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Politique - Crise au Liban

Berry : Pas de présidentielle avant l'adoption des réformes demandées par le FMI

"Il faudra un miracle pour que le gouvernement soit formé", estime le président du Parlement qui appelle Aoun et Mikati à se réunir lundi.

Berry : Pas de présidentielle avant l'adoption des réformes demandées par le FMI

Le président du Parlement libanais Nabih Berry. Photo d'archives AFP

La course à l'élection présidentielle se complique au Liban, à l'approche de la fin du mandat du chef de l'État, Michel Aoun, le 31 octobre. "Je ne convoquerai pas une séance pour élire un président de la République tant que les lois de réformes demandées par le Fonds monétaire international (FMI) ne seront pas adoptées", a lancé samedi le président du Parlement Nabih Berry, dans une déclaration à la presse. Le chef du Législatif a également appelé à ce que M. Aoun et le Premier ministre désigné Nagib Mikati se réunissent lundi pour tenter de former un nouveau gouvernement, dont la mise sur pied relèverait selon lui du "miracle". 

Éclairage

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Au Liban, ce sont les députés qui élisent le président de la République, et dès le 1er septembre prochain le président de la Chambre peut fixer une séance pour trouver un successeur à M. Aoun, avec qui M. Berry entretient des relations houleuses. Plusieurs candidats plus ou moins officieux sont déjà dans la course : le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, qui s'est posé comme "candidat naturel", son rival du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil, qui semble prêt à y renoncer mais qui estime avoir son mot à dire sur le prochain chef de l'État. Un troisième postulant serait le chef des Marada Sleiman Frangié, qui fait figure de favori selon certains observateurs, même s'il ne s'est pas officiellement déclaré candidat. Enfin, le nom du commandant en chef de l'armée, Joseph Aoun, circule depuis un certain temps.

Pas d'élection sans réformes

Reste à savoir si la présidentielle se déroulera dans les délais prévus par la Constitution, dans un pays habitué à ne pas respecter de tels délais, en raison de bras de fer politiques interminables.

Le président du Parlement a ainsi posé samedi une nouvelle condition : "Je n'appellerai pas à une séance pour élire le président de la République tant que les lois de réformes demandées par le Fonds monétaire international ne seront pas adoptées". En pleine crise économique, et en état de déliquescence avancée, le Liban a signé avec le FMI un accord préliminaire, qui prévoit une aide de 3 milliards de dollars sur quatre ans à condition que les autorités appliquent toute une série de réformes : adoption du budget 2022, restructuration du secteur bancaire, audit de la BDL... Autant de réformes qui n'ont pour l'instant toujours pas abouti.

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"Le président doit avoir une sensibilité chrétienne, une sensibilité musulmane, mais surtout une sensibilité patriotique", a également dit M. Berry, sans plus de précisions sur la personne qui pourrait correspondre à cette description. Il y a deux jours, Sleiman Frangié a affirmé former "une seule équipe" avec le chef du Législatif, suite à un entretien ayant réuni les deux hommes à Aïn el-Tiné. Le leader maronite de Zghorta se présente de plus en plus comme un sérieux présidentiable.

Réunion Aoun-Mikati lundi ?

Si la course à la magistrature suprême bat son plein, la question de la formation d'un nouveau gouvernement pour succéder au cabinet de Nagib Mikati semble, elle, enterrée. Depuis le 22 mai dernier, le gouvernement est chargé d'expédier les affaires courantes, et les tractations sont au point mort après un imbroglio entre MM. Mikati et Aoun, le premier ayant présenté une mouture qui n'a pas satisfait le second, au lendemain des consultations parlementaires non contraignantes du 29 juin dernier.

"Il faudra un miracle pour que le gouvernement soit formé", a soutenu ironiquement Nabih Berry samedi. "J'ai contacté Mikati et lui ai demandé la tenue d'une réunion des trois présidents (Aoun, Mikati et Berry), ou d'une réunion entre lui et M. Aoun pour la fête de l'armée, lundi", a-t-il affirmé. Dans la première mouture présentée par le Premier ministre désigné, le ministre sortant de l'Énergie Walid Fayad, aouniste proche du CPL, se voyait limogé de son poste, sans contrepartie. Une proposition qui a créé des tensions avec Baabda, le président Aoun ayant proposé à son tour plusieurs formules à M. Mikati. Depuis, les deux hommes ne se sont plus vus, se rejetant tour à tour la responsabilité de l'impasse.

" C'est tout ou rien !"

