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Société - Crise au Liban

Une banque de la Békaa refuse de lui verser ses économies, un client prend des otages

L'homme, qui réclamait un montant de 50.000 dollars, s'est rendu à la police après avoir obtenu une partie de son argent.

Une banque de la Békaa refuse de lui verser ses économies, un client prend des otages

Des badauds attroupés devant une banque dans la Békaa où une prise d'otage a été signalée, le 18 janvier 2022. Photo envoyée par notre correspondante Sarah Abdallah

Un client en colère a pris en otage mardi des dizaines d'employés et de personnes présentes dans une banque de la Békaa qui refusait de lui verser ses économies en dollar. L'homme, qui a finalement obtenu gain de cause, s'est ensuite rendu aux forces de l'ordre, sans qu'aucune victime ne soit signalée.

Le preneur d'otage a demandé "de retirer 50 000 dollars américains (44 000 euros) de son compte". Lorsque la banque a refusé, "il a brandi une arme et une grenade devant les employés et s'est aspergé d'essence avant d'en jeter aussi dans les locaux en menaçant d'y mettre le feu", a indiqué une source au sein la Banque de Beyrouth et des pays arabes (BBAC) à l'AFP. Selon notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah, le suspect A. a-S est originaire du village de Kefraya dans la Békaa-Ouest. Pendant plusieurs heures, il a retenu des clients et des employés en otage. La police et la Croix-Rouge ont été déployées sur les lieux. A la suite de longues négociations, le preneur d'otage, qui a pu obtenir une partie de l'argent qu'il réclamait, s'est rendu à la police et a été conduit au commissariat de Jeb Jennine. Une source sécuritaire a indiqué à l'AFP que "l'opération s'était terminée sans pertes."

Les banques libanaises font face à un afflux d'épargnants depuis plusieurs jours, ce qui rend difficile les contrôles aux entrées des succursales. "Cela pourrait expliquer comment le client armé a pénétré dans notre agence", a indiqué une source de la BBAC à l'AFP

Depuis le début de la pire crise économique de l'histoire du Liban en 2019, les banques ont imposé des restrictions sur les retraits en devises et ont empêché les transferts d'argent à l'étranger. Ces mesures ont limité l'accès aux comptes, notamment en dollars américains, et les accrochages entre des clients en colère voulant retirer leurs économies et des employés qui adhèrent aux instructions de leurs administrations sont devenus plus fréquents.

Les Libanais, dont 80% vivent sous le seuil de pauvreté de l'ONU, se battent pour survivre avec des revenus qui se sont effondrés, une inflation galopante, des pénuries d'électricité de médicaments et une monnaie locale qui a perdu 90% de sa valeur.

Un client en colère a pris en otage mardi des dizaines d'employés et de personnes présentes dans une banque de la Békaa qui refusait de lui verser ses économies en dollar. L'homme, qui a finalement obtenu gain de cause, s'est ensuite rendu aux forces de l'ordre, sans qu'aucune victime ne soit signalée.Le preneur d'otage a demandé "de retirer 50 000 dollars américains (44 000...

commentaires (14)

"toccupes, je m'en occupe" il m'a dit. "Non, mais attends", je lui dis. (j'insiste lourdement) . "Une fausse grenade, ça le ferait, non?" je lui dis. "Cause toujours, tu m'intéresses", il me dit. "Une vraie. kellon ya3ne kellon . Et nous avec, s'il le faut". "Ha! Mais non", je lui dis. Mais au fond, je pense un peu comme lui. Il nous faut faire quelque chose de fort, de décisif, de déterminant. "Et si on allait voter?" je lui dis. "ça le fera pas encore cette fois-ci," me dit-il. "C'est encore les mêmes, et ça recommencera". "Nous aussi", je lui dis. "On recommencera."

Joelle Giappesi

18 h 03, le 19 janvier 2022

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Commentaires (14)

  • "toccupes, je m'en occupe" il m'a dit. "Non, mais attends", je lui dis. (j'insiste lourdement) . "Une fausse grenade, ça le ferait, non?" je lui dis. "Cause toujours, tu m'intéresses", il me dit. "Une vraie. kellon ya3ne kellon . Et nous avec, s'il le faut". "Ha! Mais non", je lui dis. Mais au fond, je pense un peu comme lui. Il nous faut faire quelque chose de fort, de décisif, de déterminant. "Et si on allait voter?" je lui dis. "ça le fera pas encore cette fois-ci," me dit-il. "C'est encore les mêmes, et ça recommencera". "Nous aussi", je lui dis. "On recommencera."

    Joelle Giappesi

    18 h 03, le 19 janvier 2022

  • Il n'est pas à blâmer, il a voulu récupérer que son DÛ tous des VOLEURS kelone TOUS........

