Un client en colère a pris en otage mardi des dizaines d'employés et de personnes présentes dans une banque de la Békaa qui refusait de lui verser ses économies en dollar. L'homme, qui a finalement obtenu gain de cause, s'est ensuite rendu aux forces de l'ordre, sans qu'aucune victime ne soit signalée.
Le preneur d'otage a demandé "de retirer 50 000 dollars américains (44 000 euros) de son compte". Lorsque la banque a refusé, "il a brandi une arme et une grenade devant les employés et s'est aspergé d'essence avant d'en jeter aussi dans les locaux en menaçant d'y mettre le feu", a indiqué une source au sein la Banque de Beyrouth et des pays arabes (BBAC) à l'AFP. Selon notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah, le suspect A. a-S est originaire du village de Kefraya dans la Békaa-Ouest. Pendant plusieurs heures, il a retenu des clients et des employés en otage. La police et la Croix-Rouge ont été déployées sur les lieux. A la suite de longues négociations, le preneur d'otage, qui a pu obtenir une partie de l'argent qu'il réclamait, s'est rendu à la police et a été conduit au commissariat de Jeb Jennine. Une source sécuritaire a indiqué à l'AFP que "l'opération s'était terminée sans pertes."
Les banques libanaises font face à un afflux d'épargnants depuis plusieurs jours, ce qui rend difficile les contrôles aux entrées des succursales. "Cela pourrait expliquer comment le client armé a pénétré dans notre agence", a indiqué une source de la BBAC à l'AFP
Depuis le début de la pire crise économique de l'histoire du Liban en 2019, les banques ont imposé des restrictions sur les retraits en devises et ont empêché les transferts d'argent à l'étranger. Ces mesures ont limité l'accès aux comptes, notamment en dollars américains, et les accrochages entre des clients en colère voulant retirer leurs économies et des employés qui adhèrent aux instructions de leurs administrations sont devenus plus fréquents.
Les Libanais, dont 80% vivent sous le seuil de pauvreté de l'ONU, se battent pour survivre avec des revenus qui se sont effondrés, une inflation galopante, des pénuries d'électricité de médicaments et une monnaie locale qui a perdu 90% de sa valeur.
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"toccupes, je m'en occupe" il m'a dit. "Non, mais attends", je lui dis. (j'insiste lourdement) . "Une fausse grenade, ça le ferait, non?" je lui dis. "Cause toujours, tu m'intéresses", il me dit. "Une vraie. kellon ya3ne kellon . Et nous avec, s'il le faut". "Ha! Mais non", je lui dis. Mais au fond, je pense un peu comme lui. Il nous faut faire quelque chose de fort, de décisif, de déterminant. "Et si on allait voter?" je lui dis. "ça le fera pas encore cette fois-ci," me dit-il. "C'est encore les mêmes, et ça recommencera". "Nous aussi", je lui dis. "On recommencera."
Joelle Giappesi
18 h 03, le 19 janvier 2022