait car les otages ne sont pas une monnaie d'échange.

    Esber

    18 h 22, le 11 août 2022

  • NOUS DEVONS TOUS FAIRE DE MEME PUISQUE LES MAFIEUX GOUVERNANTS ET BANQUIERS ONT VOLE NOS ECONOMIES D,UNE VIE ET NOUS ONT ABANDONNE A NOS TRISTES SORTS QUAND EUX ET LEURS FEMMES ET ENFANTS ET PARENTS ET PARTISANS MENENT LA GRANDE VIE DE L,INSOUCIANCE ET DE LA SECURITE D,ESPRIT ET DE PRESENT ET D,AVENIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 37, le 11 août 2022

  • Tout est triste, désespérant et glauque dans cette affaire : la détresse du preneur d’otages poussé à bout par sa banque qui a confisqué son argent et celui de son père hospitalisé, les employés de ladite banque pris en otage (et par cet homme et par leur direction qui, lâchement, les met en position de subir la colère des clients lésés), la résilience de millions de libanais eux aussi pris en otage, lésés et arnaqués par leurs banques mafieuses. Mais vous savez ce qui est le plus triste ? On peut parier dès aujourd’hui que ce tragique incident ne troublera en aucun cas la conscience, ou plutôt l’absence de conscience de ces banques et ne leur servira aucunement de leçon. Elles (et surtout leurs dirigeants et les politiciens véreux et pourris faisant partie de leurs conseils d’administrations) feront juste comme si de rien ne n’était. Et ce, jusqu’à la prochaine explosion, le prochain incident à leur encontre qui seront mille fois plus violents car mille fois plus désespérés.

    DC

    16 h 54, le 11 août 2022

  • Si la justice vereuse n'avait pas ete aussi laxiste avec la canaille du ministere des finances et de la BDL et les crapules bancaires, on ne serait pas arrives a cette situation ou on doit se faite justice soi-meme. Tous avec le courageux Bassam !

    Michel Trad

    16 h 02, le 11 août 2022

  • Lorsqu’on lui montre la lune l’imbécile regarde le doigt. Lorsque la BDL prête l’argent des citoyens à l’état (profond bien entendu) que cet argent bien entendu disparaît pour réapparaître en Souriya-el-Assad par exemple ou dans des satellites du régime des mollah (qui a besoin de la Russie pour les mettre en orbite) ou sur tout autre tentacule de l’entité néo-safavide ennemie numéro 1 du Liban, l’imbécile s’en prend à la BDL.

    Citoyen libanais

    14 h 17, le 11 août 2022

  • Que l’état prenne immédiatement en charge les frais nécessaires aux soins du père de cet homme victime tout comme les employés de ce système de vol organisé Que chaque politicien mette 1000 dollars sur la table Allez On en a marre des mots Des actes ! Le désespoir d’un peuple ne donnent plus d’autre choix que celui des armes Hélas

    Noha Baz

    14 h 00, le 11 août 2022

  • Le pere du preneur d'otages est a l'hopital dans un etat grave qui necessite des soins couteux de plus de 50 000 $. Les crapules bancaires l'ont condamne a mort a cause de leur cupidite et de leur irresponsabilite. Le preneur d'otages et les employes de la banque sont des victimes. A quand l'ouverture de la chasse des dirigeants et des membres des conseils d'administration des banques ?

    Michel Trad

    13 h 42, le 11 août 2022

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