    Derwiche Ghaleb

    12 h 06, le 19 janvier 2022

  • Malheureusement, cette histoire est un reflet fidèle de la situation dans laquelle notre pays se trouve. Une jungle sans lois ni droit. Un pays où règne le plus fort. Le preneur d’otages, le client de la banque, a, mieux que quiconque, compris cette réalité libanaise et a agi en conséquence. Dans un État de non-droit, dans la jungle qu’est malheureusement devenu notre pays, il a compris que pour arriver à ses fins, il ne devait recourir ni aux règles, ni aux lois. Notons qu’il a d’abord essayé de parler à la caissière pour avoir son argent. Devant la réponse négative de celle-ci, il a agi en se conformant à la loi de la jungle : tout est permis pour survivre et c’est la loi du plus fort qui l’emporte. Il a observé le paysage politique autour de lui et l’a imité. Et il a eu gain de cause. Son argent en dollars US a été remis à son épouse. Il doit faire beaucoup de jaloux et nombreux doivent être les émules, qui, eux aussi, ont du sang chaud qui coule dans les veines, ont accès à un revolver, à une grenade, à un bidon d’essence et à un briquet. Oui nombreux doivent être ceux qui attendent en retenant leur colère et attendent le moment propice pour l’imiter et avoir leur argent. Et le Liban, « mon pays qui ressemble aux étoiles filantes, qui traversent la nuit sans jamais prévenir » de Nadia Tuéni s’enfonce un peu plus dans le gouffre.

    Hippolyte

    11 h 21, le 19 janvier 2022

  • Bien entendu, la méthode employée est contestable - c'est le moins qu'on puisse dire - mais, sur le fond, cet homme a mille fois raison. Ceux qu'on appelle "clients" d'une banque, sont, en réalité, ses créanciers. Ils prêtent à la banque une certaine somme, dont celle-ci tire profit, en échage d'intérêts et de services. Or, les intérêts ne sont plus versés et les services sont réduits au minimum. Le contrat est donc résilié de facto et le créancier en droit d'exiger le remboursement de son prêt. C'est, du moins, ce que dicte le bon sens, mais le bon sens a-t-il encore cours au Liban?

    Yves Prevost

    08 h 15, le 19 janvier 2022

  • Peut-on le blâmer ? Il est coupable de quoi? De vouloir retirer son fric? Ok les otages ne sont pas responsables mais il n’est pas coupable aussi.

    LE FRANCOPHONE

    01 h 03, le 19 janvier 2022

  • Bravo c’est une bonne méthode je préparerai certainement mon bidon d’essence pour la prochaine fois que je descendrai au Liban, LOL, kelon 7arameye ye3ne kelon

    Ziad

    20 h 37, le 18 janvier 2022

  • Le début de la foire ou chacun commence à récupérer ses droits par ses propres moyens . A suivre malheureusement .

    Antoine Sabbagha

    19 h 29, le 18 janvier 2022

  • Ils l'ont mmene au comissariat ? C'est plutot le proprio de la banque qui devrait etre en prison. En tout cas voila la bonne methode pour que les deposants recuperent leurs sous.

    Michel Trad

    17 h 47, le 18 janvier 2022

  • Une vrai malheur de devoir se résoudre à des mesures extrêmes pour récupérer son dû...

    Pseudonyme

    17 h 24, le 18 janvier 2022

  • Bon je prepare mon bidon alors...

    Mago1

    16 h 14, le 18 janvier 2022

  • Donc techniquement il n’y a pas eu de vol, puisqu’il n’a retiré que son dû. Bon, je note: bidon d’essence, pistolet, grenade (factice), et prendre rendez-vous avec la banque à cause de covid… yalla, on y va.

    Gros Gnon

    15 h 58, le 18 janvier 2022

  • CE QUE L'ARTICLE NE DIT PAS C'EST QUE L'ARGENT A ETE RENDU PROBABLEMENT A LA BANQUE SINON ON VERRAI TOUS LES MATINS 100 SITUATIONS PAREILS LA VERITE: SALAME VIENT DE FOURNIR LES BANQUES DE CENTAINES DE MILLIONS DE DOLLARS DE L'ARGENT DES EPARGANTS POUR BAISSER LE DOLLAR TOUS CAD TOUS

    LA VERITE

    15 h 55, le 18 janvier 2022

  • Je vous dis et redis ...les banques regorgent de dollars , et les dollars des deposants ont été en catimini acheminés dans les comptes de nos banques en Suisse !

    Chucri Abboud

    15 h 38, le 18 janvier 2022

  • C'est un bon moyen apparemment d'obtenir ses économies !!!! Donc il y avait le montant à la banque de ce client !!!?

    Martin Saint Leon Nicole

    15 h 09, le 18 janvier 2022

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