Sur le sujet de litige frontalier maritime avec Israël, Nabih Berry a été formel : "Le Liban veut le champ de Cana en entier, c'est tout ou rien !", a-t-il déclaré. Après la visite du médiateur américain Amos Hochstein à Beyrouth début juin, les autorités lui avaient remis une nouvelle proposition proposant d'élargir la ligne 23 pour inclure la totalité du champ gazier de Cana. Depuis l'arrivée d'une plateforme gazière dans le champ maritime gazier de Karich, au large de l'État hébreu, les tensions entre Israël et le Hezbollah se sont ravivées, d'autant que le parti chiite a envoyé trois drones dans la zone de Karich, qui ont été interceptés par l'armée israélienne. Le chef du parti chiite Hassan Nasrallah a menacé l'État hébreu d'une guerre à plusieurs reprises, ce à quoi Israël a également répondu par des menaces.

La course à l'élection présidentielle se complique au Liban, à l'approche de la fin du mandat du chef de l'État, Michel Aoun, le 31 octobre. "Je ne convoquerai pas une séance pour élire un président de la République tant que les lois de réformes demandées par le Fonds monétaire international (FMI) ne seront pas adoptées", a lancé samedi le président du Parlement Nabih Berry, dans...

commentaires (11)

. "Je ne convoquerai pas une séance pour élire un président de la République tant que les..." et j'érigerai de nouveau les murailles autour de mon bureau, et la polisse du barlamèn ainsi que mes voyous sur mobylettes garderons la paix publique en attendant le siècle de lumière... pendant ce temps je vais allumer une bougie à mon seigmeur protecteur sous-terrain ... et tralala

Wlek Sanferlou

14 h 27, le 31 juillet 2022

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Commentaires (11)

  • . "Je ne convoquerai pas une séance pour élire un président de la République tant que les..." et j'érigerai de nouveau les murailles autour de mon bureau, et la polisse du barlamèn ainsi que mes voyous sur mobylettes garderons la paix publique en attendant le siècle de lumière... pendant ce temps je vais allumer une bougie à mon seigmeur protecteur sous-terrain ... et tralala

    Wlek Sanferlou

    14 h 27, le 31 juillet 2022

  • Une grenouille du siècle passé...regardons attentivement la photo, qui se prend encore et toujours pour un boeuf...au...21ème siècle ! Elle est persuadée qu'en croassant très fort à propos de tout...on la considérera comme un boeuf efficace...et...rentable ! - Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 49, le 31 juillet 2022

  • Comprendre ce que veulent Berry et associés : ni réforme , ni président! Il restera seul maitre a bord du titanic…

    Sam

    22 h 40, le 30 juillet 2022

  • Pour une fois ce type a raison

    M.E

    19 h 59, le 30 juillet 2022

  • Le premier ministre et le président de la république sont seuls en charge de la formation du gouvernement. So celui-ci nest pas formé, eux et eux seuls en porteront la responsabilité . En ce qui concerne l'élection présidentielle, Berry se moque, une fois de plus, de la Constitution. Il me semble que, en cas de vacance présidentielle, l'Assemblée devenue collège électoral, se réunit de plein droit pour élire un président. Avec ou sans convocation par son président.

    Yves Prevost

    19 h 23, le 30 juillet 2022

  • Ce n'est pas à Berri de décider de la présidentielle. Dès le 1er septembre, il doit réunir le parlement pour l'élection. Rien d'autre que ça . Il paraît qu'il a la nostalgie de 2014-2016,avec l'autre du tandem de blocage pour aboutir à un nouveau soumis qui vient de déclarer son adhésion à leur union satanique.

    Esber

    18 h 27, le 30 juillet 2022

  • "… "Il faudra un miracle pour que le gouvernement soit formé", estime le président du Parlement …" - Je me demande si lui-même ne bloquerait pas la formation d’un gouvernement avec un ministre des finances qui he soit pas à sa botte. Hypocrate! (pardon, hypocrite!)

    Gros Gnon

    17 h 57, le 30 juillet 2022

  • Il y a l’économie circulaire et vertueuse Ici on invente la politique circulaire et vicieuse.

    NICOLE

    16 h 47, le 30 juillet 2022

  • Quittez ce pays de merde si vous le pouvez

    Emile G

    16 h 14, le 30 juillet 2022

  • Pas d’accord avec le FMI sans réformes.. et pas de réformes sans reddition des comptes de l’état, ministère des finances en premier, et pas de reddition des comptes de l’état tant que tu es sur le perchoir !

    LeRougeEtLeNoir

    16 h 11, le 30 juillet 2022

  • Arrêtes de protéger RS car tu es aux premières loges d’un audit financier , et le FMI suivra… t’en fais pas !!

    LeRougeEtLeNoir

    16 h 03, le 30 juillet 2022

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