Le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, et le Premier ministre désigné Nagib Mikati ont critiqué lundi "toute action entreprise hors de la responsabilité de l'État et du cadre diplomatique des négociations" sur la frontière maritime, dans une référence au lancement de drones samedi dernier par le Hezbollah en direction du champ gazier de Karish. Ce dernier se trouve dans une zone considérée comme contestée par le Liban dans le cadre des négociations avec Israël au sujet de la délimitation de leur frontière maritime.
Le litige frontalier entre les deux pays a été ravivé avec l'arrivée il y a un mois d'une unité flottante à Karish devant permettre à l'État hébreu d'en exploiter les ressources, et une mission de médiation a depuis été lancée par l'émissaire américain Amos Hochstein, alors que les négociations indirectes entre les deux pays sont suspendues depuis des mois.
Samedi, le Hezbollah a confirmé avoir lancé "trois drones non armés en direction du champ contesté de Karish pour des missions de reconnaissance". "Le message a été délivré", avait dit le mouvement sans autres précisions et sans mentionner que ces appareils ont été interceptés et détruits par Israël.
"Toute action effectuée en dehors de la responsabilité de l'État et du cadre diplomatique des négociations est inacceptable et expose le Liban à des risques inutiles", ont fustigé MM. Mikati et Bou Habib, un proche du président de la République, Michel Aoun, selon des propos rapportés par le Grand Sérail à l'issue d'une réunion. "Nous appelons toutes les parties à faire preuve d’un esprit de responsabilité nationale et à respecter le fait que tout le monde, sans exception, est sous la houlette de l'État dans le cadre des négociations", poursuit le texte.
Le Liban officiel a par ailleurs "renouvelé son soutien à l'émissaire américain Amos Hochstein en vue de parvenir à une solution qui préserve clairement tous les droits nationaux et a appelé à accélérer les négociations" qui ont atteint un stade "avancé". Les responsables ont enfin appelé à "l'arrêt des violations israéliennes maritime, terrestre et aérienne continues de la souveraineté du Liban".
Cette prise de position a été saluée par les Forces libanaises du leader maronite Samir Geagea, parti frontalement opposé au Hezbollah. "Il s'avère que même les gouvernements dépendants du Hezbollah ne peuvent plus passer sous silence ses actes", a écrit dans un communiqué le bureau de presse des FL. "Il semble une nouvelle fois que le Hezbollah veut confisquer les décisions stratégiques, sécuritaires et militaires de l'Etat libanais", ajoute le texte, qui estime que cela "porte atteinte aux intérêts du peuple libanais".
Pour sa part, le bureau politique du mouvement Amal, allié du Hezbollah, a une nouvelle fois appelé à accélérer le forage dans le bloc 9, une partie de la Zone économique exclusive (ZEE) nationale dont 8% de la surface fait partie de la zone contestée avec Israël.
Réagissant à ces développements, l'ancien député Michel Pharaon a dénoncé les ingérences du Hezbollah dans ce dossier. "L'incident des drones constitue-t-il, dans ce timing, un message à Israël, aux pays arabes réunis au Liban ou au président américain Joe Biden qui effectue un déplacement dans la région ?", s'est-il interrogé, appelant à "laisser les négociations à l'État".
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Enfin des voix s’élèvent contre l’usurpation du pas et de son pouvoir. Même si ce n’est que de l’apparat il faut répéter le message au niveau national et international jusqu’à ce que que ce parti comprenne que le Liban n’est pas sa propriété et les citoyens ne sont pas ses otages dans les guerres qu’il provoque pour sauver la face de ses maîtres les mollahs.
Sissi zayyat
10 h 33, le 05 juillet 2022